Qualif. Coupe du monde - Sans Kylian Mbappé et six autres attaquants blessés, l'opportunité d'une vie pour les seconds couteaux de l'équipe de France
Mis à jour 13/10/2025 à 19:03 GMT+2
Sans Kylian Mbappé, sorti blessé contre l'Azerbaïdjan ce vendredi et rentré à Madrid, l'équipe de France va devoir réinventer l'animation d'un secteur offensif déjà diminué par les absences ce lundi soir face à l'Islande (20h45). Une occasion à double tranchant pour les seconds couteaux, qui pourraient gagner gros et perdre tout autant. Mais surtout un beau défi pour Didier Deschamps.
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Video credit: Eurosport
La théorie du ketchup de Cristiano Ronaldo s'applique normalement pour les buts, quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps. Mais Didier Deschamps pourrait répondre que cela fonctionne aussi avec les blessures. Pour le déplacement de l'équipe de France en Islande, le sélectionneur des Bleus ne peut pas compter sur Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Bradley Barcola, Marcus Thuram, Rayan Cherki, Randal Kolo Muani, et donc désormais Kylian Mbappé, tous blessés. "Quand il y a des blessures, c'est souvent sur la même ligne. Cette fois, ça touche le domaine offensif" a-t-il constaté, aussi fataliste qu'impuissant lors d'une interview pour Téléfoot ce dimanche.
Il sait déjà, et ce depuis la sortie prématurée de la tête de proue de son attaque face à l'Azerbaïdjan ce vendredi soir, qu'il n'a pas de temps à perdre dans les lamentations. Lui et son staff doivent désormais rebâtir quasiment toute l'animation offensive de l'équipe de France, qui tournait jusqu'ici autour de Kylian Mbappé.
Sans son détonateur, l'attaque tricolore n'est pas tout à fait la même. Ses quatre matchs d'absence la saison dernière ont beau avoir débouché sur neuf buts, les chiffres ne trompent pas sur le (pas si) petit plus amené par Mbappé :
- 14,75 tirs/match sans lui en 2024-2025, 21,1 avec lui depuis la saison dernière
- 5,25 tirs cadrés sans lui, contre 7,4 avec lui
Les vice-champions du monde se retrouvent, amputés de celui qui a été impliqué sur neuf de ses quinze buts en 2025 entre les phases finales de Ligue des Nations et les matches de qualifications pour la Coupe du monde. La mission est d'autant plus spéciale que Didier Deschamps ne peut compter, donc, sur aucun de ses cadres habituels, ou presque.
Il ne lui reste que l'éternel supersub Kingsley Coman, comme joueur expérimenté des joutes internationales (60 sélections). A ses côtés, quelques jeunes (Akliouche, Ekitike), des moins jeunes tout aussi novices (Mateta, Nkunku) et un revenant (Thauvin) mais très peu de sélections en A au total. Ce lundi soir, le leader de l'attaque des Bleus devrait donc logiquement s'appeler Michael Olise, onze sélections dont une dernière complètement ratée pas plus tard que vendredi. "Je m'adapte, il y a d'autres joueurs qui sont là et en qui j'ai confiance" a rassuré Didier Deschamps ce dimanche matin. Mais est-ce que cela suffira ?
Une chance à double tranchant
Car beaucoup d'entre eux jouent désormais plus gros que ce que l'enjeu de la rencontre laisse à penser. Pour Jean-Philippe Mateta, appelé surprise qui a bénéficié des défections à son poste, il y a surement là l'opportunité d'une vie. Celle de devenir une alternative crédible au poste de numéro 9 en équipe de France, mobilisable selon les besoins et les envies tactiques du sélectionneur. L'attaquant de Crystal Palace doit imposer son style d'avant-centre classique qu'aucun autre de ses concurrents ne peut faire valoir. Mais ce ne sera pas tâche facile, car la concurrence est rude. A commencer par Hugo Ekitike. L'attaquant de Liverpool doit, lui, faire bien mieux après une première titularisation trop timide ce vendredi soir.
Même chose pour Maghnes Akliouche, qui doit s'imposer s'il veut s'installer dans ce groupe durablement, ou pour Christopher Nkunku, qui n'a lui jamais réussi cette même mission et à une énième chance de le faire. Mais tous devront le faire sans aucun des tauliers de l'effectif pour les accompagner. Et sans le filet de sécurité Mbappé capable, comme contre l'Azerbaïdjan, de prendre le jeu à son compte pour sauver une attaque qui patauge.
Il y aura donc tout autant à perdre qu'à gagner pour ces derniers ce lundi soir à Reykjavik. Mais attention à ne pas se laisser paralyser par des enjeux personnels : il y a tout de même la possibilité de décrocher, déjà, une qualification directe pour la Coupe du monde 2026 en battant l'Islande. Et donc d'offrir à l'équipe de France des prochaines rencontres plus tranquilles, avec moins d'impératifs de résultats. Ce sont d'ailleurs typiquement dans ces rencontres que les seconds couteaux sont plus susceptibles d'être appelés et de se révéler. Toutes les cartes sont dans leurs mains.
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