Qualification Coupe du monde 2026 - Avant Belgique-Kazakhstan : Malick Fofana, bientôt roi des Diables ?

Pour un peu, à Lyon, on se scandaliserait de savoir que Malick Fofana n'avait jamais été titularisé avec la Belgique avant jeudi soir et le festival face au Liechtenstein (6-0). Le CV international du feu-follet préféré du Groupama Stadium n'affichait alors qu'une sélection pour… trois minuscules minutes de temps de jeu. Le tout après une saison réussie sous le maillot de l'OL. Joueur frisson, leader technique dans son club, Fofana a tout en magasin pour imposer son évidence en sélection.

Un échange avec Alexis Saelemaekers, un plat du pied dans le petit filet opposé et voilà Malick Fofana dépucelé. La récompense au bout d'un match plein, à relativiser peut-être avec la faiblesse de l'adversaire. Mais face au Liechtenstein, c'est précisément de la patte Fofana dont la Belgique avait besoin. "L'adversaire avait huit joueurs dans l'axe, c'était d'autant plus logique de passer par les flancs, surtout quand vous avez des joueurs comme Jérémy Doku et Malick Fofana", a salué Rudi Garcia, le sélectionneur.

Fofana se souviendra donc longtemps de ce jeudi soir. Parce qu'il a débuté, parce qu'il a marqué aussi et parce qu'il n'avait pas abordé le match dans les meilleures dispositions, enfin. "J’ai dû emprunter les protège-tibias de Diego Moreira, ma valise n’était pas arrivée à l’aéroport", a expliqué l’ailier de l’OL à Sporza. "S’il est superstitieux, il voudra toujours jouer avec les protège-tibias de Diego Moreira", a plaisanté Garcia, de son côté. Au-delà de la blague, lui-même pourra-t-il se passer de Fofana dans le onze à l'avenir ?

"J’espère que d’autres suivront, souriait l'intéressé jeudi soir. Le coach m’avait dit avant le match de ne pas avoir peur et de simplement m’amuser. C’est ce que j’ai fait. J’espère que je pourrai rester dans l’équipe et que nous gagnerons à nouveau dimanche." La vérité, c'est que s'il enchaîne, la somme des raisons pour laisser Fofana sur le banc diminuera d'autant plus à chaque apparition. 

C'est avant tout parce qu'il s'était blessé aux mauvais moments la saison dernière que le Lyonnais ne comptait qu'une sélection avant ce rassemblement. Le mollet en novembre, le genou en mars et Domenico Tedesco puis Garcia avaient dû se résoudre à faire sans lui. A 20 ans et quelques mois, Malick Fofana n'est pas un produit fini. Il n'a pas, comme Jérémy Doku, passé deux saisons dans l'un des meilleurs clubs du monde, Manchester City, avec l'un des plus grands entraîneurs de l'histoire, Pep Guardiola.

Pour autant, il a des arguments à faire valoir. Son style déjà, proche de celui de l'ancien Rennais avec qui il a beaucoup permuté jeudi soir face au Liechtenstein, ce qui donne offre beaucoup de mouvements dans l'attaque belge tout en la rendant moins prévisible et plus mordante. Le duo d'ailier agresse sans cesse les défenses, ce qui plaît beaucoup à Garcia qui peut toujours compter sur le métronome Kevin De Bruyne au milieu.

Autour de l'incontournable néo-napolitain et de Doku, Garcia avait choisi Alexis Saelemaekers puis Leandro Trossard pour compléter l'attaque lors de ses deux premières sorties à la tête de la sélection belge. Le premier n'est pas un véritable offensif quand le second offre une belle qualité de passe mais beaucoup moins de percussion que Fofana. 

Selon le site de statistique Fbref, Fofana est dans les 2% d'ailiers qui font le plus progresser leur équipe balle au pied sur l'année écoulée dans les cinq grands championnats. Le style Fofana s'est imposé à Lyon en 2024/2025 et cette saison pourrait bien être celle de son couronnement parmi les Diables Rouges.