Qualifs Coupe du monde 2026 I Aucune victoire et humiliée par le Kosovo : Mais qu'arrive-t-il à la Suède ?
La Suède se raccroche à ce qu'elle peut. Malgré une campagne catastrophique, avec trois défaites et un nul en quatre matches de qualifications au Mondial 2026, la sélection de Viktor Gyökeres et Alexander Isak espère toujours accrocher in extremis une place pour les barrages. Possible, certes, mais très difficile. Mais comment en est-elle arrivée là ?
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Sur le papier, il y a de quoi faire. Prenons, par exemple, la dernière compo de la Suède face au Kosovo le 13 octobre dernier : Johansson, Lindelöf, Hien, Lagerbielke, Gudmundsson, Svensson, Ayari, Bergvall, Bernhardsson, Isak, Gyökeres. Pas si moche, non ? Surtout devant, à vrai dire, avec un duo à plus de 200 millions d'euros. Et pourtant, la "Blågult" a perdu ce match (0-1) et a vu la prochaine Coupe du monde 2026 au Canada, au Mexique et aux États-Unis, s'éloigner un peu plus. La faute à une campagne de qualifications catastrophique, et dans des proportions inimaginables.
Trois défaites, un nul, 2 buts marqués pour 7 encaissés : avant la dernière ligne droite de ce mois de novembre, la Suède ne compte qu'un petit point, bien loin du Kosovo (7 pts), deuxième, qui l'a quand même battu à l'aller comme au retour, et à des années-lumière de la Suisse, leader avec 10 points. Même pas besoin de calculette pour comprendre qu'elle ne possède plus qu'une très mince chance d'accrocher la deuxième place de son groupe synonyme d'un barrage en mars. Les Suédois devront évidemment remporter leurs deux derniers matches, pour commencer, et surtout redorer leur différence de buts, actuellement de -5. Une voie de secours existe, heureusement , celle des barrages de la Ligue des nations, où quatre billets sont réservés pour les équipes ayant terminé en tête de leur poule en Ligue des nations et qui n’ont pas validé leur qualification via les éliminatoires, ce qui est le cas de la Suède. Mais avant d'activer ce plan B, la Fédération suédoise a décidé d'intervenir de manière drastique.
"Fiasco"
Au lendemain du revers de son équipe face au Kosovo, le sélectionneur Jon Dahl Tomasson a été démis de ses fonctions. L'ancien attaquant danois de 49 ans, passé notamment par l'AC Milan au cours de sa carrière de joueur, a quitté le navire suédois après plus d'un an et demi à sa barre. Son bilan ? Neuf victoires, deux nuls et sept défaites. "L'équipe n'a pas obtenu les résultats que nous espérions, déclarait Simon Åström, président de la Fédération suédoise de football dans un communiqué. La Suède a encore une chance d'accéder aux barrages en mars et notre responsabilité est de nous assurer que nous avons les meilleures conditions possibles pour atteindre la phase finale de la Coupe du monde. Cela nécessite un nouveau leadership sous la forme d'un nouveau sélectionneur national."
Il faut dire que la situation autour de Tomasson était devenue intenable. Sifflé par ses supporters et invité à partir, lui a tenté de résister tant bien que mal ("J’ai un contrat avec l’association et nous sommes en pleine phase de qualification, donc je m’attends à être ici au prochain match", déclarait-il en octobre) malgré le vent contraire. Mais le climat était devenu trop délétère, bien au-delà des résultats. "JDT out, bâtard danois", récitait une banderole au Nya Ullevi de Göteborg en octobre dernier. "C'est un fiasco. L’équipe nationale huée après une nouvelle défaite contre le Kosovo", écrivait de son côté le média Dagens Nyheter après le revers contre le Kosovo, alors que le journal Svenska Dagbladet, lui, ne se faisait aucune illusion : "Dites merci et au revoir à Tomasson".
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Jon Dahl Tomasson
Crédit: Getty Images
Jamais réellement apprécié au pays, "JDT" s'est souvent vu renvoyer dans la tête certaines de ses compos et plusieurs de ses choix. Sur le terrain, un jeu quasi inexistant et un enchaînement de prestations insipides malgré le matériel à disposition. Lors de la dernière défaite à domicile face au Kosovo, celle qui a fait déborder définitivement le vase, les offensives jaunes ont par exemple été aussi nombreuses que maladroites : treize tirs en seconde période... pour seulement quatre cadrés. "C'est un moment compliqué et difficile, mais on doit se relever", reconnaissait Tomasson à l'époque. Sans se douter que ce serait éventuellement sans lui.
"Ce foutu système (de jeu) doit maintenant disparaître, a balancé l'ailier suédois de Newcastle Anthony Elanga en conférence de presse cette semaine, preuve d'une fracture assez grande entre l'ancien sélectionneur et le vestiaire de la "Blågult". Il y a eu beaucoup de discussions, beaucoup de choses se sont passées, et nous avons perdu le match (face au Kosovo). Je ne pense pas que ce soit le système qui ait été défaillant, c'est nous qui n'avons pas bien joué. On peut parler du système, mais c'est ce qu'on fait sur le terrain qui compte. L'attitude, la volonté de gagner, cette soif de participer à la Coupe du Monde. C'est le plus important."
Potter a-t-il la baguette magique ?
Pour redresser une situation quasi désespérée dans cette campagne de qualifications, l'objectif prioritaire demeure celui de remporter les deux derniers matches du Groupe B contre la Suisse et la Slovénie. "On ne pense qu'à ça pour l'instant", a affirmé Elanga, satisfait et heureux de voir Graham Potter sur le banc de sa sélection.
Car oui, c'est bien l'ancien entraîneur de Brighton et Chelsea qui a été choisi par la Fédération suédoise pour récupérer le flambeau, lui qui a notamment une expérience en Suède avec une aventure longue de sept ans avec l'Östersunds FK (2011-2018). "L'objectif est de créer les conditions optimales pour atteindre la Coupe du Monde à l'été 2026", écrivait la Fédération dans son communiqué. Réalisable ? "Je suis très humble face à cette mission, mais aussi incroyablement inspiré. La Suède a des joueurs fantastiques qui performent semaine après semaine dans les meilleurs championnats du monde", déclarait Potter après sa nomination. Son contrat est à court terme, puisqu'il couvre la période des matches de qualifications restant à disputer ainsi qu'un éventuel barrage en mars. En attendant, l'ambiance semble déjà bien différente au sein de la sélection suédoise.
"J'ai eu une excellente impression de lui, se félicitait l'ailier du Barça Roony Bardghji. Il veut jouer un football offensif. Sa vision du jeu est claire. Je pense que cela me convient bien. Nous allons essayer de construire quelque chose pour les matchs à venir et ceux de mars." "Nous devons travailler vite, concédait toutefois Potter. Je sais que les résultats récents n'ont pas été très positifs, ce qui arrive souvent dans le football. L'équipe nationale, c'est quelque chose qui tient énormément à cœur à tout le monde, et la déception est d'autant plus grande quand les choses tournent mal. Quel que soit le résultat des qualifications, un barrage pour la Coupe du Monde en mars est fort probable, grâce à la victoire en Ligue des Nations l'automne dernier (...) Pour l’instant, on ne pense pas trop à ça. On se concentre sur la Suisse et on veut gagner ce match."
Un pas après l'autre, donc, pour une sélection encore convalescente et loin d'être guérie. Avec douze participations à la Coupe du monde à son actif, dont notamment une finale historique en 1958 contre le Brésil de Pelé (perdue 5-2) au stade Råsunda à Stockholm, la Suède se contenterait aujourd'hui volontiers d'un billet pour s'y envoler.
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