Angleterre - Chelsea : Cole Palmer, l'homme qui a dit non à Guardiola

Une carrière, c'est aussi une question de choix. Il faut savoir trouver le bon club, l'entraîneur adéquat et l'endroit idoine pour faire parler ses qualités. C'est d'autant plus crucial peut-être durant ses jeunes années. Et l'exemple de Cole Palmer, le jeune milieu offensif qui n'a pas hésité à tourner le dos à Pep Guardiola, vient encore l'illustrer en ce moment dans le Royaume.

Le jeune Anglais en voulait plus. Et il est en train de réussir son pari dans les grandes largeurs. Il avait pourtant la chance de jouer pour l'un des entraîneurs les plus reconnus du monde, Pep Guardiola. Une légende vivante du coaching. Mais voilà, il n'était pas entièrement satisfait. Car malgré son talent indéniable, le natif de Manchester, formé à City, se contentait le plus souvent de bout de matches. En 25 apparitions la saison passée, il n'a ainsi eu droit qu'à trois titularisations entre la Premier League et la Ligue des champions. Trop peu à son goût.

A 21 ans, il était temps de passer un cap. Après s'être montré en août en marquant lors du Community Shield face à Arsenal puis lors de la Supercoupe d'Europe contre le FC Séville, Cole Palmer semblait pourtant avoir un coup à jouer à City suite au départ de Riyad Mahrez. Pep Guardiola a même tenté de le convaincre de rester comme l'a expliqué le Mirror récemment. Mais avec Jack Grealish, Phil Foden et la signature de Jeremy Doku dans ce secteur de jeu, l'international Espoirs anglais n'a pas été séduit par le discours du Catalan. Et a finalement choisi de filer à Chelsea contre un chèque de 47 millions plus quelques bonus. "Pour City, le voir partir est dévastateur", a avoué Micah Richards, l'ancien de la maison des Citizens, sur Sky Sports.

Le constat est encore plus vrai depuis quelques semaines. Très vite rentré dans les petits papiers de Mauricio Pochettino qui le compare à Angel Di Maria, l'Anglais, qui joue le plus souvent à droite sur le font de l'attaque, ne cesse de monter en puissance dans l'effectif de Chelsea. Titulaire indiscutable depuis six matches, il impressionne par sa qualité technique, son aptitude à garder le ballon, sa volonté de jouer vite et de toujours essayer de produire du jeu vers l'avant. Mais c'est forcément, son efficacité qui le fait passer encore dans une autre dimension.

Sur ses cinq dernières sorties avec les Blues, Palmer affiche quatre buts et deux passes décisives, alors qu'il est l'un de ceux qui créent le plus d'occasions franches en Premier League. "C'est un jeune joueur formidable", a salué Daniel Sturridge à Sky Sports. "À Manchester City, il pensait qu'il était assez bon pour être là et jouer, mais Pep Guardiola a tellement d'options au sein du club qu'il l'a laissé partir pour avoir une chance ailleurs. (…). Parfois, il ne s'agit pas de prouver aux autres qu'ils ont tort, mais de se prouver à soi-même qu'on a raison. C'est ce qu'il essaie de faire maintenant."

Il le fait avec brio. Et si ses qualités footballistiques étaient connues de longue date dans le Royaume, Cole Palmer impressionne ces dernières semaines par sa force de caractère et sa confiance en soi. Son penalty dans le temps additionnel dimanche (90e+5) pour égaliser dans ce match fou face à son ancien club, Manchester City, l'a encore illustré (4-4). "Sa confiance est énorme et il semble qu'il ait aussi un peu d'arrogance", a salué Siobhan Chamberlain, l'ancienne gardienne de Chelsea, dans le podcast Football Daily de la BBC Radio 5 Live. "Pour réussir au plus haut niveau, il faut avoir cette petite pointe d'arrogance". Comme pour repousser Pep Guardiola.

Sa décision de quitter son club formateur ressemble aujourd'hui au meilleur choix possible. Car à 21 ans, il a donné un coup de boost à sa carrière. Au point que Gareth Southgate l'a convoqué pour les deux derniers matches de qualification à l’Euro 2024 avec l’Angleterre. Mais n'allez pas croire que Palmer vit ça comme une revanche envers Guardiola. S'il ne cache pas son plaisir d'évoluer sous Pochettino ("Beaucoup de gens m'ont dit comment il traitait les jeunes joueurs. (…) Il m'a donné la confiance et l'autorisation d'aller où je veux sur le terrain, là où je sens que je peux utiliser mes points forts, je lui en suis reconnaissant"), lui savoure juste le moment et son choix de changer d'air. Sans rancune envers son ancien coach à City.

"Il (ndlr : Guardiola) m'a offert l'opportunité de lancer ma carrière. Je lui en serai toujours reconnaissant. J'aurais peut-être joué davantage, peut-être pas. Mais je pense que la décision que j'ai prise d'aller à Chelsea porte ses fruits, a-t-il glissé cette semaine. Pour être honnête, je ne pense pas que l'envie d'être appelé en sélection ait joué un rôle important dans ma décision. Je n'y pensais pas quand je suis allé à Chelsea. Je voulais juste jouer plus de matches, avoir plus d'occasion de prouver ma valeur. Être appelé est alors un bonus". Une cerise sur le gâteau qui peut le faire encore changer de dimension. Et le conforter dans son choix.