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Rame Yade fait le point

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 21/07/2010 à 12:18 GMT+2

A deux jours d'un conseil fédéral de la FFF capital pour l'avenir du football français, la secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade rappelle que les professionnels et les amateurs sont condamnés à s'entendre. En visite dans les locaux d'Eurosport, elle dresse son état des lieux.

0720 Rama Yade foot

Crédit: Eurosport

RAMA YADE, on a senti, dans les questions que vous adressaient les internautes, mardi, que les gens étaient marqués par ce qui s'est passé à la Coupe du monde. Sur l'échelle de l'optimisme et du pessimisme, où placeriez-vous le curseur quant à la capacité de l'équipe de France à vite se relancer ?
R. Y. : Le sport reste le sport. Quand les victoires reviendront, je l'espère avec l'arrivée de Laurent Blanc, on se remettra progressivement de tout ça. Cela a été un choc immense, une catharsis dans le pays, car on a vu l'équipe nationale en débandade à l'étranger. Cela a fait mal à beaucoup de gens. C'est un symbole. Laurent Blanc reprend tout à zéro. On a une fédération qui se reconstruit avec une première étape le 23 juillet (NDLR : conseil fédéral). Puis nous aurons les états généraux du football. Sur le plan sportif, je ne m'en fait pas trop. On a de bons joueurs. Il suffit d'améliorer l'encadrement. Il y a un travail de fond à faire sur les structures, nous nous y attelons.
Vous dîtes : "On a de bons joueurs". Cela veut dire qu'il faut repartir avec les mêmes joueurs qu'en Afrique du Sud ?
R. Y. : Je n'en sais rien, on verra bien. On a de bons joueurs sur le plan technique, mais je retire de tout ça que l'absence d'encadrement, de règles, un fonctionnement assez bizarre, un peu autarcique, a conduit l'ensemble de ces gens à être un peu paranos, et cela a mené à ce problème. Il s'agit de mieux encadrer les joueurs, leur faire passer de messages. Sur la sanction, ce n'est pas à moi de voir. Est-ce au sélectionneur ? Pas sûr non plus. Lui doit être libre, arriver et trouver une situation qui lui permette de travailler dans de bonnes conditions. A la FFF de faire ce travail, une fois qu'elle aura désigné son président.
Vous militez, avant le conseil fédéral du 23, pour une unité préservée du football français. Mais on sent que ce sera dur...
R. Y. : Oui c'est compliqué car il y a des intérêts différents, mais les amateurs et les pros doivent penser à l'intérêt supérieur du football français. Ce n'est pas les pros d'un côté et les amateurs de l'autre. Ils dépendent l'un de l'autre. Il y a 2 millions de licenciés, 40.000 bénévoles et 800 professionnels. Il n'y a pas de stars sans les footballeurs du dimanche, sans les papas qui amènent leurs enfants sur le terrain. Il n'y a pas de football du dimanche s'il n'y a pas de stars qui donnent envie de jouer. C'est pour ça que la Coupe du monde a eu tant d'impact : on s'est dit que cela allait impacter nos jeunes, la base. L'unité fédérale est importante. Les petites guéguerres n'ont pas lieu d'être. Ce qui compte, c'est l'intérêt du football français. Je l'ai dit à mes interlocuteurs de la fédération.
"Petites guéguerres" ? Le mot est fort...
R. Y. : Ou faible, si vous voulez. Ils (pros et amateurs) veulent tous parvenir au même objectif. Maintenant, qui doit le faire ? Comment et avec qui ? Selon quel rapport ? Est-ce la question démographique qui doit l'emporter (NDLR : 2 millions d'amateurs contre 800 pros) ? La question financière (200 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la FFF et 750 pour la LFP) ? Notre rôle n'est pas de nous ingérer là-dedans, de dire ce qu'il faut faire, mais de veiller à ce que ça fonctionne bien. Les dernières personnes à qui j'en ai parlé se sont montré ouvertes et je leur fais confiance. Après, les états généraux du football nous permettront d'aller plus loin.
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