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Les premiers pas de Rudi Garcia à l'AS Rome : entre découverte, travail et tensions

Eurosport
ParEurosport

Publié 14/07/2013 à 11:58 GMT+2

Tensions avec les tifosi, critiques, joueurs difficiles à gérer… Rudi Garcia a déjà goûté au climat qui l'attend à l'AS Rome, nous raconte Johann Crochet.

FOOTBALL 2013 AS Roma - Rudi Garcia

Crédit: Panoramic

La Roma n'est pas un club comme un autre. Au moment de la signature de Rudi Garcia, je vous expliquais combien l'environnement du club était compliqué et même parfois malsain. Cela n'a pas loupé, lors de ses premiers jours à la tête du club, l'entraîneur français s'est approché au plus près de cette réalité, pour le meilleur et pour le pire…
Un premier jour compliqué à Trigoria
Mardi matin, les joueurs de la Roma avaient rendez-vous à Trigoria pour la reprise de l'entraînement. Rudi Garcia avait fixé rendez-vous à ses nouveaux joueurs entre 8h et 9h. Pour accueillir la délégation romaine, une cinquantaine de tifosi dont une vingtaine d'excités, venus contester et insulter certains joueurs, parmi lesquels, Burdisso, Borriello et Pjanic. L'ancien milieu de l'OL a été insulté pour ses paroles post-finale de la Coupe d'Italie perdue contre la Lazio, où il avait exprimé sa tristesse pour la défaite de son équipe, mais sa "joie" pour son ami Lulic, joueur de la Lazio, et auteur du but décisif.
À la fermeture des grilles de Trigoria à 9h00, un joueur manquait à l'appel, par rapport à la liste qu'avait communiqué le club la veille : Daniel Pablo Osvaldo. Déjà auteur d'une bagarre avec Lamela, d'expulsions stupides, d'un refus d'assister au derby dans les tribunes pour soutenir ses coéquipiers, d'une absence au stage hivernal aux USA ou encore d'insultes à son ancien entraîneur, l'attaquant italo-argentin se faisait une nouvelle fois remarquer pour son comportement hors terrain. Dans la demi-heure qui suivait, voyant la polémique enfler, le service communication du club expliquait aux journalistes qui voulaient le croire (et ils n'étaient pas vraiment nombreux, à raison selon moi) qu'une permission supplémentaire de 48 heures avait été accordée au joueur suite à une négociation de transfert n'ayant pas abouti. De quoi laisser perplexe, Osvaldo ayant été ajouté dans la liste des convoqués la veille au soir…
Après le début du premier entraînement, une cinquantaine d'autres tifosi est arrivée à Trigoria pour une contestation grandeur nature des dirigeants et propriétaires. Slogans insultants, banderoles et faux billets, voilà pour le matériel de ces supporters en colère. Parmi les décisions les moins populaires, la décision des propriétaires, il y a quelques semaines, de modifier le logo du club. Sur internet, une pétition a recueilli des milliers de signatures, des banderoles ont été accrochées à Trigoria et les réseaux sociaux s'enflamment encore aujourd'hui à ce sujet.
Le baptême du feu a été mouvementé pour Rudi Garcia même s'il n'a été visé à aucun instant par toutes ces critiques. Largement applaudi lors de son arrivée au centre d'entraînement, l'ancien entraîneur du LOSC a néanmoins pu découvrir que l'ambiance était déjà très tendue avant même que la saison commence et que des résultats négatifs viendraient s'ajouter au courroux des supporters.
La presse sort sa veste de juillet
Au pire déjà critiquée, au mieux caricaturée et tournée en dérision, l'arrivée de Rudi Garcia à la Roma courant juin a déclenché une vague de scepticisme dans la presse italienne spécialisée. Peu connu des médias transalpins (donc qui ne connaît pas, critique, c'est bien connu), Garcia a été dépeint comme la dernière roue du carrosse, celui que la Roma ne voulait pas vraiment mais avait fini par prendre au dernier moment et comme quelqu'un n'ayant pas le niveau pour le poste d'entraîneur de la Roma.
Il est amusant de noter que jeudi, après uniquement deux jours et quatre sessions d'entraînement, les journalistes avaient retourné leur veste. La veste de juin étant celle des critiques infondées, celle de juillet semble être celle des louanges exagérées. "Infatigable Garcia" pour la Gazzetta dello Sport, qui a déjà trouvé un surnom à l'entraîneur français : le Sergent Garcia, plus en rapport avec la dureté des entraînements qu'avec celui que Zorro martyrise. Pour le Corriere dello Sport, Rudi Garcia a montré "une grande personnalité et une volonté de s'occuper des moindres détails". Le quotidien romain insiste aussi sur le fait que Garcia fait travailler ses joueurs de façon rigoureuse, tant sur le plan physique que lors des exercices avec le ballon où il intervient régulièrement pour faire passer ses idées. Enfin, dans Leggo, Rudi Garcia a semble-t-il "impressionné tout le monde à Trigoria". Rien que ça !
La presse italienne a aussi apprécié l'intelligence de Rudi Garcia, qui avait demandé à Francesco Totti de s'entretenir avec lui après une séance d'entraînement matinal. Le capitaine de la Roma, félicité par le Français pour sa condition physique parfaite (à bientôt 37 ans), lui a expliqué l'environnement si particulier de la Roma, et lui a assuré qu'il serait à ses côtés pour le soutenir dans l'optique de faire la meilleure saison possible. Les deux sont d'ailleurs apparus très complices lors de la présentation du nouveau maillot jeudi après-midi.
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FOOTBALL 2013 As Roma - Rudi Garcia et Totti

Crédit: Panoramic

La gestion du cas Totti
Présentation du nouveau maillot au cours de laquelle Francesco Totti a lâché une petite bombe. Interrogé par un journaliste de Roma Channel sur sa longue carrière, le capitaine de la Roma a répliqué assez sèchement : "J'ai connu plein de maillots différents de la Roma, celui-ci est mon dernier". En fin de contrat en juin 2014, Totti n'a toujours pas resigné malgré la promesse de son président de le prolonger avant le stage de pré-saison à Riscone dans le Nord de l'Italie.
À travers cette petite phrase cinglante qui a fait son effet, puisque tout le monde ne parle que de ça à Rome, Totti a voulu rendre publique sa déception et mettre la pression sur ses dirigeants. Rudi Garcia n'entrera pas dans ces discussions mais cela fait un élément perturbateur de plus à gérer pour lui lors de ce stage qui débutera vendredi soir.
Garcia en français et en italien
Si Rudi Garcia comprend déjà relativement bien l'Italien, il n'est pas encore prêt à communiquer parfaitement dans cette nouvelle langue. Un traducteur l'aide au quotidien à l'entraînement, en plus de Miralem Pjanic sur qui l'ancien entraîneur du LOSC s'appuie volontiers. Garcia n'hésite pas à arrêter les exercices avec ballon autant qu'il le sent nécessaire pour donner ses consignes, reprendre ses joueurs et les encourager.
Mardi, il a donné un discours d'une demi-heure pour expliquer sa philosophie de jeu et prendre le pouls dans le groupe. Rudi Garcia a insisté sur l'importance de cette pré-saison et sur le fait que les entraînements seront chargés, longs (des séances de plus de deux heures) mais aussi variés. Les joueurs ont apprécié de pouvoir alterner les séances physiques et les exercices avec ballon. Vendredi matin, les joueurs ont participé à la première séance tactique avec deux équipes alignées en 4-3-3.
Le technicien français retrouve ses internationaux au compte-goutte : jeudi sont arrivés Osvaldo et Florenzi tandis que Destro rejoindra le groupe directement à Riscone, De Rossi directement aux Etats-Unis sans compter sur les recrues potentielles. Garcia attend son nouveau gardien, un ou deux latéraux, un milieu de terrain (Strootman est proche de signer, le Français l'a même appelé) et un attaquant. Les choses bougent ces dernières heures à ce sujet, aussi bien en entrée (Benatia, Jedvaj, Strootman, De Sanctis/Sorrentino/Ruffier) qu'en sortie (Marquinhos). Le plus tôt Rudi Garcia aura son groupe au complet, le mieux ce sera pour l'entraîneur français, qui fait face depuis 72 heures à un environnement compliqué. Le prix de l'apprentissage, dit-on à Rome…
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