La renaissance de la Roma

AS ROMA-CHELSEA : 3-1
Buts : Panucci (34e), Vucinic (48e, 58e) pour l'As Roma - Terry (75e) pour Chelsea

Il faut se méfier de la Louve qui dort. Chelsea, icône d'un football anglais dominateur et vice-champion d'Europe en titre, l'a appris à ses dépens. Métamorphosées, la Roma, qui restait sur cinq défaites de rang toutes compétitions confondues, a réagi avec l'orgueil d'une bête blessée pour infliger aux Londoniens un drôle de camouflet (3-1). Sans Totti, les Romains n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes depuis le début de saison. Dix-septièmes d'une Serie A dont ils sont depuis deux ans les vice-champions avec à la clé leur plus mauvais départ depuis 1973. Un calvaire et une humiliation.

Comme par enchantement, il aura suffi du retour de leur vedette charismatique, un instant épargnée par ses inflammations récurrentes au genou, pour créer la sensation de cette quatrième journée de Ligue des Champions. A la pointe de l'attaque, Francesco Totti, depuis quinze ans au club, a redonné aux siens leur rayonnement d'antan. Bien aidés par un milieu solide, les Romains ont résisté aux assauts répétés des Blues. A l'exception des tentatives de Deco (9e, 18e) et Lampard (28e), Doni a passé le plus clair de son temps serein. Endormant des Anglais sans doute trop sûrs de leur fait, les Giallorossi ont construit le chemin de leur surprenante renaissance sur une reprise de Panucci, à la réception d'un centre de Cicinho (1-0, 34e).

Malgré les entrées conjuguées de Belletti et Drogba, les hommes de Spalletti tuent le match par Mirko Vucinic, d'abord à la réception d'une remise de Brighi (2-0, 48e) puis à la conclusion d'une remontée de soixante mètres au coude-à-coude avec Obi Mikel (3-0, 58e). Le Serbe ayant même l'occasion de réaliser un triplé (87e). Emportés par un tourbillon de folie, les Romains, sur un nuage, confisquent même le ballon aux Anglais lors de longues séquences humiliantes. Terry ne pourra que sauver l'honneur sur une reprise en deux temps (3-1, 75e), avant l'expulsion pour le moins sévère de Deco (80e) qui condamne pour de bon les Blues et leur portera préjudice dans deux semaines face à Bordeaux.

Par cette gifle aussi magistrale qu'inattendue, la Roma, deuxième avec six points, s'est pleinement relancée dans la compétition. Elle a aussi trouvé son match référence en vue d'un redressement en Serie A, où elle devrait s'éloigner rapidement d'une position indigne de son rang.