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C'est officiel, la Serie A est de retour aux affaires

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 01/07/2015 à 08:34 GMT+2

TRANSFERTS - Alors que le marché des transferts entre dans le vif du sujet, ce sont les clubs italiens qui ont le plus dépensé jusqu'à maintenant. Serait-ce la fin de l’austérité en Serie A après des années de vaches maigres ?

Geoffrey Kondogbia à l'Inter Milan - 2015

Crédit: Panoramic

Le 1er juillet est la date officielle de l’ouverture du mercato estival en Italie, lequel se clôturera pile poil deux mois plus tard. Les clubs transalpins n’ont cependant pas attendu pour s’activer sur le marché des transferts. A l’heure actuelle, la Serie A est même la ligue majeure qui a signé le plus de chèques. 
Voici les chiffres de la Gazzetta dello Sport au 28 juin dernier, en millions d’euros :
  • Serie A : 266.35
  • Liga : 231.3
  • Premier League : 188.2
  • Bundesliga : 161.25
  • Ligue 1 : 44.25
266.35, c’est plus du double que l’année dernière à la même époque. Une hyperactivité à laquelle on n’était plus habitué en Italie et qui confirme tout simplement le regain de forme de son championnat, même si la route est encore longue.

L’empire milanais contre-attaque

La Serie A doit une grande partie de ces chiffres au retour sur le devant de la scène des clubs milanais. Pour la première fois de l’histoire du football, aucun des deux ne disputera une compétition européenne. Un échec contemporain qui semblerait avoir enfin réveillé l’orgueil de la cité lombarde, d’autant que le rival historique commun enchaîne les scudetti. Mais inutile d’abuser du romantisme, ce sont surtout les néo-investisseurs asiatiques qui permettent de dépenser autant d’argent. L’Indonésien Thohir pour l’Inter, le Thaïlandais Bee pour le Milan. Le premier a lâché 30 millions (plus bonus) pour Geoffrey Kondogbia (AS Monaco), 15 pour le défenseur brésilien Miranda (Atlético) et 8 pour le Colombien Jeirson Murillo (Grenade), lui aussi arrière central. Au total, ce sont plus de 50 millions d’euros déboursés.
Le second répond avec un chiffre équivalent mais pour seulement deux éléments, 30 pour l’attaquant colombien Carlos Bacca (FC Séville) et 20 pour le milieu de terrain Andrea Bertolacci (Roma via Genoa). Des solutions de repli plutôt onéreuses après les échecs Jackson Martinez et…Kondogbia. Ce dernier était d’ailleurs dans les petits papiers de nombreux autres Top clubs européens. Son arrivée en Italie est donc plutôt significative, rares étant les meilleurs joueurs en devenir à choisir la Serie A, même si dans con cas, le salaire de 4 millions offert par les Nerazzurri a fait la différence.
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Geoffroy Kondogbia

Crédit: Imago

La Juve veut se maintenir dans l’élite européenne

100 millions d’euros, c’est la somme qu’a touchée la Juventus pour son parcours en Ligue des champions, 50 de droits TV, 30 de primes UEFA et 20 pour les revenus du stade. Voilà de quoi faire passer la déception de la défaite en finale contre le Barca et surtout renforcer l’effectif le plus tôt possible. Le mercato n’a pas commencé que les dirigeants turinois l’ont pratiquement déjà terminé. Le but étant de rester dans le haut du panier continental mais aussi de combler les départs de Pirlo et Tevez. 32 Millions pour l’Argentin Paulo Dybala (Palermo), 19 pour le Croate Mario Mandzukic (Atlético) et 15 pour Simone Zaza (Sassuolo). Trois attaquants, rien que ça. Le gardien brésilien Neto (Fiorentina) et le milieu allemand Sami Khedira (Real Madrid) arrivent eux gratuitement.
Cela fait déjà 66 millions d’euros dépensés, mais surtout de bien dépensés. Nombre sont les concurrents européens qui déboursent cette somme en une seule fois. Pas de folies furieuses en Italie, cela fait plus de dix ans que le montant d’un transfert ne dépasse pas les 40 millions d’euros. Exactement treize années lorsque Gaizka Mendieta signait à la Lazio, en provenance de Valence, pour 48 millions. Un des plus gros couacs de l’histoire du foot et un recrutement qui plomba les comptes du club romain. La leçon a été retenue par l’ensemble du pays et notamment la Vieille Dame, qui ne gâchera pas le pécule engrangé depuis son renouveau.
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Paulo Dybala, sous le maillot de Palerme

Crédit: Panoramic

Maintenant, il faut vendre

En plus d’avoir dépensé le plus, la Serie A est le championnat qui a le moins bon solde, avec un – 132.27 millions, ce qui confirme la volonté d’investir. Dans un premier temps cependant. En effet, on n’en restera pas là. La plupart des équipes vont devoir vendre pour équilibrer leurs comptes, ne serait-ce que pour le fair-play financier. Dans le viseur de l’UEFA, l’Inter doit encaisser autant qu’elle ne débourse. Intelligemment, elle a réussi à amasser un pactole intéressant avec les petites opérations menées ici et là, notamment les nombreuses options de rachat. Près de 20 Millions entreront dans les caisses de cette façon, mais cela ne suffira pas.
Il va falloir sacrifier quelques éléments, probablement Guarin et Kovacic. Le Milan aussi doit faire attention, son dernier bilan affiche un déficit de plus de 90 millions d’euros. En revanche, la Juventus n’a pas ce problème. Peu importe ce que les rumeurs disent, elle n’a aucunement besoin de se séparer d’un Vidal ou surtout d'un Pogba. Beppe Marotta répète inlassablement : "s’il ne nous demande pas de partir, il reste",  et ce n’est pas de la stratégie de dirigeant expérimenté. La campagne de renforcement a été effectuée avec le bonus de la Champions, tandis que les départs de Tevez et Pirlo permettent même d’alléger la masse salariale. 
Enfin, la Roma a opté pour une stratégie différente et l’a d’ailleurs annoncée publiquement. Elle pense surtout à vendre avant d’acheter, même si Iago Falqué est arrivé du Genoa (pour une somme encore inconnue). Grosse plus-value faite sur Bertolacci qui n’a fait que repasser au club, et trio d’attaquants en vitrine : Destro, Gervinho, Doumbia. Possibilité d'en tirer plus de 40 millions, cela servira à recruter gros nom devant voire plus. Depuis leur arrivée au club, les Américains n’ont pas lésiné sur les dépenses, la Juve n’est que l’exception qui confirme la règle, l'avenir du foot italien dépend de plus en plus de ses riches investisseurs étrangers.
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