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Serie A - AS Roma - Juventus Turin : La Roma et Garcia avaient tout prévu, sauf ça...

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 02/03/2015 à 20:15 GMT+1

En l’espace de quelques semaines, l’ambiance s’est dégradée autour de la Roma. Les rêves de titre sont presque définitivement enterrés et le choc contre la Juventus (20h45) a pratiquement perdu tout intérêt à long terme.

Rudi Garcia avec la Roma en 2015

Crédit: Panoramic

"Nous sommes plus forts que la Juve et nous gagnerons le scudetto", déclarait Rudi Garcia après le match aller. La Roma s’était inclinée 3-2 à Turin avec des polémiques arbitrales à n’en plus finir. Mais après tout, au bout de six journées de championnat, seuls les trois points de cette rencontre séparaient les deux équipes. Pis, cet écart a été maintenu jusqu’à la 18e journée avec, entre-temps, plusieurs petits rapprochés à un petit point de la Vieille Dame, dont le dernier début janvier. Les hommes de Garcia ont donc été longtemps dans le coup avant de craquer en l’espace de quelques semaines. Ainsi, le match retour contre la Juventus n’est plus perçu comme la rencontre du titre, neuf points séparant maintenant les deux antagonistes. Le directeur sportif Walter Sabatini s’est même fendu d’un "inutile de continuer de parler de scudetto, ce serait se moquer du monde." Il n’y a vraiment plus rien à espérer ? Au vu de la spirale négative, on penche pour un oui.

Une infirmerie toujours pleine

Dans de nombreuses crises, c’est souvent le facteur numéro un. Les chiffres sont d’ailleurs éloquents, début février, on en était à 28 blessures dont 17 de nature musculaire. Mais dans le lot, on trouve aussi des cas imprévisibles, signe que rien ne va et que la poisse s’acharne : le défenseur Castan a été victime d’un cavernome cérébral, Balzaretti est indisponible depuis un an et demi et on parle d’une fin de carrière anticipée. Remis d’une grave blessure au genou, Strootman a rechuté et n’aura donc été disponible que quelques semaines cette saison. "Le préparateur travaille 12 heures par jour, tout n’est pas de sa faute, ces blessures sont aussi liées au stress et à l’enchainement des rencontres", a affirmé Sabatini. Mais Carlo Rongoni (homme de confiance de Garcia) a ses responsabilités. Des éléments comme Iturbe, De Rossi et Maicon ne guérissent jamais. Toutefois, les postes ayant été doublés à l’intersaison, cette situation aurait pu être supportable. Si...
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De Rossi (AS Rome) contre l'AC Milan

Crédit: AFP

Les erreurs du mercato hivernal

On avait tressé les louanges du mercato estival de la Roma, faisant de Sabatini le nouveau roi en la matière en Italie. Néanmoins, le jugement est à revoir après la session hivernale. Pour pallier l’hécatombe des blessures, le directeur sportif a notamment misé sur deux attaquants : le Colombien Ibarbo de Cagliari et l’Ivoirien Doumbia du CSKA. Le premier s’est blessé au bout de quelques jours, le second est déjà dans le viseur des supporters pour ses prestations insuffisantes. Plutôt que de relativiser, Sabatini a surpris tout son monde en faisant déjà son mea culpa : "Je les ai recrutés trop tôt." Les concernés apprécieront ce propos. N’oublions pas qu’ils sont également venus suite au départ de Mattia Destro, en manque de temps de jeu et au caractère difficile certes, mais qui présentait, et de loin, la meilleure feuille de stats. Un choix difficilement compréhensible pour une équipe qui n’a que la sixième attaque de Serie A.

La Roma ne perd pas mais ne gagne pas non plus

 Venons-en aux résultats négatifs et commençons de suite par une statistique intéressante : la Roma n’a perdu que deux matches en championnat et sur le terrain de la Juventus et du Napoli, d’où l’importance de relativiser cette absence de résultats. Et si le mot "crise" était utilisé à tort et à travers ? Mais la Louve souffre quand même d’une maladie tenace, la "pareggite", qui se réfère à ses trop nombreux matches nuls. Huit scores de parité sur les dix dernières rencontres de championnat avec deux victoires à l‘extérieur, à Cagliari et à Udine. Cela signifie que la Roma ne s’impose plus à domicile depuis le 30 novembre dernier et une victoire 4-2 contre l’Inter. Sassuolo, Milan, Lazio, Empoli et Parme sont tous repartis avec un point de l’Olimpico. Et la Roma n’a jamais mené au score pendant ces rencontres, devant courir après, évitant parfois la défaite de justesse.
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Rudi Garcia avec la Roma (saison 2014-2015)

Crédit: Panoramic

Les erreurs de Garcia

Et que fait l‘entraineur français pour essayer de relancer la machine ? Eh bien pas grand-chose. Ce sont là toutes les limites de Garcia, enfermé dans un seul schéma de jeu depuis le début de son aventure : le 4-3-3 qui a fait sa réputation. On a vu quelques timides tentatives de 4-3-1-2 mais rien de plus. Le duo Manolas - Yanga-Mbiwa n’a pas la qualité de construction de ses prédécesseurs Benatia - Castan. Le ballon se bloque souvent au milieu avec des passes latérales infinies et une possession de balle stérile. Une manœuvre lente due aussi à une condition physique imparfaite, le pressing offensif est de plus en plus galvaudé. L’attaque se repose trop sur les fulgurances de Gervinho. A noter, l’absence de combinaisons sur coups de pied arrêtés. L’approche psychologique est également à revoir. Les dégâts causés par le cinglant revers contre le Bayern (1-7 à la maison) ont été sous-estimés. Garcia a continué à s’accrocher à l’arbitrage durant des mois, même quand les épisodes tournaient en sa faveur. Une attitude qui a fini par agacer ses supporters, pourtant friands de ce genre d’excuses. Pour protéger son équipe ou parfois l’exhorter, Garcia a tenté de faire du Mourinho dans la presse, mais il en a été finalement qu’une pâle copie.

Le manque d’équilibre de l’entourage

Finissons avec une conséquence plutôt qu’une cause. Garcia était attendu au tournant à la première période pour observer comment il allait affronter la réaction du peuple romanista. Ce dernier ne connait pas la demi-mesure, ou il s’enflamme ou il déprime. Qu’il s’agisse des supporters ou des médias locaux. Encensé très justement après une saison où la Roma aurait remporté le scudetto 99 fois sur 100 (rappelons le total de points : 85), puis contesté cette année suite à une série de contre-performances. Dernièrement, une banderole sur laquelle était écrit "Honte à vous, vous faites peine à voir" a été déroulée au centre d’entrainement de Trigoria. Les rencontres à domicile se concluent désormais par une traditionnelle bronca. C’est que le Napoli est déjà revenu à trois points, et plus que de penser au scudetto, la Roma doit surtout songer à conserver sa seconde place, synonyme de qualification directe pour la prochaine Champions League. Non décidément, la Roma n’avait pas prévu ça. 
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