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Serie A - AC Milan : Bakayoko, c'est grave docteur ?

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 31/10/2018 à 19:48 GMT+1

SERIE A - Arrivé l'été dernier à l'AC Milan pour se relancer, Tiémoué Bakayoko traîne son spleen. En grande difficulté, l'international français, prêté par Chelsea, fait l'objet de beaucoup de critiques de l'autre côté des Alpes. Malgré un soutien public, Gennaro Gattuso, l'entraîneur milanais, est quant à lui de plus en plus sceptique.

Tiémoué Bakayoko

Crédit: Getty Images

L'histoire ne pouvait pourtant pas mieux débuter. Arrivé à l'AC Milan le 17 août dernier, soit le jour de son 24ème anniversaire, Tiémoué Bakayoko avait été reçu en grande pompe par les dirigeants milanais. Une conférence de presse de présentation à Casa Milan, des mots tendres du président Scaroni... et un joli gâteau pour couronner le tout, il était difficile d'imaginer que le pire était à venir. Plus de deux mois plus tard, c'est pourtant le cas.
L'international français (1 sélection), prêté par Chelsea, n'a encore jamais été aligné d'entrée en Serie A par Gennaro Gattuso. Pis, il y affiche un niveau (très) faible. De simples contrôles ratés à un sens tactique limité, Bakayoko n'a convaincu personne avec ses entrées. Et ce ne sont pas ses trois titularisations en Ligue Europa qui y changeront grand-chose. Lors du dernier match face au Betis Séville (1-2), il est même sorti à la mi-temps.
Incompréhensible
Alors, comment expliquer de telles difficultés pour un joueur qui a brillé à l'AS Monaco (2014-2017) ? "C'est incompréhensible cette régression depuis sa période monégasque et ses premiers mois à Chelsea", nous répond Pietro Mazzara, journaliste qui collabore notamment avec Tuttosport et MilanNews.
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Bakayoko lors de Milan-Betis

Crédit: Getty Images

"On a l'impression que Milan a récupéré le frère timide de Bakayoko. Ses prestations sur le terrain laissent entrevoir de grosses difficultés à s'adapter au football italien, poursuit-il. Son parcours ressemble beaucoup à celui de Kondogbia à l'Inter", explique le journaliste transalpin, qui suit l'AC Milan au quotidien.
Du côté du club milanais, le son de cloche n'est pas si différent. Souvent interrogé sur le cas Bakayoko en conférence de presse, Gennaro Gattuso évoque des problèmes liés à la "tactique" et la "technique". "Contre le Betis, il a récupéré quatre-cinq bons ballons. Malheureusement, il les a perdus juste après", confiait récemment le coach milanais. En interne, ce dernier serait de plus en plus sceptique concernant le niveau de son joueur.

Des stats' qui font mal

D'un point de vue statistique, le constat est sans appel. Entré en jeu à cinq reprises en championnat, Bakayoko n'a jamais assisté à une victoire de son équipe (3 nuls, 2 défaites). Sans lui sur le terrain, Milan en est à 4 victoires... en 4 matches. Triste morale de la stat' : quand le milieu de terrain français entre en jeu, son équipe encaisse souvent un but (Napoli, Atalanta, Inter)...
Avec 54% de duels perdus en 316 minutes jouées cette saison, Bakayoko manque dans l'impact physique. Et avec 16 ballons perdus et 9 contrôles ratés, il doit également se réajuster techniquement, au risque de ne (vraiment) plus figurer dans les plans de Gattuso.
Mais bien évidemment, Tiémoué Bakayoko n'est en rien le coupable de tous les maux milanais de ce début de saison. Malheureusement pour lui, il n'en est pas le remède non plus. "Son remplacement à la mi-temps contre le Betis est significatif, Gattuso a perdu patience", estime Pietro Mazzara, l'air fataliste.

Un avenir (déjà) en pointillés

Sifflé lors du match face au Betis après un énième ballon perdu, l'ancien Monégasque exaspère également le public milanais. Très critiqué sur les réseaux sociaux, le joueur de 24 ans semble dans une impasse à Milan. Au point d'envisager un retour à Chelsea dès janvier, comme annoncé par le Corriere dello Sport la semaine passée ?
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Tiémoué Bakayoko

Crédit: Getty Images

"C'est difficile à imaginer, Milan a payé 5 millions d'euros pour son prêt. Mais si un nouveau milieu arrive en janvier, alors tout peut changer", nous explique Pietro Mazzara. Une chose semble en tout cas certaine : les Rossoneri ne lèveront pas l'option d'achat, fixée à 35 millions d'euros par Chelsea.

Le passage en 4-4-2 peut-il changer la donne ?

En attendant de connaître son avenir, Bakayoko doit se concentrer sur son présent. Milan n'ayant pas un milieu très étoffé, le Français devrait de nouveau avoir sa chance dans les prochaines semaines. À lui de la saisir. Une solution à ses problèmes ? "Apprendre la langue pour mieux nous comprendre et se faire comprendre", répondait Gattuso en septembre dernier.
D'un point de vue technico-tactique, le passage en 4-4-2 du Milan depuis ce week-end pourrait également le favoriser. Ce même schéma dans lequel il a excellé lors de la saison du titre avec Monaco. Aligné aux côtés de Fabinho, Bakayoko se sublimait. Le tout grâce au travail et volume de jeu du Brésilien ? Possible.
"Ce nouveau schéma peut l'aider ? C'est possible, même si Gattuso avait essayé Bonaventura milieu axial", explique toutefois Pietro Mazzara. L'international italien étant finalement blessé, l'entraîneur milanais avait opté pour une paire Biglia-Kessié face à la Sampdoria (3-2) dimanche dernier. Bakayoko, lui, n'était même pas entré en jeu. Un désaveu. Ce mercredi, face au Genoa (20h30), il pourrait connaître sa première titularisation en Serie A. Le droit à l'erreur ne lui est (déjà) plus permis.
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