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Après les transferts de Benzema et Kanté, à quoi s'attendre avec l'Arabie saoudite ? "Ça ne va pas s'essouffler"

Glenn Ceillier

Mis à jour 22/06/2023 à 16:52 GMT+2

L'Arabie saoudite bouscule les certitudes du marché des transferts. Le royaume de la péninsule arabique s'active pour attirer des stars internationales avec comme ambition de redorer le blason de son championnat et de le faire progresser. Mais à quoi peuvent s'attendre les joueurs qui y vont Est-ce une nouvelle donne sur la planète football ou un feu de paille comme la Chine? Tentative de réponse

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C'est la révolution de l'année. L'Arabie saoudite ne cesse de faire parler d'elle sur le marché des transferts. Après avoir déjà frappé fort en s'offrant les services de Cristiano Ronaldo cet hiver, la Saudi Pro League ne s'arrête plus. Karim Benzema et N'Golo Kanté ont déjà franchi le cap. Ruben Neves est sur le point de le faire. Et alors que Bernardo Silva est aussi pressenti à la surprise générale, les rumeurs s'accumulent aux quatre coins de l'Europe, confirmant que le royaume du Golfe souhaite devenir une nouvelle toute-puissance sur le marché des transferts.
Les raisons de cette révolution saoudienne sont connues. Dans la lignée de son projet "Vision 2030" qui vise à diversifier les activités de l'Arabie saoudite, le royaume de la péninsule arabique, régulièrement pointé du doigt pour des atteintes aux droits humains, souhaite utiliser le sport pour améliorer son image à l'international. Et après l'organisation d'un Grand Prix de Formule 1 ou encore le lancement du circuit de golf dissident LIV, le football est l'une des nouvelles obsessions du prince héritier Mohammed ben Salmane qui rêve de voir son pays suivre le chemin du Qatar en organisant la Coupe du monde de football en 2030 ou 2034.
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L'objectif est de mettre en place une ligue très forte et compétitive
En attendant de postuler pour un Mondial, l'Arabie saoudite s'active pour améliorer la notoriété et la valeur de la Saudi Pro League. En attirant des stars, à coups de millions évidemment. Le plus grand exportateur de pétrole au monde s'appuie pour cela sur son fonds souverain (PIF), un des plus riches au monde. Les clubs saoudiens étant propriété publique (leur privatisation est prévue d'ici 2030), le PIF recrute les joueurs avant de les répartir entre quatre clubs : Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Shabab et Al-Ittihad.
Alors, plusieurs questions s'imposent à l'heure actuelle : que vaut la Saudi Pro League ? Que va devenir ce championnat sur le long terme, un mirage comme celui de la Chine il y a quelques années ou une nouvelle référence sur la planète football ? "L'objectif est de mettre en place une ligue très forte et compétitive et d'élever le niveau des clubs saoudiens", a résumé un responsable du gouvernement saoudien. "La Saudi Pro League sera soutenue dans son ambition de devenir l'un des dix plus grands championnats au monde", a encore rapporté la semaine passée l'agence officielle de presse saoudienne SPA repris par l'AFP.

Sofian Kheyari : "Les quatre grands clubs pourraient jouer en L1 et se maintenir"

Sofian Kheyari, ancien adjoint d'Hervé Renard à la tête de la sélection saoudienne et aujourd'hui à la DTN dans le Royaume, est lui convaincu que ce n'est pas qu'un feu de paille comme la Chine. "On est arrivé il y a quatre ans en Arabie saoudite. Je disais à mon entourage : attention, il y a de la qualité en Arabie saoudite. Ça va devenir une place forte du football. Et tout le monde souriait à l'époque. Mais aujourd'hui, je reçois tous les jours des coups de téléphone de gens qui veulent essayer de venir en Arabie saoudite. Je suis convaincu que ça ne va pas s'essouffler."
Il faudra évidemment attendre plusieurs années pour s'en rendre compte. Mais en attendant, il ne faut pas s'y tromper non plus : Benzema, Kanté and co ne débarquent pas non plus dans un championnat créé de toutes pièces. Lancé en 1974 avant de devenir professionnel uniquement en 2007, la Saudi Pro League possède déjà une base. "Ils sont dans cette volonté de progresser mais le championnat est déjà d'un bon niveau", nous avait expliqué en janvier Laurent Bonadei, qui était l'adjoint d'Hervé Renard à la tête de la sélection saoudienne.
Le club d'Al-Hilal, également finaliste cette année, a par exemple remporté deux des quatre dernières Ligue des champions d'Asie. "Il a une différence de niveau entre les quatre premières équipes du haut de tableau et le reste. Mais c'est un championnat de qualité. Pour moi, les quatre grands clubs pourraient par exemple jouer en L1 et se maintenir. Ils n'auraient rien à envier à certaines équipes de L1", estime Sofian Kheyari.
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Karim Benzema durante la presentazione ufficiale con l'Al Ittihad

Crédit: Getty Images

Il y a une ferveur énorme
Le développement du championnat n'est d'ailleurs pas qu'une lubie de Mohammed ben Salmane. Le football est ancré dans le Royaume depuis longtemps. "Il y a une ferveur énorme. Pour vous donner une idée, on jouait tous nos matches de qualification pour le Mondial 2022 devant plus de 60 000 spectateurs, nous raconte encore Sofian Kheyari. Pour les quatre gros clubs, il y a de vrai public avec de grosses rivalités. Les équipes moins huppées, c'est un peu plus difficile notamment en raison des infrastructures car ils n'ont pas des stades qui permettent d'avoir beaucoup de public. Mais il y a des derbies avec plus de 60 000 spectateurs dans les stades".
Et si Karim Benzema et N'Golo Kanté vont forcément changer de monde en débarquant du Real Madrid ou de la Premier League, ils ne vont pas jouer contre des peintres non plus. Même si les axes de développement sont ciblés : "En termes de talent, je pense sincèrement que nos joueurs n'ont rien à envier aux joueurs européens, lance Sofian Kheyari. Mais on sait aujourd'hui que le haut niveau, ce n'est pas uniquement le talent. Il y a plein de paramètres qui rentrent en compte notamment ce qui se passe hors du terrain au niveau de la diététique par exemple. Nos joueurs sortent eux de la rue. Ils n'ont pas été formés car il n'y a pas de centre de formation à l'heure actuelle. On est justement en train de travailler sur ça pour faire progresser les jeunes et leur amener cette culture du travail. La grosse différence est là. Cette culture du travail au quotidien".
Et des joueurs de la dimension de Cristiano Ronaldo, Karim Benzema ou encore N'Golo Kanté vont évidemment les aider à franchir des paliers. "Ils vont pouvoir apprendre avec des joueurs de ce niveau", conclut l'ancien adjoint d'Hervé Renard.
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