Mercato - PSG - Mauro Icardi, complètement relancé à Galatasaray, pas tout à fait recasé

La liste est longue. Mais surtout révélatrice des difficultés du PSG à se séparer de joueurs plus assez performants. En cette saison 2022-2023, le club parisien a désormais envoyé quinze joueurs de son groupe professionnel en prêt. Parmi eux, des internationaux chevronnés mais abîmés par leur passage dans la capitale : Draxler, Wijnaldum, Paredes, Diallo ou Ander Herrera. Mais le plus symbolique, c'est évidemment Mauro Icardi, recruté pour près de 60 millions à l'été 2020 et exfiltré en catimini au dernier jour du dernier mercato vers Galatasaray.

Spoiler : c'est un vrai carton. Là où ses anciens partenaires peinent à séduire dans leurs nouvelles équipes, le buteur argentin s'est mis Istanbul dans la poche en un clin d'œil, ou presque. "Il est arrivé le dernier jour du mercato donc il n'était pas prêt du tout, rembobine Yusuf Kenan, commentateur pour la chaîne turque Asport. Mais au bout de quatre ou cinq semaines, il a commencé à très bien jouer. C'est l'un des meilleurs transferts de cette année pour Galatasaray. Il est décisif, il joue bien, il fait bien jouer ses partenaires, il pèse sur les défenses. En fait, c'est la plus grosse star en Turquie actuellement. Il est hyper décisif".

Les chiffres ne disent pas l'inverse : en dix matches, Icardi pèse six pions et quatre passes décisives. Supersub impactant et donc héros du derby face au Fenerbahçe (3-0), l'ancien de l'Inter a fêté son but avec une célébration à la Messi, devant le peuple ennemi, s'attirant encore plus d'amour de la part de ses nouveaux supporters. Et si vous étiez habitué au Icardi squattant davantage les colonnes peoples que sportives, sachez que ce temps est (presque) révolu.

"Franchement, il est très professionnel, aucun scandale, aucun entraînement manqué, toujours hyper professionnel avec le club et les supporters, continue le journaliste turc. L'an passé, Galatasaray avait fait une très mauvaise saison. Mais s'ils sont favoris cette année pour le titre, c'est surtout grâce à Icardi". L'histoire ne dit pas encore où en est la relation avec son ex-agent déclarée, Wanda Nara, mais l'Argentin a retrouvé des fulgurances propres à son talent. Alors, la suite, c'est quoi ?

A Paris, ses débuts tonitruants avaient fini par être complètement éclipsés par ses manques et prestations anonymes. A Galatasaray, on connaît le passé du joueur mais on préfère croire encore à une rédemption totale. "Il reste toujours le risque de le voir retomber dans ses déboires, estime notre interlocuteur. C'est comme les joueurs qui se blessent souvent au fond. Sauf que là, c'est mental. Donc le risque de retrouver l'Icardi de l'année dernière existe. Mais pour le moment, il n'y a aucune raison objective de penser ça".

Galatasaray est tellement enthousiaste que, ces dernières semaines, la presse turque se faisait l'écho d'une possible offre pour l'Argentin à destination du PSG. Estimée à 15 millions, de quoi permettre au PSG de sauver la face mais surtout de se débarrasser d'un salaire à la hauteur de 10 millions bruts/an. "L'économie du football turc ne permet pas de payer de très grosses sommes, tempère Yusuf Kenan. Même 10-15 ou 20 millions d'euros, c'est presque impossible pour un club turc. S'il y a des échelonnements, des méthodes de paiement différents, des réductions, Galatasaray voudrait bien l'acheter mais son salaire posera aussi problème".

En l'état, cette saison, c'est Paris qui a presque tout assumé le concernant. "Galatasaray a fait du prêt d’Icardi un véritable succès, se félicitait le président du club, Dursun Özbek, en novembre dernier. Le PSG paie une très grande partie de son salaire. Son coût salarial pour Galatasaray est de 750 000 euros". Autrement dit, il reste encore du chemin pour arriver aux conditions salariales adéquates pour l'Argentin. Relancé mais pas tout à fait recasé.