Transferts, concurrence, méforme : ces contre-temps qui pourraient fragiliser certains Bleus

A très court terme, ils n’ont pas grand-chose à craindre. Les Mondialistes ont toujours la confiance de Didier Deschamps. C’est d’ailleurs parce "qu’ils méritaient d’être là" que vingt des vingt-trois Bleus présents au Brésil ont été convoqués pour affronter l’Espagne, jeudi, puis la Serbie, dimanche. Mais pour certains internationaux tricolores, ce "cadeau" n’efface pas un début de saison délicat qui pourrait, à terme, menacer leur place en sélection.

Neuf joueurs présents dans la liste de Didier Deschamps ont changé de tunique durant le mercato pour un montant record de 136,5 millions d’euros. Eliaquim Mangala, Bacary Sagna (Manchester City), Loic Rémy (Chelsea), Mathieu Debuchy (Arsenal), Rémy Cabella (Newcastle), Jerémy Mathieu (Barcelone), Antoine Griezmann (Atlético Madrid), Mathieu Valbuena (Dinamo Moscou) et Patrice Evra (Juventus) évoluent désormais sous des nouvelles couleurs. Pas l’idéal pour un groupe qui compte préparer sereinement son Euro.

D’autant plus que pour certains, la mutation s’annonce comme un véritable défi. Le plus gros d’entre-eux concerne Eliaquim Mangala, transféré de Porto à Manchester City pour plus de 50 millions d’euros. Devenu le défenseur le plus cher de l’histoire, le Français va devoir prouver qu’il a les épaules assez larges pour composer l’une des charnières les plus efficaces d’Europe en compagnie de Vincent Kompany.

Comme Mangala, Antoine Griezmann a changé de niveau en signant chez le vice-champion d’Europe et champion d’Espagne, l’Atlético Madrid. Les Colchoneros, qui ont déboursé 30 millions d’euros pour l’ancien joueur de la Real Sociedad, s’attendent à ce que le milieu de terrain devienne l’une des pièces essentielles du système de Diego Simeone. Chez les Bleus, le joueur continue de faire profil bas. Suite à l’annonce de la retraite de Franck Ribéry, l’homme n’a pas clamé que la place lui revenait de droit. "Non, je ne dois pas remplacer Franck, a-t-il concédé en conférence de presse mardi. Je dois simplement jouer mon jeu."

Dans la course au titre en Premier League en fin de saison dernière, Mamadou Sakho était apparu comme un maillon essentiel de l’arrière-garde de Liverpool. Quatre mois plus tard, la place de l’ancien Parisien est remise en question. Débarrassé de la maigre concurrence de Daniel Agger, le Français a vu débarquer Dejan Lovren chez les Reds. "A Liverpool, il y a de la concurrence et c’est normal, déclarait-il lors du point presse avec les Bleus, lundi. Le plus important est d’avoir des objectifs communs.“ Remplaçant pour les deux premières journées, Mamadou Sakho a été titulaire aux côtés de l’ancien Lyonnais face à Tottenham ce week-end. Mais le retour de blessure de Martin Skrtel pourrait le renvoyer, au moins provisoirement, sur le banc de touche.

De son côté, Olivier Giroud n’avait quasiment rien à craindre quant à sa place à la pointe de l’attaque d’Arsenal. Mais une blessure à la cheville, contractée à Everton, est venue contrarier la saison du Français. Pour pallier son absence, Arsène Wenger n’a pas hésité à débourser 20 millions d’euros pour arracher Danny Welbeck à Manchester United dans les dernières minutes du mercato. Absent de la liste de Didier Deschamps, l’ancien joueur de Montpellier ne va pas devoir chômer lors de son retour. Mais le joueur ne se dit jamais aussi fort que lorsque la concurrence fait rage.

En quatre journées de Ligue 1, Laurent Blanc n’a pas encore titularisé Blaise Matuidi. Et Yohan Cabaye ne l’a été qu’une fois, chez Evian-Thonon-Gaillard. Où il a expulsé. Privilégiant le trio Thiago Motta, Marco Verratti et Javier Pastore dans son milieu à trois, l’entraîneur du PSG semble vouloir préserver les deux Français pour d’autres échéances. Didier Deschamps avait, lui, une explication toute simple, lundi en conférence de presse : "Je ne m’inquiète pas du tout, a-t-il déclaré. Les joueurs sont revenus plus tard à cause de la Coupe du monde et n’ont pas encore terminé leur préparation. Ils vont revenir progressivement, il n’y a pas de raison de s’alarmer."

Le problème est exactement le même du côté de Madrid, où Raphael Varane apparait comme le troisième choix de Carlo Ancelotti, derrière Sergio Ramos et Pepe. Le défenseur de 21 ans, qu’on attend comme le leader défensif des Bleus, ne peut pas se permettre de perdre une nouvelle année sans jouer régulièrement, après une saison handicapée par un genou récalcitrant.