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Blatter se lâche
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Publié 11/07/2008 à 08:30 GMT+2
Sepp Blatter a eu une déclaration douteuse en annonçant qu'il était favorable au départ de Cristiano Ronaldo au Real Madrid. En affirmant notamment que le Portugais est un "esclave des temps modernes", le président de la FIFA s'est attiré les foudres des
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Sepp Blatter a manqué une occasion de se taire. En donnant son avis sur la situation de Cristiano Ronaldo, que le Real Madrid tente d'arracher à Manchester United, le président de la FIFA est entré sur un terrain où il n'a pas à intervenir. Interrogé à ce sujet, le Suisse a déclaré sur Sky News: "Je suis pour la protection des joueurs. Si un joueur veut partir, il faut le laisser partir. Si un joueur veut partir, il faut trouver une solution. Parce que s'il reste dans un club où il ne se sent pas bien, ce n'est bon ni pour le joueur, ni pour le club. Je pense qu'il y a trop d'esclavagisme moderne dans le football, où l'on achète et transfère les joueurs ici et là..." A l'heure où les joueurs ont plus tendance à mettre le couteau sous la gorge de leurs dirigeants que l'inverse, l'opinion a de quoi choquer, d'autant plus qu'elle vient du président de la FIFA en personne.
Donc, dans l'histoire, Cristiano Ronaldo et ses 640.000 euros mensuels, ses multiples avantages (voiture, logement, permission de téléphoner pendant les entraînements...) aux frais de Manchester United serait un "esclave moderne". Les dirigeants des Red Devils ont dû apprécier... D'ailleurs, ils n'ont pas apprécié. Même si Blatter ne les a pas traités "d'exploitants modernes", ils n'ont pas tardé à apporter une réponse cinglante à l'écart du président de la FIFA. "Tous les joueurs qui viennent chez nous signent un contrat après des négociations ouvertes et libres. Et la plupart du temps, ils sont conseillés par des agents mandatés par la FIFA. Et la majorité profite ainsi d'une longue et glorieuse carrière à Old Trafford", a répliqué un porte-parole de MU.
Le parti pris de Blatter, qui n'avait manifestement pas un goût prononcé pour l'histoire à l'école, a de quoi inquiéter. Outre le fait qu'il a certainement un intérêt à voir Cristiano Ronaldo débarquer à Madrid, sans quoi on se demande bien pourquoi il serait intervenu de la sorte, le président de la FIFA a surtout décrédibilisé l'ensemble des dirigeants de clubs en lâchant cette réflexion. Le Suisse préconise donc les bras de fer que multiplient depuis quelques années les joueurs pour faire fléchir leur club, où ils sont pourtant sous contrat, et obtenir leur transfert. Pour ce qui est du respect des valeurs sportives et humaines, de celui des contrats et de l'engagement, il faudra repasser. Et ceux qui fustigeaient l'immobilisme de la FIFA vont peut-être commencer à le regretter...
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