Martin sur le marché

Jusqu'ici, il avait gardé le silence. Après des semaines de mutisme, Marvin Martin est sorti de sa réserve. Pour répondre à LA question qui agite le mercato estival en France, et que nous-mêmes avons tenté à maintes reprises de lui poser : quittera-t-il Sochaux cet été ? "J’ai longuement parlé avec le coach. Je lui ai dit qu’en cas de belle proposition, j’étais prêt à partir. C’est aussi ce que j’ai dit au président", a lâché le meneur de jeu international lundi soir, sur les ondes de RMC.

Son statut de meilleur passeur de Ligue 1 suscitait déjà quelques convoitises. Son explosion sous le maillot bleu les a alimentées. Décuplées, même. Lille, Lyon, Paris et le Borussia Dortmund, pour ne citer qu'eux, ne cachent pas leur intérêt pour Martin. Le milieu de terrain doubiste a une préférence : il se verrait bien rallier la capitale, où il est né le 10 janvier 1988. "Le PSG est un grand club, qui fait partie des meilleurs, insiste-t-il. Paris est en reconstruction et souhaite faire de belles choses. En tout cas, je veux rester en France."

Ultra-sollicité, Martin était censé couper court aux rumeurs il y a deux semaines, lors d'une conférence de presse organisée par son club. Il a fui les micros et les caméras. Préférant s'exprimer seul, maîtriser lui-même sa communication. Cette stratégie comporte un risque : elle pourrait ouvrir un conflit avec ses dirigeants. "Je ne suis pas quelqu’un qui va au clash, temporise le joueur. Ce n’est pas mon style. Mon état d’esprit ne changera pas quoi qu’il arrive. Je m’entraine à fond, je suis toujours à 100% et quand je suis sur le terrain je suis très bien."

Ses dirigeants, eux, n'ont pas l'intention de céder leur pépite, sous contrat jusqu'en 2014. "Même à 15, 20 ou 25 millions d'euros", martelait Alexandre Lacombe il y a un mois, dans L'Equipe. Le président sochalien certifiait alors qu'il n'était "pas vendeur". "Et quand je ferme la porte, elle est fermée." Deuxième couche le 9 juillet, au micro de RTL: "Quand on a 22 ou 23 ans, la patience est plus intéressante que les paillettes à court terme." La sortie médiatique du joueur serait-elle de nature à l'ouvrir ? Mecha Bazdarevic ne l'imagine pas. "Je compte sur lui à 200% mais le destin est tellement joueur, nous confiait le nouvel entraîneur des Lionceaux il y a quelques jours. C'est un garçon qui a franchi un cap avec cette équipe. S'il reste au club, ça ne peut-être que bénéfique pour sa progression. Il pourra aussi avancer avec l'équipe de France. Je pense qu'il est très jeune. Il ne faut pas partir trop tôt." Le joueur n'est visiblement pas sur la même longueur d'ondes. "Cela fait dix ans que je suis à Sochaux, j’ai beaucoup donné, rétorque-t-il. Pour ma progression et ma carrière, il est peut-être temps de partir." N'en déplaise à son club formateur.