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Dossier Mendes : Les amitiés qui ont fait le business de l'agent

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ParEurosport

Mis à jour 26/06/2013 à 19:28 GMT+2

D'Alexei Fedorichev (Dynamo Moscou) à Roman Abramovich (Chelsea), Jorge Mendes a toujours su trouver des banquiers où ils pouvaient placer ses hommes.

abramovich

Crédit: Imago

Roule au Dynamo avec Fedorichev
Si Rybolovlev, le propriétaire de Monaco, s’est enrichi avec le potassium, Alexei Fedorichev a fait fortune en devenant le plus gros producteur et exportateur d'engrais minéraux du monde. Le boss de la Fedcominvest a ouvert les portes de son Dynamo Moscou à la Gestifute, la puissante société de Jorge Mendes. Au milieu des années 2000, Mendes y envoie une cargaison de ses joueurs : l’inévitable Costinha, le fidèle Nuno, Cícero, Frechaut, Maniche, Jorge Ribeiro, Danny, Thiago Silva, Luis Loureiro, Derlei, Almani Moreira, Seitaridis, l’entraîneur Mariano Barreto… Fedorichev boit les paroles de Jorge. Jusqu’à l’ivresse. Il imagine Scolari au poste d’entraîneur et s’enflamme : "Cristiano Ronaldo? C’est possible." Malgré le départ de Fedorichev du Dynamo, Jorge a gardé de bonnes adresses en Russie.  C’est au Zenit, géré par Alexander Dyukov, dirigeant de la Gazprom, qu’il vend désormais ses poulains. En 2008, Danny passe du Dynamo Moscou au Zenit pour 30 millions d’euros. Un montant record en Russie. Deux ans plus tard, il place Bruno Alves pour 22 millions. En septembre 2012, le Benfica annonce que Jorge Mendes a empoché trois millions d’euros sur le transfert de Witsel.
Besiktas, l’Aigle Noir
Après la Russie, Mendes s’est trouvé une nouvelle "banque" : le Besiktas. Nommé en 2004, Yıldırım Demirören, le mégalo président du club stambouliote, a décidé de construire une équipe de stars. Guti, Quaresma et une photo souvenir avec Iverson histoire de buzzer. Une aubaine pour Mendes qui lui "refourgue" une (fin de) série de joueurs (Manuel Fernandes, Sidnei, Quaresma, Júlio Alves, Bebé, Simão, Hugo Almeida) et même un entraîneur au chômage : Carlos Carvalhal. Pour le faire mousser, Mendes permet au très riche entrepreneur de se faire paparazzer aux côtés de CR7. Le dirigeant turc a invité Ronaldo pour inaugurer un de ses centres commerciaux. Conseillé par Mendes, l’international portugais s’exécute, avec à son bras la fantasmante Irina Shayk. Un beau chèque de 170K€ l’attend, annonce Record.
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yıldırım demirören

Crédit: AA

Mais l’annonce de sa venue a créé un attroupement imprévu. Ils sont plus de 5000 à l’attendre. La séance d’autographes est annulée mais Demiroren a eu son coup de pub. En Turquie, les choses tournent souvent mal pour les hommes de JM. Fin 2011, A Bola annonce que les joueurs ne sont plus payés depuis plusieurs mois. Quaresma joue les blessés de circonstance et, à l’intersaison 2012, il est carrément invité à s’entraîner à part du reste du groupe. "Je me sens humilié", lance-t-il. Depuis, Jorge a revendu la "Mustang" à Dubaï. Hugo Viana va bientôt le rejoindre. Le Golfe, un marché et des contacts que Jorge développe.
Un 7 étoiles à Porto Santo
A 28 ans, Cristiano Ronaldo agit en père de famille responsable. L’attaquant body-buildé du Real songe à l’avenir des siens. CR7 qui possède déjà un beau patrimoine immobilier, envisage de construire un "resort" grand luxe, à Porto Santo, l’une des petites îles de son archipel de Madère. Un complexe hôtelier 7 étoiles dont le coût se situe entre 50 et 80 millions d’euros et dans lequel Figo pourrait glisser quelques billets, tout comme Jorge Mendes, bien sûr. Cinq investisseurs turcs seraient aussi dans le coup dont Yildirim Demiroren, le président du Besiktas. Demiroren est devenu l’un des bons clients de Mendes qui a fait du club stambouliote, le plus portugais d’Europe.
Un travailleur de fonds
"Monaco va être le nouveau Chelsea", se réjouissait il y a quelques jours Claudio Ranieri. L’entraîneur italien de Monaco ne croit pas si bien dire.  Sa comparaison a du sens. Avant de secouer les bourses du proprio russe de Monte-Carlo, il avait fait cracher son compatriote installé à Londres.
En septembre 2012, l’agence Bloomberg fait une révélation qui met Jorge Mendes un peu mal à l’aise. La FIFA aurait ouvert une enquête sur les activités de la Gestifute pour violation des règles concernant les conflits d’intérêt. Mendes serait impliqué dans le fond d’investissement Quality Sports Investment. Basée sur l'île de Jersey (un paradis fiscal) cette holding qui détient plusieurs branches (Quality Football Ireland Limited, Quality Football Ireland III Limited ou Quality Football Fund Ireland Limited) est détenue en partie par Peter Kenyon, ex-DG de Manchester United et de Chelsea. Un homme avec qui Mendes a bien croqué lors de sa période Blues. Quality Football Ireland, était notamment propriétaire de 50% des droits des sportinguistes Van Wolfswinkel, Elias ou Diego Rubio.
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Jorge Mendes et sa médaille d'Honneur du Mérite Sportif reçu du gouvernement portugais

Crédit: Eurosport

La FIFA a récemment ouvert une enquête concernant les contours du transfert du jeune Chilien. L’avocat du Portugais dément toute implication financière de son client dans chacune de ses boites. Il n’est qu’un simple "consultant", dit-il. La FIFA tente de savoir si Mendes favorise les mouvements de joueurs de ces fonds à travers sa Gestifute. En juillet 2012, Marca affirme que les droits de Pizzi ont été acquis par QFI. Jorge Mendes aurait donc vendu l’un de ses joueurs à une société dans laquelle il aurait des parts. Mais légalement, il n’est que "consultant"…
Le curieux transfert de Roberto
Quality Football Ireland (QFI) a fait pas mal d’écho l’été 2012 lors du transfert de Roberto vers Saragosse. Après une saison très compliquée au Benfica qui en avait donné 8,5 millions d’euros, le portier espagnol retourne au pays. Retour à la case Saragosse pour… 8,6 millions d’euros. L’info fait jaser, bondir. Le club espagnol est criblé de dettes. Il se défend en affirmant n’avoir déboursé que 86.000 euros dans ce transfert. Le très sérieux quotidien El País affirme que QFI et Jorge Mendes ont acquis les droits du joueur. L’avocat du Portugais infirme : "Ce n’est pas ce fond qui a acheté les droits de Roberto." Officiellement c’est Zaragoza Sport Arena XXI, un autre fond d’investissement, qui s’est payé Roberto. De cette structure, rien ne filtre, mis à part le nom de son patron : Agapito Iglesias qui est le président du Real Saragosse. "Nous ne voulons rien révéler de plus parce que nous n’avons pas à le faire", se contente de lâcher le porte-parole du club. Mendes a (aussi) des liens privilégiés avec Saragosse qui a accueilli "ses" Hélder Postiga ou Ruben Micael.
L’ami Kenyon
Au milieu de cette copieuse salade, Peter Kenyon. L’ancien chef exécutif de Chelsea et de Manchester United est l’un des gérants de QFI. Lors de son passage chez les Blues (entre février 2004 et octobre 2009), il a ouvert les vannes à la Gestifute. Sous son règne, il a acheté pour près de 100 millions d’euros de joueurs Mendes (Ricardo Carvalho, Deco, Paulo Ferreira, Nuno Morais, Bosingwa, Maniche, Tiago…). JM y a aussi placé des entraîneurs : Mourinho et Scolari. Lors de l’Euro 2008, Kenyon avait un accès privilégié à l’hôtel des joueurs de la Seleção de Felipão. Juste après la compétition, le technicien brésilien signait à Londres… Un peu plus d’un an après l’arrivée de Kenyon, Chelsea affichait une perte record de 204 millions d’euros.
Aujourd’hui, c’est avec le propriétaire, Roman Abramovitch, que Mendes deale en direct. Mourinho is back. On a parlé – encore et toujours - de la possible arrivée de Falcao qu'il avait "kidnappé" juste avant que ce dernier ne passe du FC Porto à l'Atletico Madrid pour plus de 40 millions d’euros. Et s’il est si bien reçu dans le bureau de Roman, c’est à Pina Zahavi que Jorge le doit. Un "collègue"…
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