Ils feront parler d'eux

Il est la "star" de cette équipe, avec tous les guillemets que son âge impose. Le plus grand espoir de cette génération, en tout cas. Celui qui parait le plus à même de jouer un rôle au plus haut niveau assez rapidement. Gaël Kakuta avait déjà fait parler de lui en certaines occasions la saison dernière avec Chelsea. Techniquement, il est le joueur le plus abouti de l'équipe de Francis Smerecki. Et de loin. Dans un registre proche d'un Djorkaeff par le passé, il a tout pour réussir, mais il doit encore dépolluer son jeu de certaines aspérités. Le gaucher des Blues manque de régularité. Normal, à son âge. Mais il devrait gagner du temps de jeu cette année à Londres.

Excellent en finale contre l'Espagne vendredi, Francis Coquelin a été un des principaux artisans du titre européen des -19. Récupérateur moderne, il a un profil à la Lassana Diarra, dont il partage l'abattage. Formé à Laval, il est parti voilà deux ans à Arsenal. Il vient de rentrer en France, à Lorient, où les Gunners l'ont prêté afin de l'aguerrir. Sans doute une très bonne pioche pour les Merlus, et pour lui. Sous la houlette de Christian Gourcuff, Coquelin va progresser. Il a besoin de franchir un cap dans son jeu vers l'avant mais, dès cette saison, il peut s'imposer comme un titulaire en Bretagne.

Son nom ne vous dit peut-être pas grand chose. Logique. Antoine Griezmann a un parcours atypique. Son histoire stigmatise d'ailleurs les failles du système de détection à la française. A l'adolescence, pas un recruteur n'a jugé utile de lui donner sa chance. C'est en Espagne, à Saint-Sébastien, qu'on a fini par lui donner. La Real Sociedad a été séduite par le talent de ce gaucher en 2005. Il avait 14 ans. Griezmann y a fait son chemin, au point de devenir titulaire la saison dernière, en deuxième division. Il a participé activement à la remontée de l'équipe au sein de l'élite. A la fois passeur et buteur, le petit blond gaucher a livré un très bon Euro, mais il est passé complètement à côté de sa finale, face à ces Espagnols qu'il connait si bien. Il n'en reste pas moins un des joueurs les plus prêts pour le haut niveau dans cette génération.

On l'a présenté comme le nouveau Karim Benzema. Un peu vite, peut-être. Contrairement à son aîné, Yannis Tafer a du mal à faire son trou sous le maillot lyonnais. Il faut dire que la concurrence est vive. Même en sélection, il n'a souvent été qu'un joker de luxe aux yeux de Smerecki. Mais un joker efficace, à l'image de son entrée à la mi-temps de la finale. Le Grenoblois possède un vrai sens du but et de réelles qualités. Mais il cherche encore sa voie sur le terrain. Attaquant de pointe ou de soutien? Une fois qu'il aura trouvé sa place, il n'y aucune raison pour qu'il ne fasse pas son chemin au plus haut niveau. A Lyon, ou ailleurs. Si l'OL le prête, Tafer pourrait faire le bonheur de quelques clubs de Ligue 1 en mal de talents devant.

A l'instar de Kakuta, Coquelin ou Sunu, encore un jeune qui a décidé de tenter sa chance en Angleterre. Du côté de Liverpool, en ce qui le concerne, alors qu'Arsenal lorgnait également vers ce défenseur prometteur du Paris-Saint-Germain. Son idole, c'est Sergio Ramos. Mais son avenir à lui est dans l'axe, où sa capacité à s'imposer dans les duels le rend précieux. A son arrivée sur les bords de la Mersey, à l'été 2009, il s'était fixé comme objectif de jouer régulièrement en 2010-2011. Les mois qui viennent s'annoncent donc importants pour lui. Pour y parvenir, il devra convaincre le nouvel entraîneur des Reds, Roy Hodgson, mais aussi travailler techniquement car sa relance laisse encore à désirer. "Et j'ai un pied droit catastrophique", sourit-il. Mais à 18 ans, il a tout le temps. Au minimum, il peut devenir un bon joueur de club, sur ses seules qualités défensives.