Après Biélorussie – France (2-4), l'antisèche : Il en faudrait onze comme Ribéry

Didier Deschamps a innové après le triste nul en Géorgie (0-0) en alignant d'entrée un 4-2-3-1 inédit en compétition officielle depuis le début de son mandat, et surtout en reléguant Karim Benzema sur le banc. En première période, on n'a senti aucune différence par rapport à Tbilissi : peu de mouvement, une circulation de balle trop lente et un manque d'application dans les transmissions. On a surtout vu des Bleus en souffrance dans les phases défensives, notamment sur le côté gauche. La seconde période a été meilleure, principalement parce que les joueurs tricolores ont moins porté le ballon et sont passés davantage par les côtés. Ils ont surtout fait preuve de ce réalisme qui leur faisait tant défaut jusqu'ici, inscrivant quatre buts en sept tirs cadrés. Une efficacité qui masque une prestation d'ensemble assez terne, mais suffisante pour venir à bout de Biélorusses qui n'ont pas su garder leur rythme de la première période.

La France ne doit pas sa victoire à sa supériorité collective, mais à une individualité en particulier. Ribéry a assumé son statut de leader tricolore en prenant le jeu à son compte, et surtout en égalisant à deux reprises. Deux réalisations qui ont masqué la défaillance inattendue de Lloris, coupable de deux grossières erreurs sur les buts biélorusses. La prestation de Ribéry ne doit en revanche pas éclipser celle de Valbuena, bien plus efficace dans l'axe et impliqué sur les quatre buts tricolores. Pogba a fait du bien au milieu français par sa présence physique et sa qualité dans les transmissions, tandis que Nasri a encore réussi une belle rentrée ponctuée d’un but précieux. En revanche, Payet n'a pas su saisir sa chance. Même constat pour Clichy, en difficulté tout comme Abidal. Giroud n'a pas vraiment brillé en l'absence de Benzema. Du côté biélorusse, Balanovich, Hleb et Kalachev ont donné du fil à retordre à la défense tricolore.

Heureusement, Franck Ribéry a marqué. Le penalty transformé par le milieu offensif tricolore a permis à la France de retrouver le chemin des filets après avoir passé 526 minutes sans but. La réalisation du Bavarois est cependant intervenue trop tard pour que les Bleus ne fassent pas tomber un triste record vieux de 88 ans. La précédente marque était de 500 minutes, entre le 1er juin 1924 (1-5 contre l'Uruguay) et le 21 mai 1925 (2-3 face à l'Angleterre). Les Français n'avaient plus marqué la 61e minute du match contre la Géorgie (3-1), le 22 mars, déjà par Ribéry. Le but du Bavarois a eu le don de débrider l'attaque tricolore. Après avoir passé 526 minutes sans marquer, les Bleus ont inscrit quatre buts en l'espace de 26 minutes.

La France est passée à côté de son début de match, et de sa première période en général. Et elle aurait pu être punie encore plus tôt par les Biélorusses. A la 9e minute, au terme d'une très belle combinaison entre Tigorev, Dragun et Outilo, Balanovich a hérité du ballon en bonne position mais sa frappe est passée à côté du poteau pour quelques centimètres. En ouvrant le score encore plus tôt, les Biélorusses auraient peut-être pu avoir plus d'un but d'avance à la pause.

Lloris ne pouvait pas y échapper…

Le constat est assez terrible pour Karim Benzema, pointé du doigt après 1217 minutes passée sans marquer pour les Bleus et assigné à un rôle de remplaçant en Biélorussie. Du banc, l'avant-centre du Real Madrid a vu son équipe inscrire quatre buts et mettre un terme à sa période record d'inefficacité. Dire que son absence a été bénéfique pour l'attaque tricolore est un raccourci trop rapide. Son remplaçant, Olivier Giroud, n'a pas marqué et ne s'est pas spécialement montré à son avantage dans le 4-2-3-1 mis en place par Deschamps, un système auquel le Madrilène est habitué en club. Mais la victoire de la France valide le choix du sélectionneur, qui sera logiquement tenté de reconduire Giroud contre la Finlande le mois prochain. Si c'est le cas, Benzema ne pourra que constater que les absents ont toujours tort.