France - Géorgie, ça compte aussi !

Engagée dans le groupe le plus ramassé de la zone Europe (cinq équipes), l'équipe de France n'a pas beaucoup de jokers à griller. Jusqu'ici, elle n'en a pas utilisé. Et tient la dragée haute à l'Espagne dans la lutte pour la qualification directe. Avant de retrouver les Ibères et, qui sait, de leur porter ce qui ressemblerait à une estocade, la France se doit de gagner contre la Géorgie. Ni plus, ni moins. Arriver mardi prochain face aux champions d'Europe et du monde avec deux ou trois points de débours serait catastrophique. Cela changerait, avant même le coup d'envoi du match, la physionomie du duel et mettrait les Espagnols un peu plus en position de force.

Les Bleus n'ont pas encore affronté la Géorgie lors de cette phase éliminatoire de la Coupe du monde 2014. L'Espagne, si. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les Ibères ont bataillé lorsqu'ils se sont rendus à Tbilissi. C'était certes au début du mois de septembre, pas loin des vacances, pas très loin non plus de leur troisième triomphe européen. Mais la Furia Roja en avait bavé, ne marquant qu'à la 86e minute de jeu par Roberto Soldado. Cela n'a pas échappé à Didier Deschamps : "Sur le match face à l'Espagne, elle a eu une attitude ultra-défensive et très bien défendu avec beaucoup d'agressivité. On va se retrouver dans une même situation avec un bloc assez bas près de leur défense. Il faudra trouver des solutions."

France - Géorgie n'est pas une rencontre laboratoire. Pour la simple et bonne raison qu’un match officiel n'est pas fait pour tenter des expériences. En revanche, l'équipe de France est par la force des choses en mouvement perpétuel et sa construction est permanente. Et il arrive que les péripéties choisissent en lieu et place du sélectionneur. Vendredi, Didier Deschamps devra jongler entre les incertitudes physiques et les menaces de suspension. Ce qui pourrait bien le pousser à utiliser une  ou des nouvelles armes, parmi lesquelles Raphaël Varane. Le futur grand défenseur que les Bleus attendent est peut-être là. Reste à le voir sous le maillot tricolore pour se donner une petite idée de son potentiel et de son avenir. On a bien dit "petite". Ne serait-ce que pour cela, la Géorgie prend une importance démesurée.

Les promesses de l'automne 2012 n'ont pas débouché sur ce que l'on espérait en février. Pour sa rentrée hivernale, la France s'est inclinée face à l'Allemagne au Stade de France (1-2). Rien de dramatique. Juste une piqure de rappel. Et puis, tant qu'à perdre un match en ce début d'année, autant que ce soit celui face à la Nationalmannschaft. Avant ce revers, la dernière fois que les Bleus s'étaient inclinés, c'était face au Japon (1-0). Quatre jours plus tard, ils résistaient héroïquement à l'Espagne du côté de Madrid (1-1). On n’y verra pas un signe. Juste une voie à emprunter une nouvelle fois.

L'équipe de France va affronter la Géorgie et l'Espagne au Stade de France. Face aux Ibères, l'enceinte sera pleine. Les billets ont d'ores et déjà été vendus. Compte tenu de la particularité du public dionysien, capable de déclencher une ola et de siffler en même temps, les Bleus seraient bien inspirés de réussir leur match face aux Géorgiens ou, au moins, de le gagner. Didier Deschamps et ses joueurs seraient à peu près certains d'être accueillis correctement et d’être soutenus mardi. Si personne n’a jamais vu un spectateur marquer un but et faire gagner l'équipe de France, avoir 80 000 supporters dans le dos n'est jamais superflu. Surtout face à l’Espagne.