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Youth League - Félix Nzouango, le "nouveau Varane" de la Juve : "Chiellini vient souvent nous conseiller"

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 15/03/2022 à 14:52 GMT+1

YOUTH LEAGUE - Arrivé en provenance d'Amiens à l'été 2020, Félix Nzouango s'est rapidement imposé au sein de la Primavera de la Juventus Turin. Recruté contre trois millions d'euros, le jeune défenseur central français de 19 ans vit actuellement un rêve éveillé au sein du club piémontais, qui dispute mardi soir son premier quart de finale de Youth League face à Liverpool.

Félix Nzouango (Juventus)

Crédit: Getty Images

Été 2020. Considéré comme un grand espoir d'Amiens, Félix Nzouango, alors seulement âgé de 17 ans, est courtisé par de nombreux clubs européens. Et pas les plus petits. Mais rapidement, l'un d'entre eux insiste sérieusement : la Juventus Turin. Après l'avoir suivi pendant plusieurs mois, le club piémontais passe à l'attaque pour recruter le défenseur central formé au Creil Jugend, le club de sa ville natale. Une fois le joueur pleinement convaincu du projet qui s'offre à lui, la Vieille Dame tombe ensuite d'accord avec Amiens. La somme est à la hauteur des espoirs qui sont placés en lui : un peu moins de 3 millions d'euros.
Un an et demi plus tard, l'international français U17 a fait son trou au sein des jeunes de la Juve. "Les débuts ont été un peu difficiles, notamment pour le travail qui m'était demandé sur le terrain, nous confie Nzouango lors d'un entretien accordé la semaine passée depuis le "Juventus Training Centrer" de Vinovo. L'attente tactique, par exemple, était différente de celle demandée à Amiens. Mais maintenant, je suis pleinement épanoui et heureux ici." Il sera très probablement titulaire face à Liverpool, ce mardi, en quart de finale de la Youth League. Ce serait (déjà) son 30e match de la saison avec la Primavera.
Comment s'est déroulée votre adaptation au sein de la Juventus ?
Félix Nzouango : C'est certain que c'est un grand changement. Ici, il y a des infrastructures beaucoup plus grandes. Le niveau a également beaucoup changé par rapport à Amiens, qui reste un très bon club. Mais quand tu arrives à la Juve, forcément... Ici, les joueurs arrivent depuis tous les pays, c'est un autre challenge. J'ai beaucoup apprécié ce facteur.
Qu'est-ce qui a fait pencher la balance dans votre transfert à l'époque ?
F.N : Le travail. J'avais lu beaucoup d'entretiens de joueurs passés par la Juve qui disaient que le travail, ici, était très important. Du coup, j'ai beaucoup aimé cet aspect du club. Et puis je suis défenseur. Quand je regardais Bonucci, Chiellini... J'aime vraiment ce côté défensif, ne rien lâcher sur le terrain. Même quand tu perds, tu ne dois rien lâcher à la Juventus. C'est ma mentalité. Le club a aussi prouvé qu'il me voulait vraiment. Les dirigeants m'ont beaucoup appelé au téléphone, c'est certain que ça a fait pencher la balance.
Mais n'est-ce pas trop dur de quitter la France à seulement 17 ans ?
F.N : Ce n'est pas simple de quitter sa famille, ses amis, ça fait même mal au coeur... Mais c'est aussi excitant de découvrir autre chose. J'ai toujours eu envie de découvrir un club à l'étranger pour me faire progresser. Ma famille m'a beaucoup rassuré avant mon départ.
Félix Nzouango (Juventus)
Comment la Juve accompagne un jeune joueur à son arrivée en Italie ?
F.N : Pendant un an, je suis resté au centre de formation avec d'autres jeunes qui m'ont beaucoup aidé pour parler la langue, m'accompagner quand on descendait à la cantine, acheter des choses de tous les jours en ville... Aujourd'hui, j'ai un appartement que j'ai trouvé grâce à un manager du club qui s'occupe des recherches, des démarches et des papiers. La Juve t'accompagne au quotidien.
Et pour vos études ?
F.N : Quand je suis arrivé, j'étais dans mon année de baccalauréat. Mais je n'ai jamais trop aimé l'école. J'ai quand même continué le français et l'anglais, en plus de l'italien. Pour ceux qui veulent poursuivre leur cursus scolaire, même en études supérieures, le club est présent pour toutes les démarches.
Vous jouiez avec votre frère jumeau depuis votre enfance. La séparation n'a-t-elle pas été trop difficile ?
F.N : Dès qu'il a appris pour l'intérêt de la Juve, il m'a dit de saisir ma chance. Il ne m'a pas retenu. Il m'a dit : "Tu peux le faire, vas-y !". Il m'a poussé à partir.
Quelles différences existent-ils entre le football italien et le football français ?
F.N : Pour moi, le travail est plus axé sur le côté technique en France. Comme par exemple apprendre à manier le ballon, faire une passe entre les lignes etc... Ici, c'est plus sur l'aspect tactique, agressif et défensif. Tu apprends le placement sur le terrain. Les deux font plutôt un bon mélange.
La presse italienne aime parler de vous comme le "nouveau Varane"...
F.N : Je ne sais pas si je suis le nouveau Varane, on verra dans le futur (rires). Mais ça me flatte beaucoup.
Jouer ici, un immense honneur
Quel premier bilan tirez-vous après un an et demi à la Juve (53 matches, ndlr) ?
F.N : Au début, c'était très dur de s'adapter à ce nouveau jeu. Mais une fois que j'ai compris les exigences de l'entraîneur et le contexte tactique dans lequel je me trouvais, tout s'est bien déroulé. J'ai repris confiance et mon jeu est revenu naturellement. En y ajoutant tout ce que j'ai appris ici : la tactique et la rigueur. Je souhaite continuer mon parcours avec la Primavera et disputer le plus de matches possible. A force de travail, les portes de l'équipe première vont s'ouvrir.
Vous avez d'ailleurs disputé quelques entraînements avec les professionnels.
F.N : C'est un immense honneur. Moi, je les voyais à la télé depuis petit... On voit le niveau qui est exigé pour connaître la Serie A. Je suis certain que je peux y arriver un jour si je continue à travailler.
Certains joueurs vous ont-ils donné des conseils ?
F.N : Giorgio Chiellini vient beaucoup aider les jeunes, il regarde régulièrement nos matches et n'hésite pas à venir nous parler. Adrien Rabiot m'a également parlé sur le terrain, comme Moise Kean. Les joueurs sont tous très gentils pour nous accompagner dans notre parcours.
Celui de Marley Aké, arrivé de l'OM l'été dernier et désormais régulièrement appelé avec l'équipe première, peut-il être un exemple ?
F.N : Au départ, il jouait peu avec les U23, notamment en raison du temps d'adaptation. Mais une fois qu'il a saisi tous les contours du football italien, il ne s'est plus arrêté. Sa trajectoire est inspirante.

"Il faut avoir un comportement digne du club"

Comment le club aborde-t-il son premier quart de finale de Youth League ?
F.N : On veut aller au bout. Mais ce que le coach demande avant tout, c'est la prestation et le contenu. Nous devons montrer que la Juventus est un club qui sait jouer au football et qui va tout donner sur le terrain. Le contenu passe avant le résultat.
Quelles exigences requiert au quotidien un club comme la Juve ?
F.N : Tu dois gagner ta place tous les jours, prouver pourquoi tu as été choisi par le club. Il faut toujours se donner à 100%, même à l'entraînement. C'est également une exigence dans la vie quotidienne, comme l'alimentation et l'image que tu dégages. Il faut avoir un comportement digne du club dans la vie de tous les jours, même quand tu vas te promener en ville ou que tu es chez toi. Beaucoup de personnes voudraient être à notre place. Tous les jours, quand je me réveille, je suis content d'être ici.
Qu'en est-il de votre parcours en équipe de France (son dernier match remonte à décembre 2019 avec les U17) ?
F.N : Si je continue à bien travailler avec la Juve, je suis certain que les bonnes nouvelles arriveront, que ce soit maintenant ou plus tard. Je suis totalement focalisé sur mes performances avec mon club. Pendant la pandémie, les joueurs évoluant à l'étranger ne pouvaient pas être appelés. J'ai également beaucoup parlé avec Landry Chauvin, le sélectionneur des U19, qui m'a dit que la convocation allait arriver. Je garde confiance.
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