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Formule 1 2023 | Bilan | Pourquoi Verstappen (Red Bull), Leclerc (Ferrari) et Alonso (Aston Martin) nous ont éblouis

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 27/11/2023 à 20:28 GMT+1

Le rideau est tombé sur le championnat du monde de Formule 1 2023, c'est l'heure du bilan. Si Max Verstappen (Red Bull) a presque tout raflé, quelques-uns de ses adversaires ont brillé eux aussi, dans des registres différents, notamment Charles Leclerc (Ferrari), Lando Norris (McLaren), Fernando Alonso (Aston Martin) ou Oscar Piastri (McLaren). Voici pourquoi.

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Le pilote : Max Verstappen (Red Bull)

19 succès dont 10 de suite, 20 courses menées, 21 podiums sur 22 possibles, 1003 tours en tête (75% du total), 290 points d'avance sur le vice-champion, etc : il a dépoussiéré quelques records de façon spectaculaire mais le plus remarquable est la motivation qu'il a montrée jusqu'au bout, et insufflée en même temps à son équipe.
Son coéquipier Sergio Pérez rapidement hors du coup (il l'a dominé 20-2 en qualification), il a eu un rôle déterminant dans la direction à prendre dans le développement de la RB19, une machine plus pointue à régler et difficile à piloter que beaucoup ne l'imaginent.
Quasi infaillible lorsqu'il démarre en tête (il a transformé ses 16 dernières pole positions en victoires), son ascendant psychologique sur Charles Leclerc (Ferrari) a été plusieurs fois déterminant - pas plus tard qu'à Las Vegas et à Abu Dhabi - et les commissaires de la FIA lui ont trop souvent accordé le bénéfice du doute.
Heureusement, il a gardé son mauvais caractère, ce qui a assuré quelques moments de radio cultes avec son complice de toujours, son ingénieur Gianpiero Lambiase.
A l'image de la relation fusionnelle que pouvait avoir Michael Schumacher avec Ross Brawn ou Lewis Hamilton avec Peter Bonington, Max Verstappen a bien trouvé sa seconde moitié.
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Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix d'Abu Dhabi 2023

Crédit: Getty Images

Le designer : Pierre Waché (Red Bull)

Le Français s'est un peu plus mis en avant dans les médias cette année, à juste titre, car la plus grande partie du succès de l'équipe autrichienne lui revient. Il est le père des Red Bull qui ont permis à Max Verstappen de rafler ses trois titres mondiaux et son supérieur, l'emblématique, Adrian Newey a pris peu à peu du recul, fort de la confiance qu'il lui accorde.
Pierre Waché a réussi à faire évoluer la RB19 malgré des restrictions sévères en termes de ressources aérodynamiques, suite au dépassement du cap budgétaire en 2021, et il a arrêté le développement de la monoplace au mois de juin pour se pencher sur un concept nouveau avec la prochaine RB20.
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"Verstappen n'a pas besoin d'apprendre, il comprend tout directement" : Waché subjugué

L'homme du samedi : Charles Leclerc (Ferrari)

Le pilote de la Principauté est parvenu à exister dans l'ombre de Max Verstappen (Red Bull) sur le tour chrono en obtenant quatre pole positions et quatre places en première ligne cette saison, avec une monoplace taillée pour le stop and go plus que les longues courbes. Il a ainsi maximisé le potentiel de sa SF23 sur des tracés comme Bakou, Mexico et Las Vegas, et surpris son monde à Austin.
Il a aussi commis des fautes grossières en attaquant trop à Miami et à Zandvoort, mais c'était la seule façon pour lui de déstabiliser son adversaire néerlandais. Malheureusement, son manque d'agressivité ou d'opportunisme lui a fait perdre d'entrée quelques duels face à un adversaire qu'il respecte peut-être trop. Mais ça n'explique pas tout, loin de là. Sa série de 12 pole positions infructueuses tient au manque d'adaptation de sa Ferrari aux gommes proposés.
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Leclerc malchanceux ? Le fact-checking

Le performer : Lando Norris (McLaren)

A un point près, le Britannique réussissait le coup de l'année en doublant Fernando Alonso (Aston Martin) et Charles Leclerc (Ferrari) in extremis pour la quatrième place au championnat. Parce qu'avec six deuxièmes places, il a fait deux fois mieux que l'Espagnol, le Monégasque ou Lewis Hamilton (Mercedes).
Après cinq résultats blancs en neuf épreuves, il a fait décoller sa McLaren mal née à partir de Spielberg, où il disposait d'un nouveau package. Il a souvent eu la primeur des nouveautés et il les a fructifiées rapidement. Chez McLaren, on indiquait souvent dès le vendredi soir que la base de réglages était bonne, et que seules quelques retouches étaient nécessaires pour la suite du week-end.
Redoutable dans le combat rapproché, il a réalisé l'un des dépassements de l'année aux dépens de George Russell (Mercedes) à Mexico, dans une section sinueuse.
On lui prédisait une confrontation difficile face à Oscar Piastri (McLaren), il l'a contrôlé avec méthode et calme. 15-7, c'est son bilan en qualification face à l'Australien. Et plus encore en course (205 points à 97).

L'inoxydable : Fernando Alonso (Aston Martin)

Quatrième d'un Mondial à 42 ans ! "Si on m'avait dit ça avant le week-end, je ne l'aurais pas cru !", a-t-il avoué, dimanche soir. Face à Carlos Sainz (Ferrari), Lando Norris (McLaren) et Charles Leclerc (Ferrari), ses chances étaient faibles. "Je suis ravi de la façon dont j'ai piloté cette saison, a-t-il ajouté. Je pense que cela a été ma meilleure saison, la plus consistante depuis 2012. Je pense avoir tiré le maximum de la voiture toute la saison." On connait son enthousiasme débordant, son sens de l'exagération, mais là-dessus on le suit sans problème.
L'Asturien parle de la piste, où il a flambé (voir ci-dessous "Les rois du dépassement"), mais il reste un aiguillon technique de haut vol, qui a assumé une grande partie du travail seul, son coéquipier n'étant pas une brute en la matière.

Le débutant : Oscar Piastri (McLaren)

C'était joué d'avance dans cette catégorie où figuraient par ailleurs Logan Sargeant (Williams) et l'intermittent Liam Lawson (AlphaTauri). L'Australien est bien le surdoué analytique, calme, annoncé. Le genre de pilote avec qui on peut se battre sans craindre un mauvais coup de volant. Un coéquipier qui accepte sans rechigner les consignes, les nouvelles pièces qui arrivent sur sa voiture une épreuve après son voisin de garage. Parce qu'il sait que rouler, c'est prendre de l'expérience, de la confiance.
Il lui a souvent manqué 0"2 ou 0"3 en qualification face à Lando Norris (battu 15-7) mais il n'a jamais fait du tour unique une obsession. Il a mordu sur l'Anglais en course, mais pas régulièrement.
Et un sprint gagné (Monza), une première ligne à Suzuka, deux podiums coup sur coup (Suzuka et Losail) et deux meilleurs tours, c'est un bon bilan.

Les rois du dépassement : Fernando Alonso (Aston Martin) et Charles Leclerc (Ferrari)

Dès la première course de l'année, à Sakhir, Fernando Alonso a piégé Lewis Hamilton (Mercedes) sur un croisement de trajectoire au freinage du n°10. Dans les rues de Bakou, il a surpris Carlos Sainz (Ferrari) dans un trou de souris et à Montréal, il a pris Lewis Hamilton (Mercedes) sur un gros freinage avant la dernière chicane. Bravo !
Quand à Charles Leclerc (Ferrari), on l'a vu faire l'extérieur à George Russell (Mercedes) dans le virage n°1 à Suzuka et porter le coup fatal à Sergio Pérez (Red Bull) sur un freinage d'anthologie déclenché très tard, au dernier virage de la course. Une vraie marque de fabrique.
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