"C’était la panique à la radio avec Pierre" : la victoire de Gasly à Monza racontée par son ingénieur

ParTanguy Mantovani

Mis à jour 17/10/2023 à 11:43 GMT+2

Ce mardi, Pierre Hamelin, ingénieur de course pour l’écurie Alpha Tauri, était l'invité exceptionnel des Fous du Volant, notre podcast spécialisé dans la F1 à retrouver toutes les semaines. Il est revenu sur la victoire de Pierre Gasly à Monza en 2020 mais également sur son podium à Sao Paulo en 2019. En tant qu'ingénieur de course, il a vécu les choses intensément, lui aussi.

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La victoire de Pierre Gasly dans le temple de la vitesse, il s’en souvient comme si c’était hier. Ce jour-là, alors qu'il défendait les couleurs d'Alpha Tauri, le Français était parti de la 10e position. Rien ne le prédestinait à la victoire finale. Mais il a su profiter de la fermeture de la voie des stands au 28e tour pour virer en tête et la conserver jusqu’au drapeau à damier.

"Monza, c’est un peu un coup de bluff, sourit Pierre Hamelin, invité ce mardi dans notre podcast Les Fous du Volant. D’abord Magnussen qui s’arrête à l’entrée de la pit-lane sur une idée de Haas et entraîne la fermeture de la pit-lane. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut prévoir. On est rentrés aux stands au bon moment par rapport à ce dont on avait besoin."

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Pour autant, Pierre Hamelin n’a pas été immédiatement sûr de son coup stratégique : "C’était la panique à la radio quand on sort des stands et que la voiture de sécurité est déployée. On se dit qu’on va perdre beaucoup de temps parce que tout le monde va rentrer derrière nous et profiter de ça. Mais quelques secondes après ils ferment l’entrée des stands et c’est le gros bonus, comme au casino. C’est inimaginable. On a compris que ça allait beaucoup nous bénéficier, mais pas à quel point directement."

Et si son pilote a parfaitement résisté à la remontée de Carlos Sainz pour protéger sa première position, Pierre Hamelin et son équipe n’ont pas pleinement exulté dès la fin de la course. "On sait que le moteur et la batterie, on en a besoin pour la course qui vient la semaine suivante, rappelle-t-il. Et donc il y a quelques petits trucs que l’on doit faire dans le tour d’honneur pour être sûr que tout se passe bien. Aussi, au final, quand on finit la course, on doit encore envoyer la voiture chez la FIA qui va tout regarder au niveau du poids et de la légalité de la voiture. Nous, on est sûr qu’on a fait le travail, mais il y a ce petit truc qui manque pour être certains que tout est bouclé. Ce n'est qu’une fois qu’on a eu le résultat officiel, le dimanche soir, qu’on est sûr que tout est bon. Pour un team, et moi en tant qu’ingénieur qui n’a pas l’habitude d’être dans ces positions, je voulais attendre d’être sûr que tout soit officiel."

Mais Monza n'est pas forcément le plus grand souvenir d'Hamelin. Pour celui qui est aujourd’hui l’ingénieur de Daniel Ricciardo (et, par intérim, de Liam Lawson), le podium obtenu à Sao Paulo en 2019 restera à part, à jamais. "Pour moi, c’est la plus grande émotion pour deux raisons, explique-t-il. La première est qu’à Monza, on a fait un bon travail, capitalisé sur ce qu’on avait fait. Pierre a bien fini la course en passant Stroll au second départ, et en résistant à Sainz. Mais à Sao Paulo, on avait une voiture qui était rapide. J’ai l’impression qu’on le méritait plus. Toute la course, on était dans le top 5, Albon et Hamilton se touchent un peu et nous donnent les places, mais on était là pour prendre le résultat. On était prêts. En plus de cela c’est l’année où Pierre était revenu…".

Pour écouter l'interview en intégralité de Pierre Hamelin, ingénieur chez Alpha Tauri, écoutez les Fous du Volant

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