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Mercedes | George Russell a-t-il perdu pour de bon son duel face à Hamilton ?

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 01/08/2023 à 13:41 GMT+2

George Russell avait crevé l'écran l'an dernier lors de sa première année chez Mercedes. Le transfuge de Williams avait de suite pris ses marques chez les Gris, et un avantage notable sur Lewis Hamilton, fort de la seule pole position et de la seule victoire de l'équipe allemande de la saison. Mais depuis le dernier Grand Prix de Monaco, le vent a tourné. Définitivement pour cette année ?

George Russell (Mercedes) au Grand Prix de Belgique 2023

Crédit: Getty Images

Qu'arrive-t-il à George Russell ? Le jeune challenger de Lewis Hamilton chez Mercedes vit un lent déclassement depuis plusieurs week-ends maintenant. Sûr que la pause estivale va lui faire du bien. Il n'est pas fatigué à son âge (25 ans), la glissade qu'il subit tient à l'exploitation de sa monoplace, et sans doute rien d'autre. Depuis quelques courses, le rapport de forces a changé, le leadership est passé de l'autre côté du garage.
Il y a un an, le 31 juillet, le transfuge de Williams était parti de la pole position en Hongrie, et le 13 novembre dernier il avait triomphé au Brésil. Au bout de sa première saison en gris, une belle ligne de stats en forme de prise de pouvoir : seul vainqueur pour la firme à l'Etoile, et premier pilote de Toto Wolff au Championnat. Il était aussi numéro 4 mondial, deux crans au-dessus de son coéquipier. Un petit miracle pour ce pilote qui s'attaquait à une machine à broyer.

Monaco, le tournant

Aux essais, il avait tenu le choc, s'inclinant 13-9 face au septuple champion du monde, un ratio très acceptable par rapport à ceux infligés à son prédécesseur, Valtteri Bottas, pendant cinq longues années. Recruté pour faire mieux que le Finlandais sur le tour unique, il a attaqué 2023 en remportant quatre de ses cinq premiers duels puis... plus rien ou presque. La version corrigée de la W14 introduite à Monaco (pontons, suspension avant) lui a autant donné un coup de frein qu'un coup de fouet à Lewis Hamilton.
Depuis, il a rarement fait jeu égal avec son compatriote. Battu six fois en sept sessions de qualification, il a lâché prise au classement général en ne marquant que 51 unités contre 80 à son voisin de stand, redevenu le pilote de référence de l'équipe.
Le serpentin princier n'était sûrement pas le meilleur endroit pour inaugurer un package aux allures de big-bang. Les conclusions n'étaient alors pas censées être pertinentes. Avec le recul, on s'aperçoit que le bilan dressé par George Russell après sa laborieuse qualif est un condensé de ce qu'il a raconté dans les semaines suivantes, sur quasiment tous les autres circuits : "Nous n'avons pas trouvé le bon équilibre avec la voiture. Nous étions souvent rapides dans le premier secteur, mais à partir de là, le tour nous a complètement échappé. Nous avons également semblé avoir plus de mal au fur et à mesure que la qualification avançait. En Q3, c'était plus de ma part car je ne suis pas parvenu à tout bien mettre ensemble."

Hamilton l'élu, mythe ou réalité ?

Quand Lewis Hamilton monte en puissance le samedi après-midi, George Russell suit trop souvent la courbe inverse, ce qui constitue un autre handicap. A ce titre, le Grand Prix de Hongrie, disputé trois mois plus tard, est parfaitement révélateur, à la limite de la caricature. Vingtième des essais le premier jour, Georges se tanke en Q1 le samedi, avec le 18e temps, quand Lewis Hamilton passe en 24 heures de la 16e position à la première... Il s'est fait piéger par le trafic, mais pas que. "Quand on ne fait pas les choses correctement, on se fait punir. Lewis a fait un boulot sensationnel”, est-il forcé de reconnaître.
En vérité, Hamilton joue sur du velours avec l'équipe technique depuis Monaco. Les améliorations apportées servent plus sa cause que celle de Russell. Même s'il a "l'impression d'être assis sur les roues avant" et que le directeur technique James Allison refuse de reculer le poste de pilotage sur le modèle 2024.
Pour Russell, c'est clair : tout va dans le sens d'Hamilton. Mythe ou réalité ? Quand Toto Wolff confie que Mercedes a une dette envers Lewis Hamilton, qu'elle lui "doit un 8e titre", Russell comprend qu'il n'est pas l'élu et que l'adoubement attendra.
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George Russell (Mercedes) au Grand Prix de Hongrie 2023

Crédit: Getty Images

Mauvais karma

Et puis, lancé à la poursuite de son leader au départ de presque toutes les courses, George Russell laisse parfois transparaître une certaine fébrilité. "Je me suis très déçu, peste-t-il à Monaco. J'étais devant Lewis et Esteban (Ocon) et j'ai fait une erreur, de mon propre fait. J'ai touché le frein et tout bloqué. Cela a coûté un podium à l'équipe..." Une sacrée occasionné manquée...
Accidentellement, il se retrouve aussi plusieurs fois dans la position du gêneur de Sir Lewis. "C'est une mésentente totale entre nous, explique-t-il après la Q2 en Espagne. J'essayais de sortir de l'aspiration de Sainz et Lewis était là et on s'est touché. Evidemment, ces choses-là ne devraient pas se produire..." Et pas plus tard qu'à Spa, vendredi dernier en qualif, il barre la route à la N°44, de La source jusqu'à Kemmel. C'est sûr, la qualité de la communication de Mercedes était "médiocre", mais il était encore au mauvais endroit au mauvais moment.
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George Russell (Mercedes) au Grand Prix de Hongrie 2023

Crédit: Getty Images

Le week-end dernier, George Russell n'était pas non plus dans les meilleures dispositions pour briller. Toto Wolff a néanmoins tenu à saluer sa remontée en course sprint, samedi, et ses dépassements incisifs dimanche. Sans avoir la meilleure des deux configurations aéro avec lesquelles Mercedes avait décidé de courir pour couvrir les risques météo.
George Russell ne baisse pas les bras. Et de rêver à des lendemains meilleurs, à la lutte avec Ferrari, McLaren et Aston Martin dans une Formule 1 qui serait "plus excitante si Max et Red Bull n'étaient pas là". Quand même conscient que le plus important reste à faire : (re)prendre le pas sur Lewis Hamilton.
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