Webber, rhapsodie en bleu

Mark Webber a retrouvé la place de leader du championnat du monde à l'issue de la 12e des 19 manches 2010, dimanche en Hongrie, où il a conquis sa quatrième victoire de la saison. Qualifié 2e, parti sur la partie sale de la piste, il s'est fait déborder par Fernando Alonso (Ferrari) en direction au premier virage. Il roulait sans espoir de passer à la régulière l'Espagnol, sur ce tracé sinueux, lorsqu'il a bénéficié de l'intervention de la voiture de sécurité, au 16e des 70 tours de l'épreuve. Il a récupéré le leadership lorsque le poleman Sebastian Vettel (Red Bull), alors en tête, s'est précipité au stand pour observer son arrêt pneus, tout comme Fernando Alonso (Ferrari).

Au restart, l'Australien s'est échappé, de surcroît aidé par une erreur de son coéquipier allemand, 2e devant la F10, distant de plus de dix longueurs de la safety car. Pour cette infraction au règlement, qui veille à ce qu'un peloton neutralisé reste compact, l'Allemand a écopé d'un drive through qui l'a rétrogradé 3e. Rapidement revenu dans les roues de l'Espagnol, il n'a jamais pu trouver d'ouverture ou ce qui pouvait y ressembler.

Felipe Massa (Ferrari) a mené une course sans histoire, solitaire, pour finir 4e. Lewis Hamilton (McLaren) aurait logiquement du prendre la 5e place, après avoir réglé Vitaly Petrov (Renault) au 2e tour. Mais le Britannique, champion du monde 2008, vainqueur au Hungaroring en 2007 et en 2009, a été stoppé net par un bris de boîte de vitesses. Le Russe a donc complété le top 5 à l'issue d'un beau week-end, qui l'a vu battre pour la première fois son coéquipier Robert Kubica aux essais. Le Polonais n'a pas terminé, victime d'une confusion lors de son pit stop, pendant la neutralisation. Alors que la roue arrière droite détachée de la Mercedes de Nico Rosberg déboulait dans la pit lane, le préposé à la sucette chez Renault a libéré Robert Kubica alors qu'Adrian Sutil (Force India) arrivait à son emplacement. Un accrochage plus tard, la VJM03 de l'Allemand était hors d'usage, et la R30 bientôt aussi, avec une suspension pliée. Mercedes et Renault ont écopé de 50.000 dollars d'amende.

Nico Hülkenberg (Williams) a été le seul autre à finir dans le même tour que le vainqueur. Après la déception de Hockenheim, Sauber a placé ses C29 dans les points pour son 300e Grand Prix : Pedro de la Rosa (Sauber) 7e et Kamui Kobayashi 9e, ont pris en sandwich Jenson Button (McLaren). Mais le point qui valait le plus cher était celui de la 10e place, conquis par Rubens Barrichello (Williams) après une frayeur "horrible". Le plus rapide, le Brésilien s'est presque fait serré contre le mur des stands par Michael Schumacher (Mercedes) lorsqu'il l'a passé. Barrichello a taxé son ancien équipier de "cinglé". Ce dernier s'est défendu en expliquant que "c'est la F1". Ce comportement injustifiable de la part d'un septuple champion du monde de 41 ans a motivé l'ouverture d'une enquête par les stewards de la Fédération internationale de l'Automobile. Ils l'ont sanctionné d'une recul de dix places sur la grille départ du prochain Grand Prix, disputé en Belgique le 29 août.