Philippe Bianchi : "Les pilotes ont peur de parler"

Philippe Bianchi affirme que les pilotes de F1 ont peur de dire ce qu’ils pensent réellement de l’accident dont a été victime son fils Jules au Grand Prix du Japon 2014.

La famille Bianchi a annoncé le week-end dernier qu’elle avait engagé une action en justice à l’encontre de la FIA, de la FOM et de l’équipe Marussia (aujourd’hui Manor) pour leur faire reconnaître leurs responsabilités dans l’accident qui a coûté la vie à Jules Bianchi en juillet dernier, neuf mois après le drame de Suzuka.

Philippe Bianchi prétend que plusieurs pilotes ont pris position contre les instances du sport concernant cet accident mais qu’ils refusent de s’exprimer publiquement de peur de subir les foudres de la FIA ou de la FOM.

"Si un pilote vient me parler et qu’une caméra est en train d’enregistrer la conversation, il ne dira rien car je pense que beaucoup de personnes ont peur de dire quelque chose", déclare-t-il à la chaîne Sky Sports. "Mais quand il n’y a pas de caméra, beaucoup de personnes sont venues me voir pour me dire : ‘Ce n’est pas correct, Jules n’a commis aucune erreur. Ce sont eux qui ont commis une erreur.’"

La FIA avait mandaté un panel d’experts ‘indépendants’ pour enquêter sur les causes de l’accident dont avait été victime Jules Bianchi. Ce panel avait conclu que la responsabilité de la fédération n’était pas engagée, ajoutant que le regretté pilote niçois roulait à une vitesse trop excessive avant de sortir de piste.

"Tout d’abord, j’éprouve beaucoup de respect pour les personnes qui composaient ce panel (notamment Ross Brawn et Stefano Domenicali, ndlr), déclare Philippe Bianchi, mais toutes ces personnes sont toutes proches de la FIA et cela n’est dès lors par correct à mes yeux."

Philippe Bianchi ajoute que la FIA n’aurait jamais dû donner le départ du Grand Prix du Japon compte tenu des conditions météorologiques, qui rendaient impossible le recours à un hélicoptère en cas d’accident grave. Jules Bianchi avait en effet dû être évacué vers l’hôpital le plus proche par ambulance.

"Les conditions qu’il y avait à ce moment-là, et j’ai parlé à de nombreux pilotes qui étaient en piste ce jour-là, ils m’ont tous dit que les conditions étaient horribles", révèle-t-il. "La luminosité n’était pas bonne, il y avait beaucoup d’eau. Ils [la FIA] ne peuvent pas dire que Jules a commis une erreur, ce n’est pas correct de dire ça.Des erreurs et des manquements ont été commis durant cette course.Pour meilleure preuve : le grand nombre de modifications apportées dans la foulée de ce drame pour ne plus avoir à le revivre. Virage refait, grue en poste à l’extérieur, voiture de sécurité virtuelle, prochaine couverture des cockpits, etc.Et nous, la famille, nous ne pouvons pas accepter ce qui a été dit et écrit pour expliquer cet accident. Que l’enquête de la FIA se soit conclue par le fait que tout fut de la faute de Jules n’est pas juste, ni acceptable. C’est pour cela que nous avons décidé de nous battre…"

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