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Grand Prix de Styrie : L'heure de vérité pour Esteban Ocon (Renault)

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 11/07/2020 à 12:22 GMT+2

GRAND PRIX DE STYRIE - Esteban Ocon a souffert lors de la première qualification à Spielberg, samedi dernier. Il avait expliqué avoir plusieurs choses à revoir dans sa préparation au tour chrono mais son échec en Q2 et son retard par rapport à son coéquipier, Daniel Ricciardo, avaient interpellé. Bref, Renault espère voir la différence samedi après-midi.

Esteban Ocon (Renault) au Grand Prix de Styrie 2020

Crédit: Getty Images

La compétition peut amener à réviser ses jugements. "Je me suis senti bien, vif, rapide", avait assuré Esteban Ocon, après son retour au volant d'une monoplace de Formule 1, le 17 juin à Spielberg. Le Français, qui n'avait plus tourné depuis les tests de février dernier à Montmelo, avait accompli 143 tours sur le tracé des Grand Prix d'Autriche et de Styrie, au volant d'une Renault de 2018. Il s'était bien remis dans le bain et s'était d'ailleurs déclaré "définitivement prêt à reprendre".
Malheureusement, l'optimisme ne fut pas de mise lors de son vrai retour en piste. Son changement de discours fut notable après la première journée au Red Bull Ring, à la veille d'une élimination en Q2, avec un chrono à 0"620 de son coéquipier, Daniel Ricciardo. Un écart inattendu, pour ne pas dire un peu inquiétant, au bout de l'un des tours chrono les plus courts de la saison. Sur un tracé standard, il aurait été de l'ordre de la seconde ; une année-lumière à l'échelle de la Formule 1 qu'il ne faudrait pas revoir ce samedi, cette fois au Grand Prix de Styrie.
"Je ne suis pas très satisfait car ce résultat n'est pas celui auquel nous aspirions", avait concédé le Normand de 23 ans. Un euphémisme. "Je sais que nous aurions pu faire mieux avec le matériel à notre disposition. Nous n'avons pas bien appréhendé de petits détails", avait-il poursuivi, reconnaissant que l'écart était "grand" entre sa position et celle qu'il visait. A ce niveau-là, les "petits détails" font quand même une grande différence.
Esteban Ocon (Renault) au Grand Prix de Styrie 2020

Le départ est à travailler aussi

Ce delta par rapport à Daniel Ricciardo est une surprise, et pour tout dire une énigme, tant il n'est pas allé plus loin que le discours de façade. En voyant bien ce qu'a fait "Dan The Man" de la RS20, il n'a cependant pas éludé le sujet de la comparaison. En deux ans et en deux temps chez Force India, il avait pris le meilleur sur Sergio Pérez en qualification (battu 13-7 en 2017, vainqueur 14-7 en 2018) comme en course, ce qui était probant. En effet, la gestion des pneumatiques était la grande qualité reconnue chez le Mexicain. Avec le matériel à sa "disposition" comme il l'a dit, il sait qu'il doit s'aligner sur les standards de son coéquipier australien. Combien de temps cela va-t-il prendre ? C'est une question qu'il doit trancher rapidement, car se mettre au diapason de l'homme de Perth lui servira face à Fernando Alonso l'an prochain.
Dimanche dernier, la course et son cortège de rebondissements furent tout juste le moyen pour le natif d'Evreux de sauver les apparences et le plan com'. Les points étaient l'objectif affiché, mais avec onze voitures à l'arrivée et un peloton accessoirement regroupé deux fois par la voiture de sécurité, la huitième place était un minimum syndical. En vérité, Esteban Ocon a lutté pendant 71 tours avec les moyens du bord. Assez loin toutefois de Daniel Ricciardo, qui aurait fini septième sans son abandon.
Il fallait être vif, rapide au départ… Il ne le fut pas. Ses premiers hectomètres ont été sanctionnés par une perte de deux places. Renault l'a expliqué par "un envol poussif" sur le composé "medium". Autour de lui, Esteban Ocon n'avait pourtant que des rivaux équipés avec ces mêmes Pirelli. Beaucoup de paramètres interviennent lors l'un départ et on ne soupçonne sûrement pas la difficulté que ça représente. Ne pas frotter, ne rien casser était une priorité finalement, mais c'est toujours dur de passer de P14 à P16 et de commencer par laisser de l'énergie dans des combats qui ne sont pas les siens. Peu importe les raisons au bout du compte, l'espoir du Losange devra rectifier le tir là aussi, dès dimanche. Sur une piste que les orages annoncés pour ce samedi auront peut-être gommée.

"Je suis encore un peu rouillé !"

Au bout de 15 tours, l'ex-sociétaire de Mercedes est enfin parvenu à doubler l'Alfa Romeo d'Antonio Giovinazzi, qui avait gagné quatre places au coup d'envoi. Quinze tours donc, pour effacer la voiture qui a le plus régressé par rapport à l'année dernière... De 1"1 par tour, un gouffre ! Et dix boucles plus tard, sa RS20 manquait encore de Vmax derrière la Haas de Kevin Magnussen. Comme l'Alfa Romeo, la Haas a fait un bon en arrière. De 0"6. Là encore en raison de la perte de 60 chevaux du V6 Ferrari...
Esteban Ocon (Renault) au Grand Prix de Styrie 2020
Juste avant la deuxième intervention de la voiture de sécurité, Esteban Ocon ne parvenait toujours pas à lâcher les Alfa Romeo moribondes. Il ne s'est pas étalé sur ses difficultés. "Je suis encore un peu rouillé !, a-t-il reconnu. Notre rythme était bon et j'étais content des sensations procurées par la voiture." Elle ne paraît pourtant pas l'autoriser à passer un cap avant un moment. Le but est pourtant de rejoindre le peloton des challengers que sont Racing Point, McLaren et AlphaTauri.
Pas encore très compétitive, la Renault ne semble franchement pas facile à exploiter malgré une philosophie aéro modifiée par un capot étroit qui guide désormais l'air vers le fond plat en phase avec une cape. Derrière le discours positif, les faits opposent leur réalité crue, comme le gros crash de Daniel Ricciardo, au début des essais libres 2, l'a montré vendredi. Et plus encore le commentaire perplexe livré par l'Australien. "Ce premier tour lancé se passait bien jusqu’au neuvième virage, a-t-il dit. C'était une erreur, tout est arrivé si vite que je ne suis pas sûr de savoir ce qu’il s’est passé. J’ai tourné et j’ai immédiatement perdu le contrôle. Je sais que cela peut arriver avec des monoplaces et des F1, donc il n’y a rien de vraiment extraordinaire."
On aimerait ne pas en douter. Les bonnes voitures ont un caractère prévisible et la RS20 n'appartient pas encore à cette caste.
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