Grand Prix du Brésil 2014 : On va en parler à Sao Paulo

Les pilotes McLaren ne baignent pas dans la sérénité. Vexé de n'être qu'une variable d'ajustement dans les tractations entre Woking et Fernando Alonso (Ferrari), Jenson Button, 34 ans, a en particulier déclaré jeudi qu'il réfléchissait de plus en plus à faire autre chose. "Pour McLaren, je suppose qu’une décision va devoir être prise à un moment donné. Pour moi, personnellement, que la décision soit prise dans deux semaines ou non, cela ne fait aucune différence.Les gens voient toujours ça comme un départ à la retraite, mais je ne m’en vais pas à la retraite. Peu importe ce que je ferai l’an prochain, je ne prends pas ma retraite", a déclaré le champion du monde, titré en 2009 à Interlagos. On sait que ce ne sera pas de l'Endurance avec Porsche en 2015. La marque a démenti.

Fernando Alonso pense avoir le choix de sa destination 2015 mais rien n'est moins sûr. Sa situation alimente donc les rumeurs, malentendus et autres informations biaisées. Il a réagi à celles propagées par Gérard Lopez, le copropriétaire de Lotus F1 Team, à Austin. "Il est vrai que nous discutons mais pas à propos de la Formule 1. Nous discutons d'un autre projet que nous pourrions faire ensemble (ndlr : une équipe cycliste). Chaque jour, il y a une nouvelle rumeur à mon sujet. Aujourd'hui encore, j'ai lu que j'avais racheté Marussia pour un dollar. Ce n'est absolument pas le cas !", s'est agacé l'Espagnol.

Lewis Hamilton sait depuis longtemps combien lui rapporterait le titre mais on vient de l'apprendre : 6,3 millions d'euros, selon le tabloïd The Sun.

Les lecteurs du magazine britannique F1 Racing ont estimé que Felipe Massa (Williams) avait réalisé le meilleur départ de la saison. Le Brésilien était passé de la 7e à la 3e place lors du premier tour.

"L'élévation rendait autrefois la vie plus facile aux moteurs et monoplaces puisque la puissance délivrée atteignait un niveau moindre", explique Rémi Taffin, directeur des activités piste de Renault Sport F1. "Cette donnée joue désormais contre nous. Un moteur turbo comprime en effet l'air ambiant et maintient une pression constante dans le turbocompresseur, puis dans le compresseur. Il s'assure ainsi que l'air circulant à l'intérieur du propulseur contient toujours la même quantité d'oxygène. Au Brésil, le taux d'oxygène présent dans l'atmosphère affiche une valeur inférieure de 10%. Par conséquent, le turbocompresseur doit tourner à une vitesse bien plus importante, proche de sa limite, afin de pouvoir générer sa puissance habituelle. On peut considérer les précédentes courses disputées "en altitude » – Spa et Zeltweg – comme de simples étapes intermédiaires. Situé à 800 m au-dessus du niveau de la mer, le circuit d'Interlagos représente un tout autre défi."

Manfred Zimmermann, ironique à propos de la titularisation du Brésilien Felipe Nasr chez Sauber en 2015, qui éjecte de fait son protégé, Adrian Sutil.

Felipe Massa et le temps encore perdu par Williams au stand à Austin, qui lui a peut-être couté un podium au profit de Daniel Ricciardo. "Nous devons mieux analyser les choses, nous devons être plus complets", a-t-il dit. "Je ne suis pas en train de dire que nous faisons horriblement notre travail, mais nous parlons ici d'une ou deux secondes perdues dans les stands alors que nous nous battons contre une équipe (Red Bull) qui a remporté les quatre derniers championnats, c'est donc suffisant pour perdre une place."

Lewis Hamilton n'a jamais remporté le Grand Prix du Brésil et Nico Rosberg n'est jamais monté sur le podium de l'épreuve...

C'est un peu incroyable mais c'est ainsi : avec 10 victoires et 24 points d'avance, Lewis Hamilton (Mercedes) ne peut conclure à Interlagos ; pour un point. Son coéquipier Nico Rosberg, 10 fois deuxième cette saison, mise tout sur le barème de points doublé à Abou Dabi. Tout juste sorti mathématiquement de la course au titre, Daniel Ricciardo (Red Bull) va quant à lui rouler pour s'assurer la troisième place du Championnat.

Chez les constructeurs, Ferrari ne se voit pas rattraper Williams, troisième du Mondial, et craint plus que jamais un retour de McLaren. A 194 points contre 153, Maranello a de la marge, mais là encore Abou Dabi va tout décider...