Robert Kubica se confie à L'Equipe : "Ma priorité est de revenir en F1"

Robert Kubica a le pilotage dans le sang. Pourtant, le natif de Cracovie n'a pas toujours été chanceux dans sa relation avec le sport automobile. En atteste sa récente sortie de piste, dimanche, lors du rallye du le Var, dernière manche du Championnat de France. Au volant de sa Citroën C4 WRC, Kubica a pu se souvenir que sa vie de pilote n'a pas été un long fleuve tranquille. Déjà acteur principal d'un spectaculaire accident de F1, lors du GP du Canada en 2007, le pilote polonais s'en était pourtant sorti indemne.. Un miracle, au vu de la carcasse de sa BMW après l'accident. Mais quatre ans plus tard, alors qu'il effectue ses débuts en rallye, sa deuxième passion, Kubica ne connaît pas la même réussite. Dès le début d'une épreuve régionale en Italie, il perd le contrôle de sa Skoda Fabia S2000 et heurte une barrière de sécurité avant d'être transpercé par un deuxième rail. Sa main et sa jambe droite sont perforées, et le Polonais est transporté en urgence à l'hôpital par hélicoptère. Après plus de sept heures d'intervention, Kubica évite de peu l'amputation de sa main et entame une longue convalescence à partir du mois d'août 2011. Un peu plus d'un an plus tard, en septembre 2012, il revient une nouvelle fois à la compétition en remportant un petit rallye en Italie, puis enchaîne les petits succès en Europe. Malgré sa nouvelle sortie de piste hier dans le Var, alors qu'il possédait plus de six minutes d'avance sur son principal poursuivant, Kubica continue sa réeducation et est définitivement sur la bonne voie. Celle qui le mènera peut-être à nouveau vers un baquet en Formule 1...

Dans ce passionnant entretien accordé à Jérôme Bourret pour le journal L'Equipe, Robert Kubica revient sur son handicap développé depuis son grave accident l'an passé. "Je suis plus handicapé dans la vie de tous les jours que lorsque je pilote une voiture de course.(…)J’ai une déficience de mobilité du coude et du poignet et des angles assez limités pour mon bras. Je dois me servir de ma main gauche pour utiliser les commandes et les boutons, mais lorsque j’ai la main droite sur le volant, j’ai une bonne force. Mes mouvements sont encore un peu limités mais je peux piloter de la main droite uniquement. (…) Aujourd’hui je suis plutôt satisfait de la façon dont mon corps évolue même si je dois trouver quelques astuces pour négocier certains virages. Mais c’est fou de voir comme le corps et le cerveau sont capables de s’adapter." Le Polonais est conscient qu'il lui sera difficile de retrouver un baquet en F1, même s'il ne perd pas cet objectif de vue.

"Ma guérison est un processus permanent (...)Avec les médecins, nous nous sommes focalisés sur ce souci de mobilité du bras car ma priorité était, et reste encore aujourd'hui de revenir en F1." En attendant, le Polonais ne pourrait actuellement pas prendre place dans une monoplace, sa faible liberté de mouvement l'empêchant de piloter dans cette catégorie. Dans l'entretien, Kubica cite enfin la possibilité d’aller s'essayer en "Tourisme ou en GT avec des objectifs assez élevés" et n’écarte pas le WRC, même si cette décision le conduirait à réfléchir à son avenir à moyen terme. Selon lui, un choix devrait être fait d'ici la mi-décembre...

-"Je préfèrerais, même si je conçois que cela peut paraître étrange, rouler sur un circuit que je connais et être à deux secondes des chronos que je faisais avant l'accident. Ce serait plus facile : je me dirais que la course auto est finie pour moi." L'ancien pilote Renault soulève un paradoxe : en simulation, il est aussi rapide aujourd'hui, qu'avant son accident. Seulement, son handicap l'empêche d'exécuter tous les mouvements propres à un pilote de F1. Le Polonais n'accepte pas cette situation et est prêt à subir de nouvelles opérations pour réparer ça.

-"Je n'ai pas encore fait mon choix entre le rallye et le circuit. (...) Si j'opte pour le rallye, ce doit être avec un programme de deux ou trois ans, afin d'apprendre puis de rejoindre le plus haut niveau." Le pilote Polonais pourrait faire le choix de se lancer en WRC la saison prochaine. Contrairement, à des catégories sur circuit comme le GT ou le Tourisme, il estime qu'il devra tout réapprendre pour accéder à long terme au haut niveau. Un challenge qu'il pourrait peut être même aller tenter du côté de chez Citroën.

L’entretien occupe deux pages pleines dans L’Equipe de lundi, vendu chez les bons marchands de journaux. Il n’est pas disponible en ligne.