Kovalainen est optimiste

Alors que les pilotes profitent d'un repos bien mérité, chaque jour en dit un peu plus sur le Mondial 2011. Cette semaine, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) a révélé la liste provisoire des engagés, Williams a officialisé le remplacement de Nico Hülkenberg par Pastor Maldonado et Sauber a fixé au 30 janvier la présentation de sa C30. Et du côté de Lotus Racing, Heikki Kovalainen avait eu le temps de nous dessiner les contours de la prochaine saison, avant d'être obligé au repos à l'hôpital de Düsseldorf dimanche dernier, suite à un choc à bord de l'Audi R8 LMS en pleine Course des Champions, avec son amie Catherine Hyde en passagère.

On le sait maintenant, Tony Fernandes, directeur d'équipe de Lotus Racing, a poursuivi son idée de courir avec le nom Team Lotus pour le Mondial 2011. Ça ressemble à un énorme coup de bluff, et "Kova" nous avait prévenus : "Il pourrait bien y avoir quatre Lotus sur la grille 2011 car Tony se bat pour utiliser le nom." L'affaire est compliquée car Renault pourrait accueillir Lotus comme sponsor titre l'an prochain, armé par le Team Lotus, dont Fernandes -agréé par Lotus Cars en 2010- revendique le droit d'usage du nom… La FIA a eu raison de préciser que les noms mentionnés n'avaient pas de valeur légale. Alors, si d'aventure -comme c'est probable- le boss malaisien d'Hingham est débouté devant la justice britannique, quel nom sera retenu ? "Je ne sais pas, mais une chose est sûre : ce ne sera pas 1Malaysia", nous a affirmé le transfuge de McLaren, qui de toute façon "se fiche" du futur nom de son équipe car ce n'est pas son problème.

Il préfère penser à ce que sera la voiture. "Je me tiens au courant tous les jours de l'avancée du projet, et j'ai vu la voiture. Elle sera très différente de la T127. Le nez ressemblera à celui de la Red Bull, il aura aussi des caractéristiques de celui de la Force India. De toute façon tout changera : l'arrière sera plus étroit, les pontons seront bien plus travaillés", confie-t-il.

Fini le côté taillé à la serpe, brut de décoffrage, donc… Le boss de la technique, Mike Gascoyne a cette fois pu penser à détailler les formes de sa machine. Encore sans grands moyens car Hingham est en train de construire sa propre soufflerie, et que le designer Mark Smith (Force India) retrouvera son mentor dans quelques semaines. Les deals les plus importants, annoncés juste avant le GP du Brésil, concernent Red Bull et Renault. Un argument décisif ? Non, justement. "La transmission Red Bull et le moteur Renault, c'est parfait. Ça va nous débarrasser de nos problèmes de fiabilité (ndlr : hydraulique). Mais ce n'est pas ça qui va nous faire gagner les trois secondes dont nous avons besoin. En fait, 80% de notre retard doit être comblé par l'aérodynamique, et ça c'est l'affaire de Mike", nous a expliqué le N.20 mondial, qui restera associé à Jarno Trulli.

Pour le reste, le KERS sera de retour. En principe. Car l'ennui est que ce n'est pas une priorité pour Gascoyne. "Mike ne prévoit pas pour l'instant de l'installer, mais je milite pour car s'en priver sera l'assurance de perdre à chaque fois une ou deux places au moment du départ", regrette l'ancien équipier de Giancarlo Fisichella chez Renault (2007) et Lewis Hamilton chez McLaren (2008, 09).

Néanmoins, le natif de Suomussalmi reste optimiste. Ambitieux même. "En 2011, nos progrès devrait nous placer systématiquement entre les 12e et 15e ou 16e places sur la grille, avec l'espoir de rentrer en Q3 quand la météo s'en mêlera ou que les conditions seront particulières. De là, il devrait être possible de viser les points assez souvent." Pas de quoi remettre l'hymne finlandais au goût du jour, cependant. Depuis 1997, il a retenti au moins une fois par an, à l'exception de 2002, 2006 et 2010. Le porte-drapeau "Kova" se sentirait-il un peu seul ? Il faut le croire. "Après Keke Rosberg (champion en 1982), on a eu JJ Lehto et Mika Salo, puis nous avons retrouvé les sommets avec Mika Häkkinen (champion en 1998 et 99) et Kimi Räikkönen (champion en 2007). Mais effectivement, le départ de Kimi a créé un vide qui pourrait durer quelques années…", lance-t-il.

Tout pourrait peut-être s'arranger si "Iceman" revenait en Formule 1 ? Mais même pour le blond presque trentenaire, le mystère reste entier… Car le fil régulièrement entretenu s'est rompu brutalement, sans explication : "Le dernier SMS qu'il m'a envoyé remonte au GP d'Abou Dhabi 2009. Depuis, plus rien. Aucune nouvelle. Mais on le sait, Kimi est comme ça."