Marussia, c'est flou

Constructeur : Marussia - Nom complet de l'équipe : Marussia F1 Team - Licence : russe - Base : Banbury (GBR) - Début en F1 : 2012 - Connue sous le nom de Virgin en 2010 et 2011 - P- DG Marussia F1 Team : Andy Webb (GBR) - Directeur d'équipe : John Booth (GBR) - Consultant à la direction technique : Pat Symonds (GBR)

Au retrait de Toyota, fin 2009, l'Allemand avait préféré bondir sur le modeste volant disponible chez Virgin. S'il n'avait pas ainsi procédé, il aurait eu toutes les chances d'être oublié. Soumis au même régime que son ex-coéquipier Jarno Trulli, parti chez Lotus, il s'est bien demandé depuis ce qu'il faisait dans cette galère, car Virgin a fini 2011 derrière HRT.

Le marché n'a donc pas bougé comme il l'attendait et il se retrouve condamné à progresser avec l'équipe, qui vient de changer de pavillon. Rapide, bon metteur au point, fiable en course et âpre au combat, il va devoir garder sa sacrée foi en lui pour décrocher la timbale cette saison : un top 10 à l'arrivée d'un GP punitif.

Repères - Né le 18/03/82 à Lindenfels (ALL) - 1m 69, 64 kg - 72 gp - Ecuries : Jordan (2004), Toyota (2008-2009), Virgin (2010-2011)

En toute logique, Charles Pic aurait été le favori pour le titre GP2 2012. Quatrième pour sa première saison dans la série (avec 2 victoires dont une à Monaco), il a néanmoins jugé qu'une opportunité de faire de la F1 ne se refusait pas. Il a franchi le pas, avec l'aide de ses sponsors. Surtout, il s'est très bien entouré : en plus d'Olivier Panis, qui l'a connecté à Lagardère et le conseillera sur la moitié des GP, il sera managé le reste du temps par Didier Cotton, ex-mentor d'Olivier Panis et de Mika Häikkinen, et nouveau manager de Lewis Hamilton.

Le pilote de Val d'Isère a assuré d'autres choses essentielles : il a signé un contrat d'un an avec une option d'un an sans objectif de résultats, et a pu discuter du choix de ses deux plus proches ingénieurs, son responsable de voiture et l'ingénieur data. Olivier Panis connait aussi Timo Glock ("un type assez cool") pour l'avoir côtoyé chez Toyota.

Repères - Né le 15/02/90, à Montélimar (FRA) - 1m 72, 62 kg - Débutant

Toujours la dernière écurie du plateau.

Marussia n'est pas la première à courir sous licence russe en Formule 1. Midland a créé un précédent, en 2006.

S'adosser à McLaren pendant cinq ans pour se développer. La collaboration comprend essentiellement la mise à disposition d'outils techniques comme une soufflerie, et des conseils en design et fabrication. Sans oublier le simulateur high tech.

Richard Connell, ingénieur de course chez HRT, est arrivé en décembre à la tête du département R&D.

Pat Symonds. Officiellement consultant technique, l'ex-directeur de l'ingénierie de Benetton et de Renault agit pour l'instant comme directeur technique. Un expert en termes d'organisation d'usine et de fonctionnement d'une équipe.

L'intérêt grandissant de la Russie pour la F1. Avec en point d'orgue le Grand Prix à Sotchi, à partir de 2014.

Des capacités encore limitées, actées par le renoncement à utiliser un outil pourtant indispensable comme le KERS. En 2013 sur la voiture, au plus tôt.

Comment l'équipe peut-elle échouer autant aux crash-tests FIA avec l'expérience de Pat Symonds et l'assistance de McLaren Applied Technologies ?

L'équipe n'a pas donné suite à sa collaboration avec le Belge Jérôme d'Ambrosio, pourtant auteur d'une première saison méritante face à Timo Glock. Elle s'est tournée vers Charles Pic, qui représentait selon elle une meilleure combinaison résultats/apport financier.

En piste, elle a conduit trois jours de tests, avec le modèle 2011 : deux pour Charles Pic les 21 et 22 février à Montmelo, un pour Timo Glock le 23. Le team a cru pouvoir satisfaire les 18 crash-tests obligatoires de la FIA mais a finalement échoué au dernier, qui concernait la crash box arrière, avant la fin des tests. Elle a conduit un roulage de contrôle à Silverstone le 5 février et a obtenu l'homologation juste après. Le deal technologique avec McLaren, datant de juillet 2011, ne donne manifestement pas sa pleine mesure puisque Woking l'assiste dans des domaines comme les calculs de contraintes sur les matériaux…

"Elle n'aura que le volant en commun avec la voiture de 2011", nous a-t-on indiqué. Malheureusement, la machine russe restait un mythe au moment de faire les valises et mettre le matériel dans les caisses, à destination de l'Australie.

Craignant avoir à gérer trop de nouveautés, le staff technique a renoncé à lui greffer le KERS.

Ne plus être le dernier de la classe.