PGA Tour - "Fils de", pactole, Paris 2024 : les 7 choses à savoir sur Matthieu Pavon

Les amateurs du ballon rond dans l'Hexagone connaissent déjà bien son nom. Matthieu Pavon est en effet issu d'une famille de footballeurs. Il est le fils de Michel, qui a longtemps œuvré sur les pelouses de L1 dans les années 1990. Lancé dans le grand bain à Toulouse en 1986, Michel Pavon a joué pour Montpellier et surtout Bordeaux avant de finir sa carrière à Séville. Champion de France 1999 avec les Girondins, il passera ensuite sur le banc bordelais en tant qu'entraîneur (2003-04) puis comme adjoint de Jean Tigana (2010-11).

Mais la famille Pavon n'a pas commencé son parcours dans le monde sportif avec Michel puisque le grand-père de Matthieu avait lui aussi fait parler de lui ballon aux pieds. Ignacio "Pepito" Pavon, qui est décédé en 2012, avait notamment joué pour l'OM en tant qu'attaquant (1960-1964). Il n'y en a cependant pas que pour le foot dans la famille puisque la mère de Matthieu Pavon est… professeure de golf. Béatrice Deler-Pavon est une ancienne espoir de la discipline et avait été pensionnaire du premier Pôle France entre 1986 et 1988. Les chiens ne font pas des chats…"Ma famille a été une source d'inspiration, ils m'ont apporté de grandes valeurs, le goût de l'effort, et le fait de rester aussi humble que possible", avoue-t-il.

S'il entre dans le grand monde avec cette victoire tonitruante sur le PGA Tour, Matthieu Pavon a mis un peu de temps pour atteindre le circuit professionnel de golf nord-américain. Professionnel depuis 2013, le Toulousain, qui s'est mis au golf à 12 ans, a dû s'employer sur le tour européen pour passer à l'étape supérieure. Mais il a passé un cap ces derniers mois. En octobre dernier, il a remporté son premier tournoi sur le tour européen à Madrid.

Avant d'arracher le Graal avec une qualification pour le PGA Tour cette saison grâce à sa cinquième place acquise à l'issue de la dernière journée du DP World Tour championship, la grande finale du circuit européen. De quoi penser qu'il a peut-être connu un déclic après 212 tournois internationaux sans victoire ? "Je n'y parvenais pas, mais c'est finalement arrivé au moment idéal en Espagne. (…) Ça m'a prouvé que j'étais capable de faire de grandes choses, ça m'a donné beaucoup de confiance. Et puis, depuis ma qualification pour le PGA obtenue à Dubaï (en novembre, ndlr), je suis sur un nuage", explique-t-il désormais.

A peine débarqué sur le circuit professionnel nord-américain, Matthieu Pavon marque les esprits. Avec ce sacre sur le Farmers Insurance Open à Torrey Pines, une victoire inédite pour le golf français sur le circuit PGA dans l'ère moderne. Mais pas seulement. S'il avait déjà participé à huit tournois du PGA Tour avant cette saison 2024, il avait déjà fait parler de lui mi-janvier en terminant à une belle septième place à Hawaï pour son premier tournoi PGA, avant d'échouer à la 39e place de l’American Express. Dire qu'il semble lancé est alors un doux euphémisme, alors qu'il s'éclate aux Etats-Unis. "J'aime tout sur l'Amérique, la mentalité, le sport, j'ai un peu l'impression d'être à moitié Américain! Je n'avais quasiment pas de pression en venant ici, j'essayais juste de donner mon maximum", raconte-t-il.

Le banquier de Matthieu Pavon risque de lui passer quelques coups de fils ces prochains jours pour lui proposer des choses. En s'imposant sur le Farmers Insurance Open, Matthieu Pavon a en effet touché un chèque de 1.62 million de dollars. Après avoir déjà empoché plus de 500 000 euros pour son titre à Madrid en octobre, il a donc bien renfloué son compte en banque ces derniers mois.

Avec cette victoire, le Français, 78e mondial avant cette semaine, va faire un bond au classement. Deuxième à la FedEx Cup après avoir pris 500 points ce weekend, il va grimper à la 34e place mondiale, son meilleur classement évidemment. Mais il s'est surtout ouvert les portes des plus grands tournois cette saison. Ce succès lui assure de jouer les principaux événements du PGA Tour en 2024, comme le Masters, le PGA Championship et tous les Majeurs ou encore les Signature Events… Cerise sur le gâteau : le golfeur de 31 ans est désormais exempté de deux ans sur le PGA Tour, soit jusqu'à la fin de la saison 2026. De quoi s'offrir un peu de sérénité pour poursuivre sa progression sans pression.

Ce n'est forcément courant dans le monde du golf. Mais Matthieu Pavon, qui apprécie particulièrement la musculation selon la Dépêche du Midi, présente plusieurs tatouages et notamment un sur la main droite. Un tatouage en anglais qui en dit long sur son état d'esprit : "The saliva that flows now will become the tears of joy tomorrow”, soit "La salive qui coule aujourd’hui deviendra demain des larmes de joie".

De quoi résumer sa mentalité et son parcours : "En amateur j'étais 800e mondial, personne ne se souciait de moi, je n'avais jamais joué pour l'équipe de France, personne ne me regardait. Et c'était normal", retrace-t-il. "Mais j'ai toujours travaillé dur et parvenir au succès sur le circuit européen l'an dernier c'était énorme et maintenant sur le PGA c'est juste incroyable (...) J'espère que ça inspirera beaucoup de monde, parce que passer du 800e rang mondial en amateur au statut de vainqueur sur le circuit PGA, c'est plutôt énorme".

Matthieu Pavon ne s'en cache pas : l'un de ses objectifs cette année est d'aller aux Jeux Olympiques. Et alors que la France devrait envoyer deux représentants sur les greens du Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines pour Paris 2024, il vient de faire un grand pas vers la qualification, qui sera décidée en fonction du classement de l’Olympic Golf Ranking (OGR). "L'un de mes objectifs cette année est de me qualifier et de représenter mon pays à Paris. On peut dire que c'est bien parti", s'est réjoui Pavon en conférence de presse dimanche. Le golfeur du Sud-Ouest pourrait alors tenter d'écrire à nouveau l'histoire en décrochant la première médaille de l’histoire du golf français.