Woods frôle la perfection

Le tournoi de Bay Hill est l'un des préférés de Tiger Woods. Le N.1 Mondial s'y est déjà imposé à quatre reprises mais son dernier succès ici remonte à l'édition 2003. Depuis, il avait toujours terminé au delà de la 20e place. Cette série noire a pris fin dimanche soir au terme d'une nouvelle remontée d'anthologie, conclue par un putt dont lui seul a le secret. Sur le green ondulé du n°18, Woods se retrouve à environ huit mètres du trou, en position pour birdie. S'il le rentre, il gagne l'Arnold Palmer Invitational. Comme à son habitude, le Tigre prend son temps pour analyser la pente et la trajectoire à emprunter. La balle part un bon mètre à gauche de la cible puis ralentit à mi course pour revenir tout doucement et dans un dernier sursaut rentrer dans le trou : "Je ne sais pas comment j'ai fait cela", explique Tiger. "Je voulais juste que la vitesse de la balle soit bonne et m'assurer que je ne raterais pas un éventuel second putt... et c'est rentré!"

Au bord du green, Bart Bryant est désespéré, comme l'ont été tant d'autres avant lui. "C'est pour ça qu'il est Tiger Woods. Il a une capacité incroyable à réussir des coups ou des putts au moment où il en a besoin. Il l'a fait avant et il le fera encore" , résume-t-il. Bryant est le seul joueur à avoir terminé tous ses tours sous le par (68, 68, 68, 67) pour un total de 271 (-9). Des quatre prétendants au titre, il est le seul à être resté au contact du Tigre tout au long de la journée. "J'avais tant d'espoir, assis là, dans la voiturette mais j'ai fait ce que je supposais devoir faire, à savoir mettre la pression sur Tiger pour l'amener aux play-offs. Mais il sait faire la différence quand il a besoin" , se console-t-il, même s'il vient de perdre une occasion unique de participer au Championnat du monde de Doral et aux Masters d'Augusta. Quant à Woods, c'est la première fois depuis sept qu'il remporte un tournoi en rentrant un birdie décisif sur le dernier trou.

Une série s'interrompt, une autre se poursuit. Ce premier titre à Bay Hill depuis 2003 est le septième consécutif de Tiger Woods depuis le mois de septembre : six victoires sur le circuit américain (BMW Championship, The Tour Championship, Target World Challenge, Buick Invitational, WGC-Accenture Match Play et Arnold Palmer Invitational) plus le tournoi de Dubaï, en février, sur le circuit européen. Ajoutez deux titres au WGC-Bridgestone Invitational et au PGA Championship, en août : cela fait neuf trophées sur ses dix derniers tournois disputés. Le seul qui lui a échappé au cours de cette période est l'Open d'Allemagne, début septembre, où il a terminé... deuxième! Autre événement: deux mois après avoir rejoint puis dépassé Arnold Palmer au nombre total de victoires dans sa carrière, le N.1 mondial égale désormais les 64 titres de Ben Hogan. "C'est très excitant d'être associé à ces joueurs" , s'exclame Woods. "Ma carrière suit une belle évolution. Pourvu que ça dure." Prochaine cible : Jack Nicklaus et ses 73 succès.

Parmi les trois autres leaders au matin du quatrième tour, Vijay Singh et Sean O'Hair ont rendu une carte de 69 (-1) et terminent troisièmes à trois coups de Woods, à égalité avec Cliff Kresge, bien revenu grâce un son 67 (-3) dimanche. En revanche, Bubba Watson n'a pu faire mieux que 72 (+2) et tombe en 8e position. Côté européen, Les Suédois Niclas Fasth et Carl Petterson ainsi que l'Allemand Alex Cejka sont les mieux classés : huitièmes, à six coups du maître. Lee Westwood, troisième à l'issue du second tour après deux cartes de 66 et 68, a déçu lors des deux derniers jours (72, 72). Il finit 17e avecf une carte finale de 278 (-2). Sergio Garcia, très irrégulier à Bay Hill (70, 66, 73, 71) termine dans le par à la 31e place. Il pourra se rattraper dès la semaine prochaine au Championnat du monde de Doral, répétition générale avant le Masters d'Augusta (début avril). Tiger Woods qui a déjà remporté cette épreuve à six reprises, en est le double tenant du titre. La concurrence est prévenue... si c'était encore nécessaire.