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Bouhail saute sur l'argent

Eurosport
ParEurosport

Publié 18/08/2008 à 14:30 GMT+2

Thomas Bouhail a apporté une deuxième médaille à la gymnastique française mardi, en prenant la deuxième place au saut de cheval. Il rate l'or d'un cheveu et peut nourrir quelques regrets. Benoît Caranobe termine à la 5e place. Aux anneaux, Danny Rodrigues

FINALE DU SAUT MESSIEURS: BOUHAIL SI PRES...
A 22 ans, Thomas Bouhail vit son plus bel été. De quoi oublier ses déboires de 2007 et sa blessure à l'épaule qui l'avait mise sur la touche pendant six mois. Parti pour Pékin en tant que "suppléant" et donc condamné à s'entraîner à l'écart du groupe une fois sur place (les remplaçants n'ont pas accès au Village Olympique ni aux installations), le Sottevillais repart de Chine avec une médaille d'argent aux reflets dorés. Son succès, s'il le tient évidemment de son talent au saut de cheval, il le doit également à un coup de pouce du destin. Le jour de son anniversaire, le 3 juillet, il apprend qu'en raison de la blessure de Pierre-Yves Beny (fracture d'un doigt), il est retenu pour disputer les qualifications avec l'équipe de France. Il en sortira parmi les 24 "gyms" qualifiés pour le concours général, en compagnie de Benoît Caranobe, futur médaillé de bronze. Mais surtout, il prend la 2e position au saut de cheval (16,625) et se hisse en finale de l'appareil. En individuel, il se contentera du 21e rang.
Comme Danny Rodrigues aux anneaux, la réception aura encore coûté cher au champion d'Europe du sol. Deux sauts quasi parfaits dans l'exécution (16,575 et 16,500), mais deux réceptions avec un petit pas à chaque fois qui fait sans doute la différence. Avec 16,537, Bouhail obtient la même note que le Polonais Leszek Blanik (16,600 et 16,475). Et comme pour la finale des barres asymétriques, la note d'exécution a permis de départager les deux gymnastes et de décerner la médaille d'or (9,600 contre 9,575). Le protégé de Sébastien Darrigade, champion de France à cet agrès, échoue donc d'un rien, terminant 62 millièmes devant le Russe Anton Golotsitskov. La Pologne s'octroie, quant à elle, son premier titre olympique en gymnastique. Les trois hommes sur le podium ont surtout bénéficié de la déconvenu de Marian Dragulescu, homme fort de la discipline. Le Roumain, double champion du monde du saut (2005, 2006), avait pourtant frappé fort sur son premier saut, homologué à son nom et proche de la perfection (16,800). Mais il a terminé le second passage sur le ventre et échoue ainsi au pied du podium (16,225 de moyenne pour ses deux sauts).
Cette 2e médaille pékinoise, la première au saut depuis le sacre d'Albert Séguin en 1924, confirme ainsi le regain de forme de la gymnastique tricolore. En revanche, Caranobe, qui visait un nouveau podium, est passé à côté de sa finale. Il espérait pourtant bien réitérer son coup de 2001 où il avait été sacré au saut de cheva lors lors des Mondiaux universitaire... à Pékin. Meilleure note lors du concours individuel, Caranobe termine 5e (16,062). La France peut néanmoins réaliser sa meilleure olympiade si Yann Cucherat accroche une 3e médaille, mardi lors de la finale de la barre fixe.
FINALE DES ANNEAUX: CHEN INTOUCHABLE
Danny Pinheiro Rodrigues a beau avoir une figure qui porte désormais son nom, une hirondelle inversée (un passage d'une suspension à la position horizontale par l'avant), cela ne garantit toujours pas de devancer les Chinois sur leurs terres. Passé en 5e position, le Français a récolté un 16,225 pour son exécution, sur 17,500, la plus haute note de départ des finalistes. C'est mieux que son 15,800 des qualifications (7e), mais insuffisant pour s'inviter sur le podium, malgré la réalisation également d'un enchaînement Azazian-Hirondelle inversée (suspension, tour complet, croix de fer, hirondelle inversée/Rodrigues). La faute à une sortie mal pilée qui lui a coûté au moins les deux dixièmes qui le séparent de la médaille d'argent du champion olympique, Wei Yang. Le premier des deux Chinois à s'élancer a sans doute profité de son aura olympique pour prendre provisoirement la tête de la finale des anneaux Yang, auteur d'un programme propre, mais assez convenu, se voyait honoré d'un 16,425. Loin devant le spécialiste Iordan Iovtchev (15,525) qui, à 35 ans, était le plus vieux gymnaste engagé.
Le vice-champion olympique à cet agrès, champion du monde en 2001 et 2003, est complètement passé à côté de son exercice. La médaille d'or est logiquement revenue à Yibing Chen. A peine sur les anneaux, sa sérénité a donné une indication sérieuse à la concurrence. "Yibing, c'était sûr qu'il allait gagner. Il a un mouvement fabuleux et il a assuré," avouait Rodrigues à l'issue de la finale. Et le Chinois a enchaîné les exercices en force durant son programme, avec toujours le petit mouvement de tête suffisant pour marquer les difficultés qu'il semblait pouvoir tenir une éternité. C'est peut-être ce manque de temps marqués dans les forces qui a également pénalisé le Français. Pour couronner le tout, Chen s'est même offert une sortie pilée et un 9,300/10 pour l'exécution. Rodrigues doit, lui, se contenter de la 5e place (ndlr: 4e ex aequo avec l'Italien Coppolino, mais départagés par la note d'exécution du mouvement), à 0,100 de la 3e place obtenue par l'Ukrainien Oleksandr Vorobiov. "J'ai tellement voulu assure le double avant que j'ai mis la "patate" et je suis parti sur l'avant. J'ai fait un grand pas qui me coûte le podium, confie Rodrigues. Je suis déçu car la médaille n'est pas loin. Ce sont mes 1ers jeux, ça me motive pour la suite. Ca va me servir de leçon et gommer ça."
FINALE DES BARRES ASYMETRIQUES: HE D'UN SOUFFLE
Son âge continuera sans doute de faire débat (Est-elle vraiment née le 1er janvier 1992 ou 1994, comme le soupçonne la presse), et encore plus du côté américain. Mais Kexin He s'en moque, l'or des barres asymétriques autour du cou. Nastia Liukin l'aura sans doute un peu plus en travers de la gorge. L'Américaine née à Moscou doit se contenter de la médaille d'argent, malgré une même note que la Chinoise à l'issue de son programme (16,725). Pour départager les deux gymnastes, à égalité pour la note technique, c'est donc la note d'exécution qui a été prise. Et à ce jeu-là, le titre a souri à la Chinoise, pourtant la première à passer aux barres (deux juges à 9,1 contre un seul pour Liukin). Mais au vue des deux prestations, le sacre de la mini-gym asiatique qui succède ainsi à Emilie Lepennec, semble logique tant son programme était plus fluide. Une fois les deux premières concurrentes passées, la pression était énorme pour le reste des engagées, condamnées à se disputer le bronze.
Soulevant des cris des spectateurs présents, Yiling Yang paraissait la seule à pouvoir supplanter sa compatriote après une exécution enlevée, à la hauteur de celle qui lui avait permis de décrocher la meilleure note en qualifications. Mais les juges en décidaient cette fois-ci autrement: avec un 16,650 comme en qualifications, elle se contente du bronze. La championne du monde à l'appareil, Ksenia Semenova, termine 6e.
20 ans après le Russe Valery Liukin, Nastia l'Américaine ne parviendra pas à faire aussi bien. Enfin, pour le moment. Son père avait été sacré au sol et à la fixe à Seoul. La championne olympique en individuel empoche l'argent à ces deux agrès dans leur version féminine. Il lui restera la poutre, mardi, pour engranger une 4e médaille à titre personnelle, sa 5e à Pékin après la 2e place des Etats-Unis par équipes. Une sacrée performance déjà.
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