Euro 2024 (F) - "On n'a jamais pris le contrôle de ce match" : les Bleues battues de 2 buts en demie et pourtant si loin
Publié 13/12/2024 à 23:48 GMT+1
Les espoirs de titre européen de l'équipe de France féminine de handball se sont évanouis ce vendredi à Vienne en demi-finale face au Danemark, vainqueur 24-22. La déception était forte dans les rangs tricolores après le match, mais le constat était clair : les manques en attaque et l'incapacité à dicter le rythme de la partie ont été rédhibitoires. Les axes de travail pour l'avenir sont clairs.
Estelle Nze Minko contre le Danemark en demi-finale de l'Euro 2024
Crédit: Getty Images
Elles rêvaient d'une revanche des Jeux Olympiques de Paris dimanche en finale face à la Norvège. Finalement, ce sont les Danoises qui tenteront de se venger de leur défaite en finale des mêmes championnats d'Europe voici deux ans face aux Norvégiennes. Et elles ne l'auront pas volé. Menées de bout en bout, les Bleues n'ont jamais su renverser la dynamique, même si elles n'ont finalement échoué qu'à deux buts (24-22) dans cette demi-finale de l'Euro 2024 de handball féminin. Alors qu'elles avaient remporté leurs sept premiers matches de la compétition, elles sont tombées face à un os, un coup d'arrêt cruel.
"Très honnêtement, on se sentait prêtes même si on n'avait pas joué depuis longtemps le Danemark. Dès le début du match, j'ai le sentiment que leur attaque était encore plus forte que ce qu'on pensait, leur gardienne était encore plus forte que ce qu'on imaginait, a constaté avec lucidité Estelle Nze Minko sur beIN Sports. Elle a fait 16 arrêts dont beaucoup sur des tirs à 6 mètres à plusieurs moments importants où ça aurait pu nous relancer et nous permettre de prendre l'ascendant mental. On a eu du mal à se connecter. Et en seconde période, on entre très vite dans une sorte d'énergie du désespoir pour marquer vite. On n'a jamais pris le contrôle de ce match, je suis déçue mais le Danemark était plus fort".
17 minutes sans marquer : une inefficacité rédhibitoire à ce stade
Avec 43,24 % d'arrêts (16 sur 37 tirs), Anna Kristensen a effectivement été immense. Sa présence et son envergure dans le but ont sapé le moral des Françaises. Mais le constat peut aussi être inversé : les joueuses de Sébastien Gardillou ont fait preuve d'une inefficacité coupable à ce stade de la compétition. Avec seulement 49 % de réussite au tir (22/45) contre 62 % aux Danoises (24/39), elles ont trop gâché pour espérer mieux. Mais si elles ont été si maladroites, c'est aussi parce qu'elles n'ont pas su emballer le match comme elles l'auraient voulu.
"Je pense qu'on a manqué de vitesse. Je n'ai pas du tout aimé la capacité de réorganisation des arrières en attaque au début : on a joué trop en latéralité. Après, c'était bien mieux, elles ont corrigé. On a récupéré énormément de ballons et on ne les a pas rentabilisés", a déploré le nouveau sélectionneur des Bleus toujours sur beIN Sports. Les Bleues ont ainsi connu deux périodes de disette totale sur le plan offensif : de la 16e à la 24e minute en première période, puis de la 39e à la 48e en seconde alors même qu'elles étaient revenues à égalité 14-14 avec un bon intermède au but de Hatadou Sako et le réveil de Pauletta Foppa en attaque.
"Quand on sort du vestiaire, on est à -2, on arrive à revenir à 14-14, on a le ballon du +1 et on ne le met pas. Je pense qu'on n'a pas su insister pour leur mettre la pression et créer le doute en elles quand on est revenues. Ce soir, on a tout le temps été chasseurs mais notre proie était quand même au final un peu loin", a ainsi regretté Grace Zaadi, elle au micro de TFX. Ce fut en effet un tournant fatal puisque les Bleues ont pris un éclat dans la foulée, voyant l'écart se creuser à +6. Et finalement, cette séquence a exposé les limites du soir des vice-championnes olympiques.
Contre une équipe qui ralentit le jeu, on est en difficulté : on a besoin de se projeter très vite
"À chaque fois qu'on joue contre une équipe qui ralentit un peu le jeu, ça peut nous mettre en difficulté. On avait identifié qu'elles ne couraient pas beaucoup, mais nous, on voulait courir. On a couru au départ mais sans faire la différence et sans se récompenser directement. Et on s'est un peu épuisées. Le rythme du match n'était pas en notre faveur : on sait très bien qu'on a besoin de contre-attaques et de se projeter très vite. Elles nous ont amenées dans un nombre de possessions qui était gênant pour nous", a encore analysé très justement Estelle Nze Minko.
Tout ne fut néanmoins pas négatif au cours de cette demi-finale. Malgré la tournure des événements, les Bleues n'ont jamais renoncé et ont montré un état d'esprit irréprochable, ce qui leur a permis de faire douter jusqu'au bout leurs adversaires. En basculant dans une défense 2-4 plus agressive pour récupérer plus de ballons, elles ont fait preuve d'une belle capacité à s'adapter tactiquement. Malgré la défaite logique, il n'y a paradoxalement pas eu de sentiment d'impuissance.
"C'est très intéressant de la sortir (la 2-4, NDLR) alors qu'on ne l'avait pas travaillée une seule fois de la prépa. Et ça prouve qu'elles mémorisent les choses parce qu'on l'avait travaillée pour les Jeux et sûrement pas dans cette configuration-là. Moi, je suis fier de ce qu'on fait, j'aime beaucoup le cœur qu'elles mettent, a salué Sébastien Gardillou sur beIN Sports. Est-ce qu'il fallait la sortir plus tôt ? Peut-être. Mais c'est plutôt en attaque que ça a péché." Et c'est bien dans ce domaine que les Bleues devront progresser pour triompher à nouveau au niveau international.
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