Mondial 2023 I L'antisèche : pour l'équipe de France, c'est un sacre trois étoiles à quelques mois des JO de Paris 2024

Au terme d'une prestation de haut vol et d'un match d'une grande maîtrise, malgré le retour des Norvégiennes en seconde période, l'équipe de France a obtenu le troisième sacre mondial de son histoire. Avec une Lena Grandveau dans le rôle de sauveuse. La juste récompense d'une compétition où les Bleues auront encore été bien cornaquées par Olivier Krumbholz. Place maintenant aux Jeux.

Les Françaises sacrées championne du monde de handball 2023

Crédit: Getty Images

Le jeu : d’une main de maître

La cerise sur le gâteau. Après 8 victoires en autant de matches, les Bleues ont récité leur meilleur handball au meilleur moment, face aux ogresses norvégiennes, doubles championnes d’Europe et championnes du monde en titre. Elles se sont appuyées, déjà, sur leur plus grande force : la défense, avec Pauletta Foppa en patronne, elle qui, à 22 ans, a désormais tout gagné en équipe de France. Toujours aussi létale en contre-attaque, avec des montées de balles toujours aussi tranchantes à chaque arrêt de gardienne ou récupération en défense, les Bleues ont surtout impressionné sur leur jeu en attaque placé, le grand chantier lancé par le staff tricolore à l’orée de ce Mondial.
Surtout, c’est grâce à son collectif que les Tricolores, battues par ces Norvégiennes lors de leurs 3 derniers matches à élimination directe, ont chassé leurs démons. Il y a eu d’abord les missiles de Tamara Horacek, les appuis déroutants d’Estelle Nze Minko ou la puissance de Laura Flippes. Puis, il y a eu les arrêts ultra-importants de Hatadou Sako, qui avait pris la place de Laura Glauser en seconde période. Léna Grandveau, immense en fin de match, est sortie du chapeau pour résister au retour des partenaires de Stine Oftedal. Bref, une copie au plus-que-parfait.
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Orlane Kanor lors de la finale entre la France et la Norvège lors du Championnats du monde de handball 2023

Crédit: Getty Images

Les joueuses

Pour son premier championnat du monde, Léna Grandveau n’aura cessé de prendre du poids au sein du collectif tricolore. Utilisée en tant qu’arrière-droite, celle qui évolue en tant que demi-centre aux Neptunes de Nantes a brillé en fin de rencontre, incisive et auteur d’une récupération décisive, multipliant les tirs gagnants (5/6 au final), n’hésitant pas à venir dézoner comme deuxième pivot pour “foutre le bordel” dans la défense norvégienne, comme l’avait souhaité sa partenaire Laura Glauser quelques jours plutôt.
La gardienne titulaire des Bleues, elle, s’est faite plus discrète après trois grosses prestations de suite, mais elle a bien été relayée par Sako. Du reste, Chloé Valentini s’est montrée très adroite depuis son aile gauche, tandis que Méline Nocandy, très discrète depuis le début de la compétition, a retrouvé son punch, et qu’Orlane Kanor a multiplié les coups de canon (4/6 au tir).
En sortie de banc, la pivot Sarah Bouktit, qui a pris ses responsabilités en allant tirer les jets de 7 mètres en fin de match, a été elle aussi en réussite (3/4).

L'image : les larmes du préparateur physique des Bleues

Ce sont des hommes de l’ombre, qu’on ne voit pas souvent prendre la lumière des projecteurs. Lui est un historique, déjà présent lors du premier sacre mondial des Bleues en 2003. Pierre Terzi, préparateur physique de l’équipe de France, n’a pu retenir ses larmes au moment d’évoquer le sacre tricolore, fruit d’un sacré chantier. Depuis la fin de compétition ratée à l’Euro l’an passé, “on n’a pas arrêté de bosser”, a dit le membre du staff, coupé par l’émotion.

La stat : 13

Pour la 13e fois de sa longue carrière en équipe de France, démarrée en 1998 (avec une absence de 2013 à 2016), Olivier Krumbholz va terminer une compétition à la tête des Bleues avec une médaille autour du cou. Le Lorrain, pour son dernier Mondial, a encore été l’architecte d’un succès collectif où il a continué à déléguer, et à démontrer un calme olympien même lors de l’entame difficile des siennes face à l’Angola. Avec un tel berger, comment le troupeau aurait-il pu s’égarer ?

LA DÉCLA : Olivier Krumbholz, au micro de Bein Sports

La question : Aux Jeux de Paris, une autoroute vers le doublé ?

Comment ne pas faire, désormais, des Tricolores, les immenses favorites à leur succession l’été prochain à Paris ? Déjà en bonne place parmi les prétendantes à la médaille d’or avant ce Mondial, les joueuses d’Olivier Krumbholz, pour la dernière de leur grand manitou dans cette compétition, ont frappé un grand coup en dominant deux fois la Norvège dans ce tournoi.
Mais gare à l’enflammade. Le sélectionneur tricolore le sait mieux que personne, la vérité d’une compétition n’est pas forcément gravée dans le marbre. Et si le chantier de l’attaque placée a été parfaitement mené, il faudra se montrer aussi froid avec une tonne de pression en plus sur les épaules. Celle du public français, mais aussi celle que les joueuses et tout le staff se sont mis eux-mêmes.
En plus des possibles blessures qui pourront peut-être priver la France d’un talent ou d’un autre et des états de forme des adversaires dans 6 mois, il faudra aussi voir comment Krumbholz parviendra à composer sa liste de 15 joueuses pour l’Olympiade parisienne, avec les possibles retour de Cléopatre Darleux ou Béatrice Edwige. Le ciel est bleu, mais le chemin reste long.
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Olivier Krumbholz et les joueuses de l'équipe de France de handball en pleine célébration lors de la finale du Championnat du monde 2023 face à la Norvège

Crédit: Getty Images

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