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"Le chef, c'est Onesta"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/01/2011 à 21:37 GMT+1

Thierry Omeyer va disputer en Suède son cinquième Championnat du monde. Le meilleur gardien du monde, arrivé chez les Bleus en 1999, évoque pour nous les rapports qu'il entretient avec son sélectionneur. Une relation qui n'était pas la même il y a dix ans quand Onesta a pris les Bleus en main.

HANDBALL 2010 France Karabatic Omeyer

Crédit: AFP

THIERRY OMEYER, on sent une certaine retenue des joueurs de l'équipe de France, pour ne pas dire incertitude. Dans quel état d'esprit êtes-vous avant d'aborder ce Mondial Suédois, vendredi?
T.O. : Etant donné que Guillaume (Gille) et Daniel (Narcisse) sont absents, certains joueurs vont être amenés à avoir plus de responsabilités. Ce sont deux joueurs majeurs dans notre groupe et on ne les remplace pas comme cela. On a quatre jeunes qui vont découvrir leur première grande compétition internationale, et notamment sur la base arrière. On connaît leur qualité, on les voit toute l'année en championnat ou en Ligue des champions, mais c'est vrai qu'il y a une petite incertitude. Ils devront nous apporter leur fraîcheur et leur insouciance.
Ce qui a fait votre force les années précédentes, c'est de pouvoir faire tourner l'effectif pour aller jusqu'au bout. Là, ce n'est pas le cas...
T.O. : Si on regarde les compétitions précédentes, on peut se rendre compte que, même si au final on a pu dominer nos adversaires, toutes ces compétitions ont été très difficiles. Beaucoup de matches se sont joués à des détails. C'est pour cette raison qu'on va en Suède avec beaucoup d'humilité. Même si on a gagné les JO (2008), le Mondial (2009) et l'Euro (2010), on sait que ce n'est pas en se présentant juste sur le terrain qu'on va battre nos adversaires. D'autant plus qu'on a un groupe difficile et qu'on sera l'équipe à battre. La concurrence en a peut-être aussi marre de nous voir tout en haut (rires).
Quel regard portez-vous sur ce que les Experts ont déjà accompli ?
T.O. : On a une superbe génération, c'est certain. Cette équipe veut continuer de marquer l'histoire de son sport et ne va pas s'en priver. Faire un championnat du monde reste quelque chose d'exceptionnel. Pour répondre à votre question, on n'est pas blasé. On travaille dur toute l'année pour vivre de tels moments. Et puis on garde en ligne de mire les JO de Londres qui seront notre prochain objectif majeur. C'est ce qui nous fait avancer.
Cela vous énerve-t-il quand on vous soumet l'idée que votre réussite va s'arrêter un jour ?
T.O. : Non, car on en est conscient aussi. On ne se dit pas que forcément, un jour, ça va s'arrêter. Mais c'est quelque chose qu'on prend en compte. On souhaite avant tout surfer sur notre vague de succès lors des trois dernières compétitions. On n'aborde pas ce Mondial en se demandant si on va continuer sur notre lancée ou si ça va s'arrêter. On est plus dans l'envie de réussir une belle compétition et de se concentrer sur ce premier tour pour avoir une bonne chance d'accéder aux demi-finales, avec un maximum de points. Si on parvient à se hisser en demi-finale, tout sera ouvert. On veut aller au bout, mais on ne peut pas penser à l'or ou à la finale dès maintenant.
Cette première phase s'annonce compliquée. Le groupe A n'a rien de facile...
T.O. : C'est vrai. Contrairement à ce que beaucoup pensent, la Tunisie et l'Egypte ne seront pas des formalités. Ce sont deux équipes qui dominent le handball africain et qui ont l'habitude de gagner beaucoup de matches sur leur continent. Il y a beaucoup de Tunisiens qui évoluent en France. A nous de faire une bonne entame de compétition, de mettre tout le monde en confiance. Pour aborder correctement les deux derniers matches, contre l'Allemagne et l'Espagne, il faudra absolument s'imposer lors des trois premières rencontres. Mais je le répète, on ne doit pas penser dès maintenant à ces deux matches-là. Ne précipitons pas les choses.
Vous retournez en Suède, neuf ans après l'Euro 2002... Cela vous semble-t-il loin ?
T.O. : J'y étais effectivement. C'était la première compétition sous l'ère Onesta. Pour lui aussi, ça doit faire drôle. Aujourd'hui, Claude n'est plus l'entraîneur qu'il était il y a neuf ans. Il a beaucoup plus d'expérience et a pris la pleine mesure de son poste. Il maîtrise tous les paramètres. Notre staff est compétent et on a une totale confiance en lui. Entre 2002 et 2011, il y a un gouffre. Aujourd'hui, il y a un réel échange entre les joueurs et le coach. Ce n'était pas le cas à ses débuts. Tout le monde peut dire ce qu'il pense. Bien sûr, c'est Claude le chef et c'est lui qui prend les décisions à la fin. Mais il y a cet échange et c'est important qu'il existe.
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