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France-Croatie (23-30): Fernadez : "Ça fait mal !"
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Publié 24/01/2013 à 00:53 GMT+1
Après quatre ans de règne, les Experts rendent leur couronne mondiale. Défaite par la Croatie (23-30), la France quitte la compétition espagnole la tête basse, sans révolte. La fin d'une équipe et d'une époque sans doute.
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Crédit: AFP
"On espérait évidemment mieux, ça fait mal". Daniel Narcisse sait que la France des Experts a sans doute vécu son dernier rendez-vous mondial face à la Croatie en quarts de finale. Dominés dans tous les compartiments du jeu, les Français tirent leur révérence sur une note amère. "On restait sur une telle dynamique de victoires que ça fait mal, déplore Jérôme Fernandez, tout en reconnaissant que "la supériorité croate a été indéniable, la logique du tournoi respectée".
L'équipe que l'on a longtemps connue insubmersible, sûre de son fait et de sa supériorité, que rien ne semblait pouvoir déstabiliser ou abattre, avait quelque peu perdu de sa gnac à l'issue du match. Pas un coup de gueule après ce rendez-vous manqué. Non. Juste une équipe résignée. "Simplement l'adversaire a été meilleur que nous", se contente de dire Daouda Karaboué. Thierry Omeyer parle plutôt d'un "manque de réussite sur deux ou trois situations importantes". Et Valentin Porte de renchérir : "Nous avons manqué quelques immanquables tandis que la Croatie a eu le maximum de réussite" tout en reconnaissant "le peu de rigueur défensive" des Experts qui n'ont pourtant que très peu goûté à la défaite en quatre ans de règne. "Quand on prend 30 buts face à la Croatie, on ne peut pas espérer grand-chose", admet Fernandez. "On a subi dans tous les secteurs du jeu, buté sur leur gardien, confie un Daniel Narcisse lucide. Ça devient difficile lorsqu'il faut recoller au score à chaque fois. On a subi le rythme croate pendant tout le match."
"On a baissé les bras à la fin"
En panne dans le jeu, aussi bien défensivement qu'offensivement, face à une équipe survoltée, les Bleus n'avaient plus la réussite d'antan ni leur coup d'accélérateur qui avait si souvent été fatal aux Croates. "Tout l'engagement nécessaire a pourtant été mis", martèle le gardien français. "On a montré un meilleur visage qu'en poules, se défend Dinart. (Mais) les Croates ont réussi une grosse prestation." Dans leurs mots lâchés à l'issue du match, les Français ont paru pour la première fois depuis fort longtemps, défaitistes et abattus. Certes, ils n'accrocheront pas un troisième sacre mondial consécutif après ceux glanés en 2009 et 2011.
Mais comme à l'Euro 2012, ils laissent un goût d'inachevé, l'impression d'un rendez-vous manqué. "On a baissé les bras à la fin, mais je préfère retenir la détermination de toute l'équipe", clame Dinart. Et l'autre vétéran du groupe, Fernandez, ne veut garder que du positif du match. "Nous avons tout de même trouvé les ressources pour nous accrocher. Mais à 22-20, on a craqué. Si nous avions tenu le score jusqu'à cinq minutes de la fin, je pense que l'on aurait été capable de les battre." Mais le salut n'est cette fois pas venu.
Dinart sur le départ, Fernandez prêt à rester
Quid de cette fabuleuse génération, considérée par beaucoup comme la meilleure équipe de handball de tous les temps ? " J'ai beaucoup de peine pour mon ami Daouda et Didier qui s'arrêtent là-dessus. Ils méritaient beaucoup mieux", lâche le jeune Porte qui disputait lui sa toute première compétition internationale. Fernandez, lui, à 35 ans, ne semble pas disposé à s'arrêter là. "Moi, je me sens bien. Je suis fier de porter le maillot de l'équipe de France. Je pense que je peux encore apporter," confie-t-il sans encombre.
Dinart l'avait annoncé avant le Mondial. Sa belle aventure en bleu devrait s'arrêter en Espagne. "C'est vrai que c'est terminé pour moi. Mais il fallait terminer un jour, clame-t-il. J'y suis préparé depuis longtemps. Je ne vais pas pleurer. Nous avons été des Experts pendant des années, remportant cinq médailles d'or sur six compétitions. La prochaine équipe qui fera ça..." Mais il aurait sans doute préféré que l'épopée s'arrête un peu plus tard. Pour un dernier au revoir en forme de merci.
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