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Accambray : "Au PSG, le coach se fout de mes efforts... Chez les Bleus, c'est différent"

François-Xavier Rallet

Mis à jour 11/01/2017 à 14:51 GMT+1

MONDIAL 2017 - Grâce à une grande première période contre la Slovénie, lors du second match de préparation, William Accambray a obtenu une place dans les 16 joueurs retenus pour disputer le Mondial en France. Un sacré bol d'air pour un joueur qui perd son temps à cirer le banc en club, au PSG, mais qui garde, aujourd'hui, une confiance totale en ses moyens.

William Accambray (France) contre la Slovénie

Crédit: Panoramic

Vous faites partie des 16 joueurs retenus pour ce Mondial. Quel est votre sentiment ?
WILLIAM ACCAMBRAY : "C'est de la joie évidemment. Prendre part à un Mondial à domicile ça fait partie des moments importants d'une carrière. Des fois ça n'arrive pas, des fois ça n'arrive qu'une fois dans une carrière, donc je suis très content de pouvoir y participer. Ca faisait partie des grosses échéances attendues ces dernières années. Il y avait eu la déception de ne pas être au Jeux Olympiques de Rio. Aujourd'hui, je suis très heureux de faire partie de l'aventure."
Avez-vous eu peur de ne pas y être ?
W.A. : "Non, non, je ne me posais pas la question. Il y avait tellement eu de frustration après Rio que je me disais juste : 'Entraîne-toi bien, fais juste ce que tu as à faire, et de toutes façons, tu n'es pas maître de ton destin.' Après, c'est le choix des coaches. A part être le meilleur possible et le montrer aux entraînements et en match, je ne pouvais faire que ça donc je l'ai plutôt bien fait apparemment."
Comment avez vous appris que vous étiez sélectionné ?
W.A. : "A la réunion, ce mardi matin, devant tout le groupe, les coaches ont annoncé les joueurs pour chaque poste, ils ont aussi donné les noms de ceux qui resteraient sur le côté."
On connait votre situation à Paris où vous jouez peu. L'équipe de France, c'est un bol d'air ?
W.A. : "Oui, parce qu'aujourd'hui, en club, le plaisir n'y est pas. La raison est connue de tous : j'ai un entraîneur qui ne compte pas sur moi, donc, c'est assez compliqué depuis le début de saison. Ce Mondial m'a permis de me remettre un peu sous pression, de m'entraîner différemment, d'avoir un objectif à aller chercher. Le fait de faire partie de l'aventure, ça redonne un peu de passion, un peu d'envie et de plaisir à faire ce métier."
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William Accambray (France) contre la Slovénie

Crédit: AFP

Ca doit faire du bien aussi de retrouver la confiance de vos coaches sous le maillot tricolore...
W.A. : "Oui, mais la confiance est là parce qu'ils voient comment je m'entraîne aussi. Ils voient que tout ce que je fais, je le fais avec sérieux. A Paris, c'est la même chose, sauf que le coach à Paris, il s'en fout un peu. Il se fiche de mes efforts. Là, en équipe de France, c'est différent. J'ai des gens qui sont attentifs à ce que je fais, qui regardent les performances avant tout, et ils voient bien aujourd'hui que je suis au niveau."
Votre coéquipier Xavier Barachet va quitter Paris pour Saint-Raphaël. Cela vous donne-t-il des idées ?
W.A. : "Des idées pour quoi ?"
Des idées pour changer d'air...
W.A. : "Ca, c'est son annonce à lui (Barachet). Maintenant, moi, aujourd'hui, je suis dans une aventure avec l'équipe de France, donc je ne parlerai pas de ma situation plus que ça en club."
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Xavier Barachet (France) face à la République tchèque

Crédit: AFP

Le côté positif de votre situation, quelque part, c'est que, dans un groupe fatigué, vous êtes frais comme un gardon...
W.A. : "Oui, c'est sûr (rires). L'avantage, c'est que, malgré ça, ça m'aura peut être permis de gagner un an de plus dans ma carrière (rires). Après, c'est vrai que je suis frais, je suis en forme. J'ai de la réserve encore. En tout cas, je suis prêt à entamer ce Mondial de la meilleure des manières. Il y a le physique qui joue, il y a la tête aussi. On verra, les deux sont là pour le moment donc on verra sur le terrain."
On a l'impression que vous n'avez jamais été aussi affuté, physiquement. C'est votre impression également ?
W.A. : "Oui et non. Là, j'ai eu du temps de jeu, donc j'ai pu montrer vraiment ce que je pouvais produire. A Paris, je pense que la plupart de mes sorties ont été réussies aussi, sauf que ça se remarque moins, parce que je suis forcément dans un groupe, avec lequel je joue beaucoup moins. Alors certains doivent se dire : "Accambray, il a baissé de niveau". Sauf que Accambray, il n'a pas baissé de niveau, Accambray, il s'entraîne sérieusement. Quand tu bosses physiquement mais que derrière, tu ne joues pas, la conséquence, c'est que ta motivation peut baisser derrière. Mais là ce n'est pas le cas, j'ai un gros objectif et j'ai fait une préparation sérieuse où je me suis donné à fond."
Comment avez-vous fait pour résister à cette petite dépression ?
W.A. : "Parce que je me dis que la vie ne s'arrête pas au handball. Il y a la situation en club, elle est ce qu'elle est. Je sais que je ne la changerai pas. Je sais que je ne changerai pas le coach. Je ne peux faire qu'une chose : continuer à m'entraîner sérieusement, à essayer de le vivre du mieux possible, même si ce n'est pas évident. Et puis, à côté du handball, il y a quand même autre chose : j'ai de la famille, des amis, j'ai d'autres choses à faire dans la vie que le handball. Je m'accroche à ça, la saison passera et l'an prochain je repartirai vers d'autres horizons."
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