Handball - Championnat du monde - Les Bleus battus en demi-finale : "On n'a pas été à la hauteur du rendez-vous"
Mis à jour 31/01/2025 à 01:17 GMT+1
Défaits 31-28 à Zagreb en demi-finale du championnat du monde de handball par la Croatie, les Bleus se sont heurtés de plein fouet à leurs limites du moment. Trop prévisibles en attaque, ils ont regretté surtout une entame de match très difficile, pour ne pas dire catastrophique, qu'une belle réaction n'a pas suffi à compenser après le repos.
Dika Mem en difficulté lors de la demi-finale France-Croatie du Mondial de handball en 2025
Crédit: Getty Images
Ils ont dit adieu à leurs rêves de conquête d'un 7e titre mondial. Les Bleus du handball pensaient pourtant avoir exorcisé les démons des Jeux Olympiques de Paris en s'imposant à la dernière seconde contre l'Egypte en quart de finale il y a deux jours. Mais loin d'être le déclic escompté, cette victoire in extremis disait tout des insuffisances actuelles d'un collectif qui les a payées vendredi en demi-finale contre la Croatie (31-28). Et s'il n'y a que trois buts d'écarts au bout du compte, le score final a quelque chose de flatteur, tant les hommes de Guillaume Gille ont longtemps semblé perdus dans l'ambiance incandescente de Zagreb.
"C'est un peu dur. J'ai en tête tout le travail qu'on a effectué depuis novembre. On a un goût un peu amer sur cette première période où on n'a pas tenu la cadence, l'intensité. On n'a pas été la hauteur du rendez-vous sur cette première période, a avoué l'arrière français Nedim Remili au micro de beIN Sports. Mais je retiens la combativité sur toute cette deuxième période où on n'a rien lâché jusqu'à la fin. Je pense qu'on a les opportunités mais on revient de très loin. Mais je suis vraiment fier de notre envie de groupe. On est morts sur le terrain."
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Guillaume Gille n'a pas trouvé la solution tactique en demi-finale du Mondial contre la Croatie en 2025
Crédit: Getty Images
La tactique tue la tactique parfois, eux ont été violents dans le bon sens du terme
Il est vrai que vu le début de cette demi-finale, l'addition aurait pu être bien plus salée et la seconde période sans intérêt. Sans inspiration en attaque placée, les Français se sont entêtés dans l'axe, multipliant les initiatives individuelles peu fructueuses et les pertes de ballons. Résultat : ils ont accusé jusqu'à 9 buts de retard (18-9) dans une première période cauchemardesque au cours de laquelle ils ont compté pas moins d'une dizaine de tirs de moins que leurs adversaires. Amorphes, ils étaient si maladroits qu'ils semblaient pris par l'événement.
"Je ne pense pas qu'on ait été tétanisés par quoi que ce soit, a toutefois réfuté Remili. On a mal appréhendé leur défense qui a été très agressive, qui a mis beaucoup de densité sur le porteur du ballon, et on n'a pas réussi, nous à développer notre jeu. Cette 1-5 nous a fait mal aujourd'hui, il faut croire qu'on ne l'a pas assez bien travaillée ou qu'ils l'ont super bien faite aujourd'hui. On s'est concentrés sur un jeu tactique, et parfois la tactique tue la tactique. De leur côté, ça a été violent dans le bon sens du terme. Aymeric (Minne) est rentré et nous a fait énormément de bien. Il prend un carton rouge à mon goût un peu sévère et on s'est battus comme des chiens. Mais ça n'a pas suffi."
Mem bien trop seul en attaque
L'exclusion de Minne en début de seconde période aurait pu en effet sonner le glas des ambitions tricolores. Elle a au contraire marqué le début de la révolte. En leader de caractère, Dika Mem a pris les choses en main (8 buts dont 6 après le repos) et permis aux siens de réduire de moitié leur retard.
Dans le même temps, les Croates ont fait preuve d'une fébrilité inattendue et l'espoir est quelque peu revenu dans les rangs tricolores. Mais les Bleus ne se sont jamais rapprochés à moins de trois buts, trop inefficaces sur certaines phases comme les jets de 7 mètres – le gardien croate Dominik Kuzmanovic en a arrêté deux sur trois – et incapables de préserver leur but inviolé dans une séquence en double supériorité numérique.
Ces détails, qui n'en sont pas, tout comme un manque de variété préoccupant sur les phases offensives (pauvreté du jeu de passes, sous-exploitation des ailes), ont empêché des Bleus, certes en reconstruction, d'y croire vraiment. Mais le temps de l'autocritique et du bilan n'est pas venu car il y a, malgré tout, une 3e place à conquérir. "C'est une grande déception d'avoir montré deux visages dans ce match avec une première mi-temps où on est dans le dur, où on prend la tempête", a ainsi déploré le sélectionneur Guillaume Gille. Avant de lancer un appel à la remobilisation : "Bien sûr qu'on imaginait gagner et viser le titre. On a à se reconstruire et repartir pour décrocher cette médaille de bronze."
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