Mondial de hand | Luka Karabatic, souvenirs de Zagreb
Mis à jour 30/01/2025 à 12:16 GMT+1
La France retrouve la Croatie ce jeudi en demi-finales des mondiaux de hand (21h). A Zagreb, les Bleus vont faire face à une salle surchauffée et acquise à leurs adversaires. La rencontre est spéciale pour Luka Karabatic, dont le père était croate. La configuration rappelle celle vécue par son frère en 2009 lors de la mythique finale des championnats du monde.
Luka Karabatic avec l'équipe de France au Mondial 2025
Crédit: Getty Images
Un match entre la Croatie, nation historique du handball, et la France, sélection la plus titrée, n’est jamais anodin. Surtout quand il se dispute à Zagreb, dans une Arena toujours bouillante, encore plus quand il s’agit d’un match décisif dans un championnat du monde. Et dans cet amas considérable d’enjeux, il y a encore une dernière pièce à ajouter quand on s’appelle Karabatic.
La relation entre les Karabatic, la France et la Croatie est bien documentée. Elle s’est longtemps construite autour de deux noms, Branko et Nikola. Le premier, joueur croate, s’installe en France eau milieu des années 80, amenant avec lui sa famille et son fils Nikola, qui va devenir sans doute la plus grande star de l’histoire du handball tricolore. Au grand dam du maillot à damier, qui connaît pendant la carrière de son fils perdu une des plus grandes disettes de son histoire.
Un tête-à-tête resté culte
Le point d’orgue de cette opposition, même s’il vient finalement tôt dans la carrière du joueur, c’est évidemment cette finale de championnats du monde de 2009 à Zagreb. A l’époque, la Croatie est encore la nation phare du hand. Les Bleus, tout récemment parés d’or à Pékin, sont la force montante. Après avoir été bien accueilli au début du tournoi, Nikola Karabatic est de plus en plus ciblé par le public croate au fur et à mesure de la compétition. L'intéressé s'en amuse. " S'ils font ça, c'est parce qu'ils me craignent (...) Les émotions que je vis ici, je ne les revivrai plus jamais", lançait-t-il l’époque, dans des propos rapportés par Le Parisien. Et quelles émotions dans cette finale mythique remportée par les Bleus 24-19 malgré une atmosphère incandescente ! Si on se souvient notamment de son tête-à-tête tendu avec la star croate Ivano Balic, Nikola Karabatic n'a que de bons souvenirs de l'instant.
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Karabatic et Balic en 2009
Crédit: Imago
"Ca avait été un petit peu la folie", racontait-il à l’AFP en 2018. "Les hymnes, ça avait été très particulier. Bien sûr, je chante l'hymne français mais le fait d'entendre l'hymne de la Croatie en finale des championnats du monde, ça avait été quelque chose de très fort pour moi (...) Voir l'Arena de Zagreb en rouge et blanc à damier, c'est quelque chose d'impressionnant, ça a été vraiment une grande finale et un souvenir qui restera gravé à jamais", avait-il ajouté.
16 ans plus tard, voilà donc les Bleus qui retrouvent la Croatie à Zagreb aux Mondiaux. Nikola n’est plus là, mais son frère Luka sera bien présent. Plus jeune, le pivot de l’équipe de France n’est pas né dans les Balkans comme son frère. Mais il garde ce lien particulier avec le pays de son père, décédé en 2011. "On a beaucoup d'attaches avec la Croatie. Nos parents avaient construit une maison, au bord de la mer, en Dalmatie. C'est une maison qu'on a gardé, où on retourne souvent l'été pour passer les vacances (…) On a toujours entretenu des liens très forts avec ce pays", déclarait-il à TF1 en 2018 à l’occasion de la finale de la Coupe du monde de football.
Le goût du soufre
A voir comment le public croate lui rendra cette affection pour ce qui pourrait être la dernière apparition d’un Karabatic dans cette fameuse Arena de Zagreb. Avec son poste de remplaçant, Luka n’a pas exactement la même aura qu’avait Nikola à l’époque, même si c’est bien lui qui a été le héros de la qualification des Bleus en quarts. De quoi lui retirer la cible du dos ? L’intéressé, qui avait déjà joué sur place lors de l’Euro 2018, ne semble pas du tout s’en inquiéter, ou même éprouver une déception pour ce qui ressemble de loin à de l’amour à sens unique.
"Ce sont des Clasicos dans le handball mondial, des matches avec énormément d'intensité, contre une équipe qui est toujours dans les dernières en lice. On sera dans un pays de handball, qui vibre pour ça, pour son équipe qui joue avec énormément d'envie. En 2009, j'étais en France, j'ai vu la finale à la télévision, mais on m'avait beaucoup parlé de l'ambiance. Cette fois, j'ai la chance de le vivre en vrai", s’est réjoui Luka auprès de l’Equipe. Chez les Karabatic, on aime le soufre et les ambiances chaudes. Quoi de plus Croate ?
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