Ligue des Champions de handball - Collectif flamboyant, recrutement ambitieux : Metz, toujours plus vers les sommets

Les Arènes de Metz ont décidément de sacrées artistes en représentation ces dernières années. Club phare du handball français, le Metz Handball se fait aussi une place de choix sur la scène européenne depuis quelque temps. Mieux, les Dragonnes sont plus que jamais en train de s'inviter à la table des favorites pour la victoire finale en C1.

Bien installée en tête du groupe B en Ligue des champions, à deux journées de la fin de la phase de groupes, la bande d'Emmanuel Mayonnade collectionne les sorties de gala. Vainqueures à deux reprises de Györ, considérée comme l'armada ultime du handball européen, Louise Burgaard et consorts confirment leur montée en puissance et leur statut. Avec les arrivées confirmées de deux gros noms que sont Alina Grijseels et Anne Mette Hansen pour 2023-2024, le club pourrait continuer à dépasser son plafond à l'avenir. Comme chaque année, finalement.

Ces performances de choix et cet essor permanent n'ont d'ailleurs rien d'une surprise pour Amélie Goudjo. L'ancienne capitaine des Bleues n'hésite pas une seule seconde à placer les Messines dans le panier des poids lourds de cette saison. "Il n'y a pas photo. Gagner deux fois contre Györ, ce n'est pas une finalité car il y a beaucoup de matches, mais c'est un message. Metz est déjà un grand favori pour le Final Four. Les filles m'ont impressionné cette saison…"

Pour briller, Metz s'appuie sur ses forces et ne cesse de les affûter. "Ce collectif est sensiblement le même que l'année dernière qui était déjà bien rodé. Elles ont encore passé un cap avec un bon recrutement. Il y a une puissance collective dans ce groupe avec une dynamique assez exceptionnelle depuis le début de la saison."

Armé pour jouer en Europe, le leader de D1 féminine, invaincu sur la scène domestique, est parvenu à installer une véritable culture de la gagne. "Il y a une dynamique de club qui est très forte. Le travail qui est fait depuis des années pour briller au niveau européen est important. On ne peut pas faire mieux que ce qu’elles sont en train de faire en ce moment. Elles sont bien dans tous les registres", analyse notre consultante.

Cette saison plus que jamais, les championnes de France s'appuient sur un jeu explosif, mais aussi des systèmes pour prendre tout le monde à contrepied. Avec le plaisir en étendard. "Elles jouent juste, vite. Même lorsqu'elles sont en difficultés, elles arrivent à s'adapter à ce que leur proposent leurs adversaires. On voit qu'elles ont du plaisir à jouer ensemble."

Ce travail porte aussi le sceau d'Emmanuel Mayonnade. Arrivé au club en 2015, l'ancien sélectionneur des Pays-Bas, champions du monde en 2019, a mis au point une sacrée machine. "Quand on voit la qualité du jeu développé, on sent qu’il y a une patte Manu Mayonnade très forte. Les filles le disent depuis des années : la charge de travail est énorme, il est très exigeant et on sent que le travail est qualitatif."

Avec une pléiade d'individualités pour sublimer le collectif, les Dragonnes ont des armes à faire valoir pour mettre en valeur ces efforts. "Elles ont des joueuses exceptionnelles comme Bruna De Paula qui débloquent des situations à elles-seules quand le groupe n'est pas bien. Les gardiennes ont trouvé une super complémentarité."

Pourtant, le Metz Handball va se séparer de son métronome brésilien, déjà buteuse à 67 reprises en C1 cette saison, en partance pour l'ogre Györ, ou encore de Laura Kanor qui va rejoindre sa sœur Orlane au Rapid Bucarest, adversaire des Messines ce samedi. "De Paula est dans le top 5 des meilleures joueuses du monde actuellement donc bien sûr que ce sera une énorme perte. Elle peut débloquer toutes les situations quand tu lui donnes la balle", concède notre consultante.

Pas de quoi pour autant enrayer la redoutable machine qui a su répondre de la plus belle des manières en débauchant quelques recrues de choix. Pour remplacer la Brésilienne, Metz est allé piocher dans le gratin mondial avec la superstar danoise Anne Mette Hansen, actuelle capitaine de... Györ. Le club lorrain est également parvenu à attirer la demi-centre allemande Alina Grijseels (Borussia Dortmund), meilleure buteuse du dernier Euro, Lucie Granier (Besançon) ou encore Djazz Chambertin (Nice). Ajoutez à cela les prolongations de Louise Burgaard et Chloé Valentini et l'escadron sera encore redoutable dans les années à venir. "Metz arrive à les attirer grâce à l’attractivité de son jeu, le public aussi qui est présent, les résultats sont là et la présence de Manu Mayonnade pour progresser et travailler. C’est un mix qui attire forcément", explique Amélie Goudjo.

Et le défi de la continuité est une spécialité maison. "Metz a toujours montré une capacité à se renouveler peu importe les configurations. C’est aussi pour ça que tout le monde dit que Manu Mayonnade est un bon coach parce qu’il arrive à s’adapter", poursuit l'ancienne pivot. "Je n’ai pas d’inquiétude sur le fait que Metz va réussir à se renouveler différemment. Ce sera pas le même jeu, mais je pense que ce sera toujours du très, très bon niveau."

Troisième l'an dernier, Metz peut déjà viser grand cette année en Ligue des champions. "Elles progressent d’année en année sur ce format, elles gravissent une marche à chaque fois. Là, logiquement, on irait vers une finale…", conclut la vice-championne du monde 2009. Le changement permanent de dimension est presque devenu monnaie courante du côté des Arènes. La suite du programme est très excitante.