Taulier du HBC Nantes avant de confirmer avec les Bleus, Aymeric Minne veut confirmer son changement de dimension

C'est comme si rien n'avait changé. Alors qu'il marchait (presque) sur l'eau en début de saison, Aymeric Minne avait subi un gros coup d'arrêt en octobre dernier. Blessé à la cheville lors de la victoire des siens sur le terrain de Celje (24-35), le demi-centre a manqué plusieurs rendez-vous de choix et notamment le Mondial avec les Bleus. L'ancien Aixois a patienté. Sans perdre une once de son appétit.

Car le natif de Melun a très vite repris ses marques dans le collectif nantais de Greg Cojean. Métronome de sa formation, le joueur de 25 ans confirme qu'il a passé un nouveau cap depuis septembre. C'est pourtant devenu monnaie courante tant la carrière du maître à jouer ne cesse d'être jalonnée de promesses depuis ses débuts.

L'ascension d'Aymeric Minne ne date pas d'hier. Jérôme Fernandez qui l'a eu sous ses ordres à Aix entre 2015 et 2019 confirme la tendance. "Quand il est arrivé à Aix à 18 ans, il était déjà très mature. Il savait ce qu’il voulait. C’est quelqu’un de très sérieux et travailleur, il a appris très vite."

S'il a vite pris ses marques dans la cité aixoise avec une polyvalence sur le poste d'arrière-gauche, l'ancien pensionnaire du centre de formation du Fénix Toulouse attend finalement sa deuxième saison pour s'installer dans le cœur du jeu. "C’est un demi-centre buteur. Dès la deuxième saison, on lui a confié les rênes de l’équipe. Il est monté en puissance. Il a énormément progressé dans le jeu collectif, même sur des petits détails notamment à la passe."

C'est surtout son rythme effréné et son omniprésence sur le parquet qui sautent aux yeux quand on le voit jouer. "Il n’est pas forcément très grand, mais quand il est sur le terrain, on a l’impression qu’il fait 10 cm de plus", explique notre expert au moment de dresser son portrait robot. "Il va très vite, il a des changements de rythme qui sont assassins. Il est fort au duel, il shoote très, très fort. Il ne rechigne pas à prendre des coups et il sait aussi comment se placer pour mieux jouer les actions."

Parti à Nantes, le joueur continue de se développer sous la houlette d'Alberto Entrerrios puis Greg Cojean. Cette cuvée 2022-2023 illustre pour l'instant le mieux toute la quintessence de son talent où il a progressé dans tous les compartiments du jeu cette saison. Buteur à 45 reprises en 8 sorties en Ligue des Champions avec 57% de réussite au tir, il est le quatrième meilleur réalisateur du H derrière Alexandre Cavalcanti (58), Valero Rivera (66) et Thibaud Briet (46). Mais le trio a disputé au moins 12 matches dans cette campagne européenne.

Alors qu'est-ce que cela aurait pu être sans cette vilaine entorse à la cheville… Privé de Championnat du monde en janvier avec l'équipe de France, Aymeric Minne a aussi manqué plusieurs rendez-vous phares avec son club. Cette coupure ne semble pourtant pas avoir affecté son rendement et sa dynamique, loin de là.

Pour notre consultant, cette parenthèse lui a même permis de revenir plus fringant. "Je pense qu’il a plus travaillé que lorsqu’il était en capacité de jouer.. Il y a de l’usure quand tu joues tous les trois jours. Là, il s’est refait une santé. Il revient fort, il est frais pour aider son équipe."

Auteur de plusieurs sorties remarquées depuis son retour de blessure, en Ligue des Champions notamment, le demi-centre confirme son changement de statut. "Il a 25 ans passés. Il arrive à un âge où il est en train de vraiment devenir cadre dans son club et où il peut l’être en équipe de France. Il faut qu’il continue à être un leader à Nantes."

Brillant en club, Aymeric Minne s'est déjà parfaitement fondu dans la rotation de Guillaume Gille chez les Bleus où il est en concurrence avec Kentin Mahé, Nedim Remili ou encore Kyllian Villeminot. "Tout dépend du registre de jeu. Nedim et Kentin ont de l'avance, mais Aymeric a des qualités de vitesse incroyable. Il est juste derrière aujourd’hui", affirme Jérôme Fernandez qui insiste sur la polyvalence des quatre cités.

A l'heure où les échéances de fin de saison s'annoncent palpitantes avec la coupe d'Europe et la course au titre en Starligue, le HBC Nantes se frotte plus que jamais les mains du retour de son feu follet. Ce premier duel en Pologne contre le Wisla Plock en playoffs de Ligue des Champions sera une autre scène de choix pour voir à l'œuvre le Minne magique.