Olympiques, les Bleues

23% de réussite au tir côté français, 28 côté russe... Les statistiques ne mentent pas : ce n'était pas un match pour les grandes envolées. Il faut dire que l'enjeu était de taille puisque l'équipe qui s'imposait prenait à coup sûr son billet pour les demi-finales et que seule la France pouvait se permettre de faire match nul.

Alors les barbelés sont dressés, de part et d'autre. Rapidement, les Françaises prennent conscience que tout tir un rien précipité finira loin des mailles du filet. Les Russes savent déjà qu'un ballon qui ne sort pas ou ne finit pas au fond reviendra à la vitesse d'un boomerang.

La Russie, qui a ouvert la marque, tiendra le score pendant toute la mi-temps, allant jusqu'à compter deux (1-3, 13e) puis trois buts d'avance (5-8, 27e). Mais les Françaises, sur des tirs depuis les ailes après un pilonnage intensif du centre du terrain, ou sur des remontées de balles, égalisent par deux fois, avant de venir mourir à un but avant la sirène.

Le départ des Russes est meilleur : 7-9 puis 7-10, puis 8-11... Un but de Véronique Pecqueux-Rolland, un arrêt de Valérie Nicolas et un tir de l'aile gauche de Raphaëlle Tervel permettent à la France de revenir à égalité à 12-12 avant qu'un penalty de Leïla Lejeune, par ailleurs en panne offensive dans le jeu, ne permette à la France de prendre l'avantage pour la première fois (13-12, 43e).

Les Russes reprendront bien l'avantage à 14-15, mais c'était le chant du cygne. Une dernière fois, les Russes reviennent au score, à 18 partout, mais l'obligation qui leur est faite de s'imposer les contraint à prendre des risques. Que les Bleues leur feront payer au prix fort en s'appuyant sur une défense parfaitement intraitable (20-19).

L'équipe de France de handball écrit une des belles pages de son histoire en battant l'équipe championne du monde lors d'un match à très forte valeur ajoutée. Outre le ticket pour les demi-finales, qui se joueront samedi, les tricolores ont donc décroché leur billet pour les Jeux olympiques d'Athènes, au même titre que les trois autres demi-finalistes et que l'équipe qui remportera le match pour la 3e place, dimanche. Les Russes, par voie de conséquence, pourraient bien ne pas être à Athènes...

Enfin, cette qualification rime avec une nouvelle heure de gloire pour le handball tricolore, qui sera le seul sport collectif à aligner une équipe chez les femmes et chez les hommes lors du rendez-vous grec, cet été.