La France n'a pas rassuré

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'équipe de France se fait attendre dans ce Mondial 2007. Ce match ne restera pas dans les mémoires pour son engagement et sa qualité de jeu. La Westfalen Halle avait pris fait et cause pour le petit poucet tunisien. L'ambiance était détendue en début de partie, nombre de joueurs tunisiens évoluant dans l'Hexagone. Les Bleus abordaient ce match avec une certaine confiance, forts de leur victoire contre la Tunisie au challenge Marrane 35 à 26. Toutes les conditions étaient donc réunies pour que les joueurs de Claude Onesta déroulent leur handball, après une prestation frustrante face au pays organisateur.

Malheureusement la sélection française ne rentre pas de la meilleure manière dans ce match. De nombreuses approximations dans les transmissions de balles et un manque de liant entre les joueurs offrent aux Tunisiens un petit avantage (6e, 4-3). La bonne période française se concrétise avec la mise en route de ses leaders, Karabatic et Narcisse, qui font parler la poudre, et bombardent des neuf mètres le but du gardien tunisien Maggaiez. Dès lors, sans pratiquer un handball de rêve, les Bleus brillent par leurs individualités et prennent un avantage conséquent (14e, 10-5), Bertand Gille et Jérôme Fernandez prenant le relais à la pointe de l'attaque. Les arbitres brésiliens de la rencontre sifflent la mi-temps sur le score de 18-11.

Le retour des vestiaires s'avère délicat pour les Bleus, avec la blessure de Luc Abalo, que l'on ne reverra pas en deuxième période. Sur le terrain, la sélection française se relâche et les Tunisiens, par l'intermédiaire d'Ayed (7 buts) et Tej (6 buts), reviennent à quelques longueurs (46e, 23-20). Une action anodine de la Tunisie va stigmatiser les carences françaises dans ce Mondial. Boisnina essaie d'effacer Karabatic, mais ce dernier s'énerve contre son homologue tunisien pour un coup de coude, ce qui leur vaut un carton rouge direct (46e). Dès lors la partie s'envenimait et les Français jouaient même à trois, après les exclusions temporaires de Dinart, Gille et Girault ( 49e).

Claude Onesta décidait de prendre un temps mort qui s'avérait salvateur. Ses joueurs retrouvaient un semblant de sérénité, pour contenir des Tunisiens à l'affût (54e, 25-24). Les deux équipes oubliaient les vertus du jeu collectif, et pratiquaient un "hourra handball", qui avait pour conséquence de provoquer de nombreuses fautes et d'offrir des penalties, exercice dans lequel les Français brillent par leur faiblesse. L'expérimenté Joël Abati, bientôt 37 ans, concrétisa les deux penalties qu'il eut à tirer, et permettait aux Bleus de terminer la rencontre avec deux buts d'avance ( 28-26).

Cette équipe de France qui faisait figure de grandissime favorite au début de ce Mondial allemand, finit 4e de sa poule et se qualifie in extremis pour les quarts de finale, où elle sera opposée à la Croatie, invaincue dans cette compétition, qui vient de disposer des champions du monde espagnols (29-28). La France ne sera pas favorite, et peut-être est-ce le statut qui lui convient le mieux.

"En deuxième mi-temps, on n'a pas le même mordant, la Tunisie revient à trois, quatre buts. On est obligé de s'employer, de remettre une dose d'agressivité et on prend des cartons rouges de tous les côtés. Le match était très mal arbitré, les arbitres ne maîtrisent plus rien des deux côtés. Mais le seul match qui importe, c'est le quart de finale. Il a fallu sept matches pour en arriver là, on va tout mettre de côté, les joies, les grosses déceptions et repartir dans un bon état d'esprit conquérant, avec une vraie volonté".

Gardiens de but: Ploquin, Omeyer

Marqueurs: Fernandez (2), Burdet (4), G. Gille (2), B. Gille (4), Narcisse (4), Girault (3), Karabatic (3), Kempe (1), Abati (4 dont 2 pen.), Abalo (1)

Gardiens de but: Maggaiez, Hlel, Missaoui

Marqueurs: Gharbi (1), Tej (6), Touati (1), Hmam (5), Bousnina (1), Ben Aziza (1), Mgannem (4), Ayed (7 dont 4 pen.)