L'Agence nationale du sport enfin née sur fond d'interrogations

ParAFP

Mis à jour 24/04/2019 à 19:33 GMT+2

JEUX OLYMPIQUES - Une page se tourne pour le modèle sportif français avec le baptême mercredi de l'Agence nationale du sport (ANS), où l'Etat n'est plus qu'un acteur parmi d'autres, à un peu plus de cinq ans des Jeux Olympiques de Paris 2024. Malgré les inquiétudes de nombreux acteurs, à commencer par les conseillers techniques sportifs.

Jeux Olympiques de Paris 2024

Crédit: Getty Images

C'est officiel, un arrêté paru dimanche au Journal Officiel a annoncé la naissance de l'Agence nationale du sport. Ce mercredi était le jour de son baptême. Née non sans mal après plusieurs reports, des réserves du Conseil d'Etat et de sérieuses réticences de Bercy, cette agence censée valider la nouvelle gouvernance du sport français a effectué ses premiers pas avec son assemblée générale inaugurale, puis son premier conseil d'administration au Stade de France.
"C'est un grand jour pour le sport français", a estimé la ministre des Sports Roxana Maracineanu. "L'Etat n'a jamais été aussi engagé. C'est un objet institutionnel qui, est en plus d'être très adapté à notre problématique sportive, est une réponse parfaite aujourd'hui en sortie de grand débat puisque cette agence va permettre de parler directement aux citoyens."

Plus grande autonomie du mouvement sportif français

L'objectif de l'ANS ? Dépoussiérer le modèle sportif français mis en place dans les années 60 et basé sur une tutelle de l'Etat devenue théorique et plus très efficace selon les défenseurs de la nouvelle structure, en confiant le pilotage du haut niveau et du développement des pratiques de masse à quatre acteurs (Etat, collectivités, mouvement sportif et secteur privé).
C'est notamment au sein de cette agence, et non plus au ministère, que seront décidés les montants des subventions aux fédérations pour le haut niveau.
L'ANS répond à la demande d'autonomie d'une partie du mouvement sportif, mais pour nombre d'acteurs interrogés, au-delà de l'impératif de réussite à Paris 2024, elle doit pourtant faire face à de gros défis. Le passage des subventions par les fédérations a ainsi pour but de se rapprocher des besoins du terrain mais il alimente également les craintes de clientélisme entre patrons de fédérations et clubs.

Un médiateur pour les CTS

La volonté du gouvernement de transférer aux fédérations la gestion des 1.600 conseillers techniques sportifs (CTS), ces cadres payés par l'Etat - comme les directeurs techniques nationaux (DTN) et entraîneurs de haut niveau - que de nombreuses fédérations olympiques considèrent indispensables, provoque aussi une levée de boucliers.
Mardi, une centaine de CTS avaient d'ailleurs protesté devant le Comité national olympique sportif français (CNOSF) où se réunissaient leurs représentants syndicaux, des présidents de fédérations et le président du CNOSF Denis Masseglia, qui est également vice-président de cette nouvelle Agence.
"L'enjeu est de mobiliser tout le monde, de faire en sorte que personne ne soit mis de côté. Il faut que ces cadres techniques puissent continuer à faire ce qu'ils font depuis des années auprès des fédérations", a assuré la ministre, qui a expliqué vouloir avancer "main dans la main" avec les 1.600 cadres techniques en France et les fédérations.
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