JO Paris 2024 | Kevin Mayer, pas si inquiet après son abandon à San Diego : "Je me vois dans un Stade de France rempli"

Mis à jour 22/03/2024 à 10:46 GMT+1

Nouvel échec pour Kevin Mayer. Après avoir renoncé au décathlon prévu en Australie en décembre dernier, le recordman de la discipline a jeté l'éponge lors du meeting de San Diego, jeudi soir. À quatre mois des Jeux Olympiques de Paris 2024, il ne s'inquiète pas. Même si l'enjeu semble prendre énormément de place dans son esprit. Pour l'instant, sa confiance n'est pas affectée...

Episode 1 : Mayer, champion avide d'autonomie

Il est le leader de l'athlétisme français. Et, sur le papier, une très grande chance de médaille à Paris. Pourtant, à quatre mois presque jour pour jour des Jeux Olympiques de Paris 2024, impossible d'affirmer avec certitude que Kevin Mayer sera bel et bien là pour le grand rendez-vous de l'été. Le décathlon de San Diego, qui devait dissiper les légers doutes qui commençaient à pointer le bout de leur nez, les a plutôt multipliés.
Le Français a jeté l'éponge après quatre épreuves, en raison d'une blessure aux adducteurs qu'il avait sentie venir. "Au bout de trois jours, je me sentais tellement bien que j'ai fait du sprint, de la longueur, a-t-il confié en zone mixte après coup. J'ai fait une mauvaise retombée en longueur et j'ai senti une petite gêne, à partir de là c'est comme d'habitude, je me suis dit : 'On y va'."
Voilà vingt mois que l'athlète de 32 ans n'a pas terminé un décathlon. C'était lors de son titre à Eugene en juillet 2022. L'été dernier, il avait jeté l'éponge à Budapest. En décembre, il a renoncé à Brisbane. Et réaliser les minima olympiques (obtenir 8.460 points) n'a finalement pas été une formalité pour le recordman du monde de la discipline (9.126 en 2018) qui n'a jamais été vraiment épargné par les pépins physiques.

Mayer, habitué de la situation

Malgré ce constat, Mayer reste serein. "Je ne suis pas inquiet pour me qualifier, a-t-il certifié. C'est le décathlon, on est tous 'pétés'. Je suis devenu mon propre coach, mon propre préparateur physique, je suis un peu mon préparateur mental aussi, il faut que j'apprenne à être plus indulgent avec moi-même, sinon ça va me tuer à la tâche."

Pour ne pas manquer le rendez-vous d'une vie, le double vice-champion olympique doit valider les minima avant le 30 juin. Il aura quelques autres rendez-vous pour y parvenir. Mais préfère garder le secret : "On prend le parti de ne pas vous le dire, a-t-il souri. On est en mars, il y a du temps. En 2012, j'ai fait les minima trois semaines avant les Jeux. Je ne vais peut-être pas attendre jusque-là... On a plein d'options encore, beaucoup moins loin, mais il n'y a rien d'acté. Je ne veux pas précipiter la préparation. Ce n'est pas un décathlon difficile de faire les minima."
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"On va trouver une solution" : Et maintenant, Mayer doit se qualifier pour les JO

"Il aura deux options pour retenter sa chance, avait observé notre consultant Stéphane Caristan avant le début du meeting de San Diego. Il y en a un à Götzis (mi-mai) et un aux Championnats de France (fin juin). Mais là, il n'aura plus beaucoup de droits à l'erreur." Mayer pourrait donc viser l'Autriche. D'ici-là, il devra se refaire une santé, peut-être bien plus sur l'aspect mental que sur le plan physique, puisqu'il estime pouvoir se débarrasser de sa blessure en une dizaine de jours.
En revanche, mettre de côté la grande échéance à venir semble être bien plus difficile. "Ça fait deux ans que j'ai l'impression que mon corps me dit : 'ne fais rien d'autre que les Jeux à Paris', a admis l'athlète de 32 ans. Ça me saoule, je suis en total désaccord avec mon corps là-dessus, j'essaie de lui dire qu'il faut que je fasse un décathlon pour se qualifier mais il ne veut pas m'écouter. Peut-être que mon cerveau fait tout pour que je sois le mieux possible ce jour-là...".

La qualification pour les Jeux ? "Le plus petit problème"

Habitué des qualifications tardives, lui qui avait également obtenu son ticket pour les Jeux de Rio 2016 à la fin du mois de mai, Mayer n'a vraisemblablement pas été affecté par les différents échecs qu'il vient de vivre. "Je me vois complètement dans un Stade de France rempli le jour J, ne vous en faites pas, a-t-il souri. C'est le plus petit de mes problèmes. [...] J'ai confiance en moi pour faire les minima, j'ai surtout confiance en moi pour m'éclater le jour des Jeux. C'est ça, je n'attends que de me faire plaisir aux Jeux."
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Kevin Mayer au saut en longueur à San Diego, le 21 mars 2024.

Crédit: Getty Images

Le 100 m encourageant (10"75) et l'excellent lancer de poids (16,10 m) qu'il a réalisés à San Diego avant de jeter l'éponge laissent penser que Mayer a encore beaucoup de marge d'un point de vue athlétique. Mais à quel point l'enjeu va-t-il peser ?
"Encore une fois, il n'a plus l'âge qu'il avait en 2016, avait prévenu Stéphane Caristan avant l'épreuve de San Diego. La récupération va être un vrai challenge. Il y a la pression de ne pas se louper. On sait très bien que Kevin est fragile, qu'il ne termine pas tous les décathlons depuis huit ans. [...] Il va avoir du stress à gérer. Et comme on sait qu'il est beaucoup dans l'émotion quand il est en compétition...". Finalement, après cette nouvelle tuile, c'est peut-être le patron de l'équipe de France Romain Barras qui a le mieux résumé la situation : "Il avait plus de choses à perdre qu'à gagner."
Propos recueillis par l'AFP en zone mixte
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