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Pékin 2022 - Heidemann, membre du CIO, sur l'affaire Valieva: "C'est toujours aux dépens d'autres athlètes"

Eurosport FR

Mis à jour 15/02/2022 à 15:11 GMT+1

JEUX OLYMPIQUES D'HIVER - Championne olympique à Pékin, l'escrimeuse allemande Britta Heidemann est désormais passée de l'autre côté du rideau. Membre de la commission des athlètes du CIO, elle défend les sportifs auprès de l'instance olympique internationale. Pour Eurosport, l'ancienne championne est notamment revenue sur l'affaire Kamila Valieva.

Britta Heidemann

Crédit: Getty Images

Propos recueillis par Thomas Wagner et Fabian Hambüchen pour Eurosport Allemagne.
La question des installations sportives est-elle l'un des aspects les plus importants lors de l'attribution du site olympique ou d'autres critères sont primordiaux ?
Britta Heidemann : "Un contrat de ville-hôte contient plus de 1000 pages et d'innombrables sujets y sont abordés. L'achèvement des stades fait évidemment partie des choses les plus importantes. Nous avons connu Pékin en 2008 et je me souviens que vous, Fabian Hambüchen, trouviez cela formidable. La mise en œuvre de ces Jeux d'hiver a été, selon les athlètes, parfaitement bien organisée. Les avis sur le lieu où devrait se dérouler les Jeux Olympiques d'hiver sont très divergents. Les prochains JO d'hiver auront lieu en Italie, ceux d'été à Paris et Los Angeles. Ce sont des pays qui nous conviennent probablement mieux à nous, les Allemands".
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Britta Heidemann

Crédit: Imago

Thomas Bach a toujours souligné l'importance que le CIO devait rester neutre et apolitique. Mais si son président rencontre la joueuse de tennis Peng Shuai et qu'une photo prouvant son bon état de santé est dévoilée, le CIO ne se fait-il pas le complice du régime chinois ?
B.H. : "Ici, c'est le contraire qui s'est produit. Je pense que le CIO était soumis à une énorme pression de la part des athlètes du monde entier et que cet échange diplomatique a permis à Peng Shuai que rien d'autre ne lui arrive. Au fond, je voudrais le répéter : je ne crois pas qu'en tant qu'athlètes nous pouvons être apolitiques. Lorsque Natalie Geisenberger, Fabian Hambüchen et moi-même nous rendions aux Jeux Olympiques, je nous vois comme de grands ambassadeurs politiques dans la mesure où nous favorisons les échanges dans le monde entier, de manière pacifique. Je considère donc que notre message est très important. Que vous fassiez une déclaration politique ou non n'a pas d'importance. Je pense que l'athlète doit toujours décider lui-même s'il veut s'exprimer ou seulement se concentrer sur la compétition. Je pense que ce rassemblement et cette coopération mondiale lors des Jeux Olympiques, quel qu'en soit le lieu, est un signe absolument formidable pour le monde. Et puis il faut aborder n'importe quel sujet, à partir du moment où l'on estime qu'il doit être mis sur la table."
A 15 ans, Kamila Valieva a été contrôlée positive à un produit dopant. On a l'impression que les Russes prennent le dossier à la légère. Après tout, à partir de l'année prochaine, ils auront à nouveau le droit d'arborer leur propre drapeau. Ne pensez-vous pas qu'il faut trancher dans le vif et interdire complètement la Russie des Jeux Olympiques ?
B.H. : "La conséquence a été anticipée. Je suis probablement comme tout le monde : je trouve aberrant que les affaires de dopage continuent. En termes de processus, si l'échantillon A est positif, il reste l'échantillon B qui doit être analysé dans le cadre d'une procédure équitable. La décision du TAS a été prise, mais cela devient ennuyeux de devoir évoquer des cas de dopage, encore et encore. Au sein de la commission des athlètes du CIO, nous essayons de faire en sorte que l'entourage des entraîneurs et des parents soit puni beaucoup plus sévèrement. Le système ne peut pas être amélioré si l'environnement des athlètes ne change pas. Et les mineurs ne sont pas épargnés, bien au contraire."
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A 15 ans, Valieva marque les Jeux : son quadruple saut déjà historique en vidéo

Il a été décidé que Valieva soit autorisée à concourir sans qu'aucune médaille ne soit décernée. Comment gèrent les athlètes propres privés de l'émotion du plus grand moment de leur carrière à cause d'une procédure de dopage ?
B.H. : "Nous en avons discuté avec beaucoup d'attention au sein de notre commission car la non-tenue d'une cérémonie de remise de prix est une décision difficile à prendre. Mon avis est que le CIO veut au moins montrer qu'une telle chose va un peu trop loin. Mais malheureusement, c'est toujours aux dépens d'autres athlètes, qui n'ont rien à se reprocher et se font voler des moments comme celui-là".
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