Rétro JO: Nagano 1998

Eurosport
ParEurosport

Publié 02/02/2010 à 10:15 GMT+1

Avant l'ouverture des XXIe Jeux Olympiques d'hiver, le 12 février à Vancouver, nous vous proposons de revivre quotidiennement les 19 éditions précédentes. Nouveau volet de cette saga avec Nagano 1998. Les derniers Jeux du siècle furent marqués notamment par les aventures d'Hermann Maier.

AU COEUR DES JEUX
Nagano avait tout pour rater ses Jeux: une météo déplorable, quelques tensions internationales, peur des attentats et contestation des écologistes. Pourtant, le jour de la cérémonie de clôture, Juan Antonio Samaranch déclenche une ovation de la foule en déclarant avoir connu à Nagano "la meilleure organisation des Jeux olympiques d'hiver". La formule est convenue, mais force est de constater que malgré les difficultés, nombreuses, les Nippons ont globalement gagné leur pari et réussi leurs Jeux, 26 ans après Sapporo.
Le succès populaire, notamment, est incontestable. Pays-hôte, le Japon vibre aux exploits de ses sportifs. Ils sont des milliers à se regrouper au pied du tremplin de saut à ski où excelle Kazuyoshi Funaki qui empoche l'or du grand tremplin et de l'épreuve par équipes, ainsi que l'argent du tremplin normal. La présence de nombreux enfants (les écoliers ont bénéficié de places à demi-tarif en abondance sur tous les sites), accroit l'aspect festif de la compétition. Avec un chiffre record de 2304 athlètes venant de 72 nations, le dernier rendez-vous planétaire olympique du XX siècle voit le triomphe de l'Allemagne et surtout le succès de ses sportives, à l'image de Katja Seizinger en ski alpin (voir ci-dessous).
La Russie brille en patinage artistique : ses représentants laissent juste échapper le titre féminin, décerné à la petite Américaine Tara Lipinski (photo). Ilia Kulik (photo), Kazakova-Dmitriev (couples) et Gritchuk-Platov (danse) gagnent l'or. Parmi les principales innovations, on retiendra l'arrivée, pour la première fois, des vedettes de la NHL en hockey sur glace. Ce n'est pas une, mais bien six "Dream Team" qui s'alignent dans le tournoi olympique. La présence de ces stars de la glace contribue à faire du hockey un des évènements majeurs de cette olympiade.
A SAVOIR
Nombre de nations : 72
Nombre de participants: 2304 (1489 hommes et 815 femmes)
Nombre d'épreuves: 68
Dates: Du 7 au 22 février 1998
Tableau des médailles: Allemagne (29 médailles, dont 12 en or)
Ouverture officielle: Akihito, empereur du Japon
Serment: Kenji Ogiwara (Combiné nordique)
LA PETITE HISTOIRE
En gardant sa casquette pendant l'hymne japonais lors de la cérémonie de remise des médailles, Tae Satoya, sacrée championne olympique en ski artistique et égérie de mangas, provoque un début de scandale. On ne badine pas avec la tradition...
L'Australie obtient la première médaille de son histoire en ski alpin. Elle la doit à Zali Steggall, qui se couvre de bronze en slalom, derrière l'Allemande Hilde Gerg et l'Italienne Deborah Compagnoni.
Qui a dit que la maternité était incompatible avec le sport de haut niveau? L'équipe de Russie victorieuse du 4 x 5 km en ski de fond est composée de quatre mères de famille. Larissa Lazutina, Danilova, Nina Gravriliuk et d'Elena Vaelbe. Un fait unique dans l'histoire des J.O.
LES HEROS
Hermann Maier (Autriche - Ski alpin)
Hermann Maier aura tout connu au cours de ces Jeux. Le pire et le meilleur. Le cauchemar et le rêve. La peur et le bonheur. Vendredi 13 février. Favori de la descente, l'Autrichien décolle sur une bosse à plus de 120 km/h. Sa chute, vertigineuse, le propulse en dehors des limites balisées de la piste. On craint le pire, mais le skieur de Flachau s'en titre avec un bon mal de crâne et quelques ecchymoses superficielles. Au-delà des séquelles physiques, on l'imagine trop choqué pour pouvoir donner la pleine mesure de son talent.
Erreur. S'il fait l'impasse sur le combiné, Maier revient comme si de rien n'était lors du Super G, qu'il remporte haut la main devant Didier Cuche et Hans Knauss. Tout le monde est bluffé par la force mentale de ce champion hors du commun. Trois jours plus tard, Maier récidive en remportant le géant, et pas de n'importe quelle manière, puisqu'il signe le meilleur temps des deux manches. Maier entre dans la légende du ski autrichien et dans celle des Jeux.
Katja Seizinger (Allemagne - Ski alpin)
Star de la vitesse dans les années 90, Katja Seizinger s'est imposée comme la plus grande skieuse allemande de tous les temps et l'unique descendeuse de l'histoire à conserver un titre olympique. Ses victoires les plus marquantes, cette fille d'un riche industriel de la Ruhr les connaît dans le cadre des Jeux. Victorieuse de la descente à Lillehammer, elle confirme sa suprématie sur la discipline en s'imposant à nouveau à Nagano. Elle devient alors la première skieuse à glaner deux titres olympique en descente, hommes et femmes confondus.
Mais l'Allemande ne s'arrête pas en si bon chemin: le lendemain, elle s'octroie une nouvelle médaille d'or, dans le combiné, avant de décrocher le bronze en géant. Seizinger aurait pu étoffer son palmarès sans une grave blessure subie à la fin de la saison 1998. Après une tentative de retour lors de la saison suivante, elle tire sa révérence à 26 ans sur 36 victoires en Coupe du monde (le 4e bilan féminin de tous les temps) pour entrer dans l'entreprise paternelle, sans plus jamais faire parler d'elle.
Dominik Hasek (Rep. Tchèque - Hockey)
Le ski alpin a Herminator, le hockey sur glace a son "Dominator". C'est le surnom largement mérité du gardien de but tchèque Dominik Hasek, alors considéré à juste titre comme le meilleur portier de la planète. Lors du tournoi olympique, il se montre d'une exceptionnelle efficacité devant son filet, au point de mener la République tchèque vers un titre olympique inattendue. Le show Hasek débute en quarts de finale. Les Tchèques écrasent les Etats-Unis (4-1). Le gardien de Buffalo stoppe 38 tirs adverses. Un chiffre colossal.
Tout aussi impérial en demi-finale face aux Canadiens, il se montre décisif lors de la séance de tirs au but, s'offrant le luxe d'arrêter cinq penalties: Theo Fleury, Ray Bourgue, Joe Nieuwendyk, Eric Lindros et Brendan Shanahan butent tour à tour sur le Dominator. Le mur s'avère à nouveau infranchissable en finale, au cours de laquelle Hasek prend le dessus sur les attaquants russes, Pavel Bure et Serguei Fedorov en tête. Il devient un héros national et signera ensuite à Detroit un contrat fort juteux, accomplissant l'autre rêve de sa carrière: décrocher la Stanley Cup en NHL...
LES MEDAILLES FRANÇAISES
Or (2)
Jean-Luc Crétier (Ski alpin - Descente)
Sans doute le titre olympique de la plus improbable de l'histoire du ski alpin français, mais pas le moins immérité. Longtemps relégué dans l'ombre de Franck Piccard puis de Luc Alphand, Jean-Luc Crétier n'a sans doute pas eu la carrière qu'il méritait. La faute, aussi, à une sacrée poisse, tant les blessures ne l'ont pas épargné. Mais cet hiver 1997-98, l'ancien "Top Gun" s'incruste parmi le gratin mondial en descente. Même s'il n'a toujours pas décroché le moindre succès en Coupe du monde, Crétier ne peut être écarté de la liste des prétendants. IL va d'ailleurs le prouver sur la piste d'Hakuba.
Les reports successifs, de jour en jour, n'ont pas troublé "Cabou". Parti avec le dossard trois, Crétier déjoue tous les pièges de la piste nippone, pourtant nombreux. Hermann Maier en sait quelque chose. Trouvant le compromis idéal entre engagement et placement, le Français s'impose magistralement. 30 ans après Jean-Claude Killy, il est champion olympique de descente. Dans l'aire d'arrivée, il est porté en triomphe par ses potes et anciens partenaires d'entraînement, Piccard et Alphand. A 30 ans, Crétier tenait son jour de gloire.
Karine Ruby (Snowboard - Slalom géant)
Son éclatant sourire a conquis toute la France. Nouvellement inscrit au programme olympique, le snowboard fait souffler un vent d'air frais sur les Jeux. Karine Ruby en sera une superbe ambassadrice. Victorieuse en slalom géant, Ruby devient la coqueluche des médias. Simple, jolie, enthousiaste, elle a tout pour plaire. Comme en plus, elle gagne... A Salt Lake City, en 2002, elle obtiendra cette fois la médaille d'argent, derrière sa compatriote Isabelle Blanc.
Argent (1)
Sébastien Foucras (Ski acrobatique - Saut)
En frôlant le titre olympique, il a sorti sa discipline de l'ombre.
Bronze (5)
Florence Masnada (Ski alpin - Descente)
Elle boucle en beauté son palmarès olympique avec une deuxième médaille, six ans après celle obtenue en combiné à Albertville.
M.Anissina, G.Peizerat (Patinage, Danse sur glace)
Quatre ans avant le sacre de Salt Lake City, le couple franco-russe tutoyait déjà les sommets.
Philippe Candeloro (Patinage)
Deuxième médaille consécutive aux Jeux pour le charismatique patineur de Colombes.
F.Guy, S.Guillaume, N.Bal et L.Roux (Combiné nordique - Par équipes)
Après une longue traversée du désert, Fabrice Guy et Sylvain Guillaume, les héros d'Albertville, mènent l'équipe de France jusqu'à la médaille de bronze. Une belle revanche.
B.Mingeon, E.Hostache, M.Robert, E.Le Chanony (Bosleigh - Bob à quatre
Première médaille olympique pour le bobsleigh français et la consécration pour Bruno Mingeon.
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