Double vainqueure de Grand Slams, en route pour les Mondiaux : Blandine Pont, l'artiste en vogue du judo français
GRAND SLAM D'ANTALYA - C'est l'une des Françaises en forme en ce début de saison. Vainqueure de deux Grand Slams depuis le début de l'année, à Paris puis à Tel Aviv, sélectionnée pour les Mondiaux à Doha (du 7 au 14 mai), Blandine Pont a passé un cap et veut confirmer. Mais l'étudiante-judokate, férue d'art, veut prendre les choses pas à pas, et sans se mettre de pression. Portrait.
Blandine Pont lors du Grand Slam de Paris en février 2023
Crédit: Imago
Blandine Pont surfe sur la bonne vague depuis quelques semaines. Après quelques sorties prometteuses sur le circuit lors de ses débuts professionnels, l'Héraultaise a trouvé le bon tempo depuis l'ouverture de la cuvée 2023. Avec deux victoires sur ses deux dernières sorties en Grand Slam, la championne de France 2022 est l'une des judokates en vue côté tricolore.
A Antalya, la native de Montpellier veut confirmer ses belles dispositions. L'opportunité également pour "l'étudiante-judokate" d'engranger de la confiance alors que se profile une première participation aux Championnats du monde, un des passages capitaux sur la route des Jeux olympiques de Paris 2024. Mais la Tricolore ne veut surtout pas griller les étapes malgré ce rêve olympien. "Il faut se concentrer sur une chose à la fois, ça prend beaucoup d’énergie déjà", insiste-t-elle lorsque nous l'avons contactée cette semaine.
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Pont en or à Tel Aviv
Video credit: Eurosport
Un travail qui porte ses fruits
Si son début d'année a fière allure, Blandine Pont n'oublie pas ses échecs fin 2022 au Masters ou à Tokyo, comme elle nous le souligne à quarante-huit heures de son entrée en lice en Turquie. "J’ai pu me servir de ces défaites pour en faire quelque chose de positif. Ça m’a amené à des victoires début 2023."
Le goût du succès, la Française l'a retrouvé à Bercy en février. Avec une victoire en -48 kg au Grand Slam de Paris pour sa troisième participation. "C’était un objectif que je m'étais fixé assez tôt dans la saison (...) J'ai eu de bonnes sensations tout au long de la journée. Le fait d’être à la maison, ça nous porte, il y avait nos proches, les gens qui nous soutiennent, ça nous pousse à nous dépasser. C’était une très grande émotion quand j’ai gagné. Je pense que, quoi qu’il arrive, ça restera l’un des beaux souvenirs de ma carrière."
La judokate de 24 ans explique aussi cette progression par un déclic psychologique, mais surtout une garde rapprochée investie. "Le mental rentre beaucoup en jeu chez moi. Je me suis entourée de personnes qui avaient envie de m’accompagner dans mon projet, qui s’investissent beaucoup et notamment d’un psy. Cette personne est très importante, elle m’aide à gérer mes émotions et à bien préparer les compétitions pour que je puisse m’exprimer au mieux. Ça a été un point très important de ce chemin."
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La joie de Blandine Pont, vainqueure du Grand Slam de Paris en 2023.
Crédit: Getty Images
Carpe diem
Car oui, le travail paye. De bon augure à un an des Jeux olympiques. "Les résultats ne sont pas arrivés tout de suite. Ça s’inscrit dans une sorte de progression. Il fallait accepter que tout n’arrive pas tout de suite. Ça commence à porter ses fruits réellement. Ça reste la même chose, ça reste le même travail. Je ne change pas mon attitude par rapport à tout ça."
Portée et boostée par le rêve de participer aux Jeux, la judokate ne veut pourtant pas se précipiter. "Depuis le début de cette préparation olympique, je pense à ça. C’est un stimulant au quotidien, mais je prends beaucoup les choses les unes après les autres. Il y a d’abord les Championnats du monde, on ne sait pas trop ce que sera la suite de la saison. Tout dépend de nos résultats, c’est difficile de se projeter."
Numéro 2 française en -48 kg, Blandine Pont est en concurrence avec la double championne d'Europe Shirine Boukli ou encore Mélanie Vieu pour un strapontin olympique. Mais la Française ne veut pas se mettre la pression pour autant. "J’essaye de me préparer pour atteindre les objectifs que je me suis fixés. C’est assez indépendant de la concurrence qui règne au sein de l’équipe de France. Mon chemin ne dépend pas de celui de mes concurrentes. J’essaye d’être concentrée sur moi, de ne pas perdre trop d’énergie avec ça. Ça pousse aussi à s'améliorer."
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Blandine Pont lors du Grand Slam de Paris 2023.
Crédit: Imago
Art, études, association : une vie rythmée en dehors du judo
Bourrée d'énergie, Blandine Pont jongle avec une multitude de projets en dehors des dojos et notamment ses études pour devenir dentiste. "C’est de l’organisation. Il faut essayer de caser les cours entre mes entraînements quotidiens, essayer de rattraper les cours à un moment où c’est un peu plus tranquille dans une journée, chaque quart d’heure est important", confie-t-elle.
Mais il n'y a pas que le judo et les études qui occupent le quotidien de la licenciée du Red Star Club Champigny. L'art joue un sacré pouvoir d'apaisement pour cette dernière. "J’aime bien faire des choses à côté et ne pas me tenir à des choses trop sérieuses comme le judo et les cours. J’aime bien l’art. Je me régale, je fais ça quand j’ai du temps ça me permet de sortir un peu de mon quotidien." De la photo à la peinture en passant par des créations de tapis, la combattante n'a pas le temps de s'ennuyer.
Sans oublier son projet associatif qui occupe aussi son emploi du temps depuis septembre. "Dans le monde universitaire, les gens ne comprennent pas ce que c’est d’être sportif de haut niveau et à l’inverse dans le monde du sport, on ne comprend pas trop ce que c’est qu’être étudiant. J’ai monté cette association TetEtSport pour témoigner avec d’autres sportifs qui ont des difficultés dans la réalisation d’un double-projet et sensibiliser les instances, les écoles pour qu’elles s’adaptent à notre vie de sportifs de haut niveau."
Hyperactive, même si elle préfère dire qu'elle a "beaucoup d'énergie", Blandine Pont déploie son dynamisme sur tous les terrains. Pourtant, c'est bien sur les tatamis que la Montpelliéraine entend mettre toute son énergie dans les prochains mois. En Turquie, la championne espère confirmer sa montée en puissance sur la route des Mondiaux. Avant de continuer sur celle de Paris.
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