Possamaï sur le podium

Stéphanie Possamaï a apporté jeudi une 15e médaille à la France, la troisième pour le judo français, après Benjamin Darbelet (-66 kg) et Lucie Decosse (-63 kg), en obtenant la 3e place en -78 kg. Troisième des derniers Mondiaux, la Bordelaise aurait en fait peut-être pu ramener un autre métal sans une matinée ratée...

"J'ai du mal à réaliser. C'est vrai que je n'ai pas très bien commencé la journée. Mon judo n'était pas très florissant. Les proches autour de moi m'ont fait réagir. Ils m'ont dit que si je n'avais pas envie d'aller chercher cette place de 3e, je n'avais qu'à rentrer au village", a-t-elle admis, reconnaissant avoir été "une autre personne dans la deuxième partie de la journée".

En effet, après être passée sans éclat au 1er tour face à l'Argentine Briceno Lorena, sur une sanction (shido) pour non combativité adverse, la Tricolore a écarté tardivement la Tunisienne Houda Miled. Menée de trois koka suite à un ramassement de jambe, un shido pour manque d'esprit offensif et un te guruma dangereux, elle a inversé la vapeur 37 secondes du gong (sumi gaeshi). Son plus grand regret sera contre la Cubaine Yalennis Castillo, une remplaçante suite à la défection de Yurisel Laborde, double championne du monde en titre, qui avait profité d'une compétition à Miami, en mai dernier, pour demander l'asile politique aux Etats-Unis. Constamment sur la défensive face à une combattante très active, elle était sortie de la route à la médaille d'or après avoir encaissé deux moulinettes et un yuko. Regret supplémentaire, Yalennis Castillo n'a été battue en finale que sur décision, par la Chinoise Yang Xiuli. "Le soutien du public m'a beaucoup aidée à gagner ce combat. J'ai gagné car j'avais une tactique précise à appliquer contre elle", a dit Yang Xiuli.

Repêchée, Stéphanie Possamaï a greffé un turbo sur son diesel dans l'après-midi. D'abord contre la Kazakh Sagat Abikeyeva, qu'elle a piégée au sol après une série d'avertissements, et de façon bien plus concaincante contre l'Allemande Heide Wollert, sur un renversé (kata guruma) complété par une immobilisation (ippon). Elle a finalement démenti les statistiques contre la représentante espagnole Esther San Miguel (waza ari), qu'elle n'avait jamais battue en quatre rencontres.

Chez les garçons, l'aventure olympique de Frédéric Demontfaucon, 35 ans, 3e à Athènes, a été abrégé par l'Israélien Arik Zeevi, sur un balayage classique (ashi barai) sanctionné par un yuko. Et comme ce dernier a été ensuite défait, le champion du monde 2001 n'a pas été admis en repêchages.